À l’occasion du dernier colloque de l’AQUOPS, Marc-André Roy, de l’Office national du film (ONF), a offert un atelier à propos du récit numérique (digital storytelling). Des étudiants en enseignement y ont participé et nous livrent leurs impressions.
Les étudiants en enseignement Valérie Carrier, Mathieu Arsenault et Mathieu d’Avignon ont assisté à l’atelier proposé par Marc-André Roy, de l’Office national du film (ONF), sur la construction d’un récit numérique avec les ressources éducatives de l’Office.
Dans son article, publié sur le blogue de l’AQUOPS, Mathieu Arsenault explique que l’atelier a débuté avec une brève présentation du site de l’ONF, une ressource intéressante en enseignement à son avis puisqu’elle propose plus de 3000 films pouvant être diffusés gratuitement à des fins pédagogiques.
M. Arsenault a aussi apprécié la présentation de la plateforme Campus de l’ONF. « Cette plateforme, qui nécessite un abonnement, permet de rechercher des films, d’en créer une sélection et de les partager avec nos élèves. Il est aussi possible de modifier les descriptions des films afin d’y intégrer des questionnaires, de les chapitrer et d’y ajouter des liens vers des ressources externes », explique-t-il. D’ailleurs, une nouvelle version de Campus devrait bientôt être accessible et proposer des modules comportant des films et des guides pédagogiques classés par thème. « Les enseignants devraient aussi être en mesure de créer leurs propres modules et de les partager dans une communauté. »
Le récit numérique
« Le récit numérique (digital story telling, en anglais) est défini comme étant un court document d’environ deux minutes portant sur un thème personnel et intégrant des photos, des textes, de la narration, de la musique, des vidéos et des éléments graphiques », rapporte l’étudiant Mathieu Arsenault en se référant aux propos de Marc-André Roy. « À l’ONF, le récit numérique est utilisé avec des élèves afin de les éduquer aux médias et de les sensibiliser, notamment, à la responsabilité de la diffusion de médias sur Internet. » Pour sa part, Valérie Carrier rappelle dans son article que « cet outil pédagogique s’adapte facilement aux différents niveaux ».
Afin de créer le récit, un schéma de construction en 7 étapes est proposé aux élèves par l’ONF :
1- Déterminer son point de vue
2- L’intention : quel est le message?
3- L’émotion : cette histoire est-elle importante pour soi?
4- Choisir des images significatives
5- Choisir la bande sonore, la voix et la musique
6- Faire l’assemblage et le montage
7- Voir à la diffusion et à l’accessibilité
Ces étapes peuvent également être présentées aux élèves sous la forme d’un canevas ou d’un plan à remplir pour les guider dans l’élaboration de leur récit numérique, a retenu Valérie Carrier.
M. Roy a aussi communiqué la démarche d’analyse personnelle d’un récit proposée aux élèves par l’ONF :
– Qui a créé ce message, et pour qui?
– Ce récit pourrait-il être perçu différemment par d’autres personnes?
– Qu’essaie-t-on de nous dire?
– Quelles sont les méthodes utilisées pour nous accrocher?
– Qu’est-ce qui a été omis dans ce récit?
« Ces questions servent à amener les élèves à réaliser qu’un récit (ou même un documentaire) n’est pas objectif. Ce n’est qu’une façon de raconter une histoire avec des choix », conclut Mathieu Arsenault.
Valérie Carrier a retenu qu’il « est également possible d’envisager l’élaboration d’un récit numérique selon trois axes de création, soit l’axe de la recherche et de l’écriture, l’axe de la sélection des médias utilisés (par exemple Creative Commons pour trouver des images libres de droits d’auteur) et l’axe du montage (plus longue partie du projet).
En ce qui concerne l’axe de la sélection des médias, Marc-André Roy a fortement suggéré d’effectuer des recherches d’images sur le site www.creativecommons.org pour s’assurer d’avoir le droit d’utiliser les images choisies dans la présentation. Il a également fait mention du site www.freesound.com pour trouver de la musique et des bruits également libres de droits. »
Quant au montage final du récit, l’application suggérée par Marc-André Roy est iMovie, disponible sur les appareils Apple (Mac et iPad). Selon lui, c’est l’outil qui offre le plus de possibilités et qui est le plus simple à utiliser. En effet, il a raconté qu’iMovie n’avait plus de secret pour des élèves de 2e année après seulement 30 minutes d’exploration. Toutefois, d’autres logiciels ou applications disponibles sur d’autres appareils, comme Moviemaker pour Windows, peuvent très bien remplir ce rôle. De plus, M. Roy a fortement recommandé l’application ExplainEverything, qui permet de créer des présentations (comme un récit numérique) et du contenu sur l’iPad.
En terminant, Valérie Carrier constate que « le récit numérique est un moyen pédagogique très intéressant pour engager nos élèves dans une tâche. De la création à la diffusion du récit, les élèves sont amenés à jouer les rôles de scripteur, écrivain, narrateur, photographe, caméraman, acteur, intervieweur, monteur, éditeur ou journaliste pour livrer un message d’impact. » Elle nous rappelle enfin que l’ONF accueille également des groupes pour leur faire vivre des ateliers de création d’un récit numérique dans ses locaux, à Montréal. « Parmi les thèmes qui peuvent être abordés avec les jeunes pendant les ateliers de création, on compte la discrimination, la communauté, la santé, la famille, l’image de soi, la pression du groupe », résume l’étudiant Mathieu d’Avignon.
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Du 15 au 17 avril se tenait à Québec le 32e colloque de l’AQUOPS. Sur place, des étudiants en enseignement de l’Université Laval ont assisté à différents ateliers et livré leurs impressions sur le blogue de l’Association. Nous aurons l’occasion de vous présenter, au cours des prochaines semaines, certains de leurs compte-rendu.
Les étudiants du projet JournalisTIC étudient avec les professeurs Renée Fountain et Margarida Romero ou avec le chargé de cours Patrick Plante en intégration des TIC dans l’enseignement. « Le but de leur participation au congrès était de comprendre les TIC, leurs règles de jeux, leurs applications et leurs impacts pour mieux les utiliser et les intégrer plus tard dans leurs démarches pédagogiques », explique Suzanne Dansereau, responsable de cette initiative au sein de l’AQUOPS.