Deuxième partie (voir la 1re partie) de notre compte-rendu des propos de Serge Gérin-Lajoie, professeur à l’Université TÉLUQ, lors de son passage à l’émission « Ça s’explique » à la radio de Radio-Canada le 16 septembre dernier, que nous avons pu compléter grâce à ses notes (merci!).
Primaire, secondaire, ou post-secondaire, quelles différences?
Essentiellement, ce qui change selon les ordres d’enseignement, c’est la nature de l’encadrement, de l’accompagnement et du soutien, estime M. Gérin-Lajoie. Plus les élèves sont jeunes, plus l’encadrement doit être structuré. On doit penser aussi à impliquer les parents, l’entourage des enfants pour les garder sur la bonne voie. « Tout comme les leçons et les devoirs au primaire se font généralement sous la supervision d’un adulte ou d’un membre de la famille, à distance c’est la même chose » ajoute-t-il. Il est essentiel que l’enseignant ait un contact constant et régulier avec les enfants pour leur montrer de nouvelles choses, fournir de la rétroaction, mais également vérifier leur progression. Dans ce sens, les rencontres synchrones sont pratiquement incontournables.
Au fil des ordres d’enseignement, les jeunes mûrissent et sont en mesure d’être plus autonomes. L’accompagnement et le soutien des élèves doit être un peu plus ouvert, tout en étant structuré. Même dans un cours universitaire à distance, le scénario pédagogique prévoit ce qui sera fait par les étudiants pour apprendre, mais aussi toutes les interventions qui seront faites par l’enseignant pour s’assurer qu’ils cheminent, restent motivés et réussissent.
Ainsi, ce qui change dans l’enseignement à distance selon les ordres d’enseignement, c’est la rigidité de la structure, de l’accompagnement et du soutien, résume M. Gérin-Lajoie.
Définir le vocabulaire synchrone et asynchrone
Les notions de synchrone et asynchrone réfèrent à l’utilisation du temps des élèves pour apprendre, ainsi qu’aux moyens de communication préconisés pour les échanges entre un enseignant et ses élèves.
Un enseignement synchrone signifie que l’enseignant et les élèves communiquent et échangent en même temps, donc généralement en présentiel dans une salle de classe ou un lieu physique.
En formation à distance, on parle d’enseignement synchrone lorsqu’on organise des séances sur des plateformes comme Zoom, Teams, Meet, Skype, etc. On peut aussi suggérer des activités où les élèves échangent à distance en utilisant des messages-textes par exemple.
Pour le professeur du département d’éducation de la TÉLUQ, l’enseignement à distance synchrone est intéressant dans des situations où l’enseignant doit entretenir une relation continue avec les enfants, notamment au préscolaire et au primaire. Toutefois, ce type d’enseignement offre moins de flexibilité puisqu’il implique que tous les acteurs doivent se rencontrer en même temps, ce qui est beaucoup plus contraignant.
Lorsqu’on parle d’enseignement à distance asynchrone, les élèves sont appelés à cheminer à leur rythme. L’enseignant s’assure d’offrir du soutien, de l’accompagnement, de répondre à leurs questions, de fournir les ressources et matériels didactiques nécessaires pour cheminer. Ce peut être par le biais d’un site Web contenant tous les documents, vidéos, consignes, capsules audios, hyperliens, entre autres. Les communications et échanges asynchrones sont étalés dans le temps par l’utilisation du courriel, d’un forum de discussion, d’un blogue, d’un mur collaboratif de type Padlet, etc. L’enseignement à distance asynchrone impose beaucoup moins de contraintes de temps à ce niveau.