C’est avec cette question accrocheuse qu’a été introduit la présentation des principaux résultats d’une étude visant à identifier les avantages et les défis de l’outil, de plus en plus populaire dans les écoles du Québec et du monde entier. Compte-rendu (première de 2 parties).
À l’occasion du tout premier Sommet sur le iPad en éducation, tenu le 1er mai dernier à Montréal, les principaux résultats d’une étude visant à mieux cerner les avantages et défis de l’utilisation de l’outil en contexte scolaire ont été présentés. Dès le début de la présentation, l’équipe de la Chaire de recherche du Canada sur les TIC en éducation a expliqué pourquoi on avait choisi d’étudier le iPad : il y en aurait déjà plus de 6000 dans les écoles du Québec, soit plus que toute autre marque de tablettes mobiles.
Dès le départ, il y avait une préoccupation : « Le iPad est-il une planche de salut ou un outil marketing? » Le taux de décrochage au Québec est le plus élevé du pays. Dans certaines écoles de Montréal, 9 élèves sur 10 ne termineront pas leur secondaire. Sachant cela, il faut considérer qu’il ne faut pas surtout reprocher aux écoles d’innover, mais il est néanmoins important de le faire de façon réfléchie.
Pour cette étude, l’équipe de recherche a ciblé différentes écoles vivant des « projets iPad », allant du chariot passé de classe en classe au déploiement de type « 1 élève, 1 iPad ». Il lui est même arrivé de suivre un milieu où les enseignants ont reçu leur iPad en même temps que les élèves.
L’équipe a aussi voulu faire une recension des études déjà existantes, mais elles sont peu nombreuses, puisque le produit est relativement nouveau. « On a trouvé des preuves d’avantages en lecture : l’expérience est plus intéressante. Quand ça peut l’être, pourquoi pas? »
« En mathématiques, lors de nos focus groups, plusieurs enseignants disaient qu’on ne peut rien faire avec le iPad. De l’autre côté, les élèves ne comprenaient pas pourquoi ils devaient acheter une calculatrice en plus, ou même un dictionnaire, puisqu’ils pourraient les avoir directement sur la tablette. Il faut dire que la calculatrice du iPad ne convenait pas à leur enseignant! »
Des 6057 élèves participants à l’étude, on compte autant de garçons que de filles. De leur côté, les 302 enseignants avaient différents niveaux d’expérience en technologie et représentaient de nombreux domaines.
Avant de commencer, le niveau d’expérience des participants avec la tablette s’exprimait ainsi :
– Du côté des élèves : 53,5 % n’avaient aucune expérience, 30,9 % l’avaient déjà manipulé à quelques reprises, et 15,5 % l’utilisaient très souvent. Ils n’étaient donc pas nécessairement tous compétents.
– Du côté des enseignants, 70,2 % ont répondu Non à Très rarement quant à leur utilisation, 14,5 % rarement, et seulement 15,2 % ont dit en faire une utilisation régulière.
Au terme de l’étude, l’équipe a demandé aux participants ce qu’ils faisaient avec la tablette.
À l’école :
– Travaux scolaires : 28 % du temps
– Recherche Internet : 14,6 % du temps
– Utiliser des jeux 12,7 % du temps. « Presque 13 % du temps de classe est consacré à jouer à des jeux. On dit aux jeunes “tu peux jouer quand tu as fini”. »
À la maison :
Les jeunes confessent que moins de 25 % des usages sont consacrés à l’école. Ils préfèrent Facebook, la messagerie, les jeux, la photo, la vidéo, la recherche sur Internet…
Malgré cela, l’équipe de chercheurs a trouvé que certains enseignants arrivent réellement à faire apprendre avec le iPad, mais pas tous.
Demain, nous ferons un retour sur les avantages et les défis identifiés, puis nous découvrirons les recommandations des enseignants et les conclusions de l’équipe de recherche.