Au Québec, tous les manuels scolaires passent au bureau d’approbation du matériel didactique (BAMD) en vue d’être approuvés. Ils doivent recevoir le sceau du MELS avant de faire leur entrée dans les écoles.
Toutefois, le mandat du BAMD se limite au matériel didactique imprimé. Même si les clés USB et les sites Web compagnons appuient directement une collection papier, ils ne peuvent faire l’objet d’une approbation avec les règles en vigueur.
« Concernant le matériel numérique, il y a beaucoup d’implications pour l’approbation. De par sa nature, c’est un ouvrage très volatil, qui peut changer rapidement. Notre bureau se doit d’être rigoureux de ce côté », explique Christine Lord, coordonnatrice du BAMD.
« Les maisons d’édition sont dans un flou, énonce Caroline Viel. En ce moment, c’est un développement qui se fait encore à tâtons. Comme le MELS n’a pas encore émis de lignes directrices quant à ce que doit contenir le matériel pédagogique numérique de l’avenir, c’est un peu comme développer du matériel dans un marché libre ».
« Des travaux sont en cours, avec le projet École 2.0, les réflexions se poursuivent à cet égard, explique Mme Lord. Nous sommes en train de réfléchir à la manière dont s’inscrira le matériel didactique dans la mesure du tableau blanc interactif et des portables proposée par le premier ministre. Il faut prendre les bonnes décisions immédiatement pour ne pas se retrouver avec des problèmes en amont. »
En effet, depuis plus d’un an, les consultations vont bon train. Des maisons d’édition qui produisent du matériel didactique approuvé étaient présentes sur différents comités et ont été entendues par le MELS sur les aspects socioculturels, publicitaires, matériels et pédagogiques. L’analyse du rapport est en cours, dans le but de produire des balises pour la conception de matériel pédagogique numérique.
Depuis 1997, l’équipe pédagogique de LogicielsÉducatifs.qc.ca jongle avec des critères pour l’évaluation de logiciels destinés aux écoles. « Notre grille d’évaluation se compose de plusieurs critères tels que la conception et le fonctionnement du logiciel, la pédagogie et le contenu, l’accompagnement de l’élève et la valeur ajoutée des TIC », confirme Mélissa Bricault, coordonnatrice de LogicielsÉducatifs.qc.ca et conseillère pédagogique TIC à la CSSMI. Le logiciel est-il facile à utiliser et est-il convivial? Est-il conforme au programme de formation de l’école québécoise? Offre-t-il une rétroaction encourageante et un retour adéquat sur le processus? Comporte-t-il des avantages significatifs en regard des autres ressources didactiques? Tels sont les aspects sur lesquels les évaluateurs portent leur attention.
« Nous avons évalué près de 1300 logiciels, ajoute madame Bricault. Et nous désirons faire ressortir ceux qui ont une plus-value pédagogique pour les TBI. » Quelques produits destinés au TBI conçus par des maisons d’édition ont d’ailleurs fait l’objet d’une évaluation ».
« Ça transformera nos pratiques d’évaluation, conclut la coordonnatrice du BAMD. Il faut réfléchir à toutes les implications qui pourraient se produire. Il y a des problématiques qu’on ne peut pas prévoir. Il faut prévoir des balises bien claires, mais sans être trop rigides qui nous permettront d’être rigoureux dans notre évaluation. »