L’origine exacte de la dyslexie est toujours inconnue, mais nous savons que de nos jours, 10 % des enfants du primaire en souffrent. Un enfant dyslexique présente un trouble de l’apprentissage de la lecture survenant en dépit d’une intelligence normale, de l’absence de troubles sensoriels ou neurologiques, d’une instruction scolaire adéquate, et d’opportunités socioculturelles suffisantes.
Il s’agit donc bien d’une difficulté d’apprentissage de la lecture qui n’est due ni à un défaut d’intelligence ou à de la paresse, ni à une inaptitude de l’enseignant ou des programmes pédagogiques déficients.
Évolution des connaissances
Nos connaissances ont considérablement évolué depuis ces 20 dernières années. Aux explications fondées avant tout sur la psychologie particulière de l’enfant dyslexique ont succédé celles issues des sciences cognitives qui s’appuient sur l’imagerie pour comprendre les bases cérébrales de l’apprentissage. Plus récemment, la recherche scientifique a démontré que les rapports entre le fonctionnement du corps et celui du cerveau sont très étroits.
Dès la naissance, le traitement des informations provenant des différents organes des sens tels que la vue, l’ouïe et le toucher doit être organisé de façon cohérente et synchrone avec les données de l’environnement immédiat, ce qui permet au cerveau d’élaborer des fonctions dites exécutives, telles que l’attention et la mémoire. Si ce traitement de « premier niveau » est dysfonctionnel, le nombre trop important de messages d’erreurs provoquera une sorte de dissonance entravant les différentes perceptions indispensables à l’acquisition du langage et aux autres apprentissages. http://thesesups.ups-tlse.fr/1621/
Les résultats de récents travaux scientifiques renforcent l’idée actuelle selon laquelle les nombreuses entités cliniques comme la dyspraxie, la dysphasie, la dyscalculie et le déficit d’attention avec ou sans hyperactivité auraient une base commune neuro-développementale. Il serait donc plus exact de considérer cet ensemble comme une « constellation» dont la dyslexie demeure l’élément central.
http://www.coridys.asso.fr/pages/base_doc/habib.html
Parallèlement à l’évolution de cette démarche scientifique, de nombreux cliniciens de divers pays ont échafaudé et proposé à des groupes d’enfants des solutions visant à améliorer les habiletés du corps à partir des diverses sources sensorielles, afin de diminuer leurs difficultés cognitives. Cette démarche clinique empirique au départ mais efficace se trouve désormais en accord avec les neurosciences et confirme malgré l’occurrence génétique constatée dans les cas de dyslexie, qu’il est possible de reconfigurer les informations parvenant au cerveau en intervenant dès le plus jeune âge.
http://www.snof.org/public/expliquer/posturologie
Un espoir : le traitement proprioceptif
Le traitement repose sur la reprogrammation du système proprioceptif. La proprioception est ce « 6ème sens » qui permet au cerveau humain de connaître à tout instant la position du corps dans l’espace et comporte des millions de capteurs sensoriels situés dans les muscles pour unir les autres capteurs comme l’oreille, l’œil et le pied. Ce « sens du corps » aboutit à une perception unifiée du corps et permet normalement d’agir sans effort en traitant aisément les informations sensorielles parvenant à notre cerveau pour les différents apprentissages comme la lecture et l’écriture.
Chez l’enfant dyslexique, ce sens proprioceptif serait altéré dès la naissance et freinerait tant le développement moteur que les différentes perceptions, visuelle et auditive. Le programme thérapeutique consiste à reconfigurer les différents capteurs musculaires par des exercices proprioceptifs ainsi que des stimulations visuelles, auditives et tactiles. Des exercices musculaires sont aussi prescrits pour la maison. Même si des résultats significatifs sont obtenus rapidement au bout de quelques mois Le traitement mis en place devra être poursuivi jusqu’à la fin de l’acquisition des apprentissages.
http://as-tu.lu/proprioception-et-apprentissage/1
Le traitement proprioceptif agissant en amont des troubles observés, on peut s’attendre à des résultats rapides et significatifs sur la vitesse et la compréhension de la lecture. Le traitement peut aussi être de longue haleine pour parvenir à rattraper les retards accumulés et il demande une étroite collaboration avec l’orthophoniste ou l’orthopédagogue.
http://www.postura.ca/traitement-de-la-dyslexie-enfant-trouble-d-apprentissage/
par Joël Lemaire
Ostéopathe
DIU Posturologie clinique
DU Troubles des apprentissages
Clinique Postura, à Saint-Lambert QC (voir la vidéo de présentation)