Par André Magny
Au début novembre 2023, Radio-Canada rendait publics les cas de violence répétitifs d’élèves âgés de seulement six ans contre leur enseignante dans une école de St-Jean-sur-Richelieu, au Québec, au point que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a dû intervenir et fermer deux classes. Au même moment ou presque, le seul conseil scolaire francophone de la Nouvelle-Écosse explique comment il mise sur le programme « Bien dans mon travail » pour éviter le plus possible les cas de stress et d’épuisement professionnel de son personnel.
En fait, l’initiative « Bien dans mon travail » vise à donner aux écoles et aux organismes scolaires « les outils nécessaires afin d’améliorer les conditions de travail à long terme », comme il est indiqué sur le site du Réseau EdCan.
Pendant le webinaire organisé sur le sujet, François Rouleau, directeur général du regroupement Nord du Conseil scolaire acadien provincial (CSAP), a expliqué que le CSAP supervise 23 écoles accueillant environ 6 500 élèves de la maternelle à la 12e année. Avant la pandémie, leur taux de rétention du personnel était admiré. Cependant, la COVID-19 a entraîné des bouleversements significatifs, au point où le bien-être du personnel est désormais une priorité intégrée dans le cadre d’un plan stratégique. Même les chauffeurs d’autobus scolaires ont été consultés pour assurer l’inclusion de tous les acteurs travaillant pour le CSAP.
Principes directeurs et priorités
Si, en milieu minoritaire, les enseignants francophones sont fiers de travailler au sein d’un organisme comme le CSAP en raison de leur attachement à la communauté acadienne, la direction du conseil scolaire est aussi consciente qu’il est important qu’il y ait un processus de collaboration entre elle et ses employés, d’où une collaboration avec le Réseau EdCan.
En effet, dans un rapport présenté en 2022 par Manon Séguin du Réseau EdCan, résultat notamment d’un sondage mené dans les écoles acadiennes de la Nouvelle-Écosse, plusieurs recommandations ont émergé. Parmi celles-ci, il a été suggéré d’établir un comité directeur plus représentatif des divers groupes de travailleurs au sein du CSAP. Des principes directeurs ont également été formulés, tels que l’importance de préserver l’identité culturelle et linguistique, la promotion d’un environnement inclusif et sécuritaire, ainsi que la création de données objectives pour une évaluation précise des domaines améliorés et de ceux nécessitant des ajustements.
À la lumière de ces principes, cinq priorités ont émergé : encourager la communication bidirectionnelle, gérer efficacement le changement, cultiver le sentiment de compétence, promouvoir le bien-être et reconnaître et valoriser les actions du personnel. Ces priorités sont associées à des actions concrètes.
En ce qui concerne la gestion du changement, l’équipe administrative suit actuellement le cours de la TELUQ intitulé « Favoriser l’enseignement efficace – Volet d’accompagnement » pour établir une base commune. Le concepteur de ce cours, le professeur québécois Steve Bissonnette, se rendra même en Nouvelle-Écosse au printemps prochain pour rencontrer les enseignants et discuter des principes entourant l’enseignement efficace. De plus, pour reconnaître les actions d’une catégorie de membres du personnel de soutien, la direction du CSAP a instauré « Le balai d’or », une récompense décernée à l’école ayant obtenu les meilleures performances en matière d’entretien.
Des gestes qui ne changent peut-être pas le monde, sauf que…