Le taux de diplomation des garçons à 17 ans s’établit à 49,1 % comparativement à 62,2 % chez les filles. Pour remédier à la situation, la Fédération des syndicats de l’enseignement et la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec jugent qu’il faut miser sur la lecture et l’écriture. Les principales difficultés des élèves ayant des problèmes d’apprentissage relèveraient à 90 % de la lecture et de l’écriture, font-ils valoir.
Les syndicats demandent au ministère de l’Éducation de revoir les programmes préscolaire et primaire pour y inclure des éléments liés à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture fondés sur l’ensemble des recherches et des expériences ayant donné des résultats probants tant au Québec qu’ailleurs. « Il ne suffit pas d’insister sur le plaisir de la lecture comme le fait le ministère de l’Éducation pour améliorer la réussite des garçons, encore faut-il que les enfants soient capables de lire dès le premier cycle du primaire. Nous savons aujourd’hui que le plan gouvernemental pour favoriser la lecture et l’écriture n’a pas donné les résultats escomptés », mentionne la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Manon Bernard, dans un communiqué.
Plus d’hommes à l’école?
Les difficultés scolaires et le décrochage des garçons préoccupent fortement de nombreux intervenants. À un point tel qu’un premier congrès sur le sujet, Quand éducation s’arrime à garçon, a été organisé le printemps dernier à Sherbrooke. Parmi les intervenants, on retrouvait notamment Égide Royer, psychologue et professeur titulaire en adaptation scolaire à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval, qui milite en faveur d’une plus grande présence d’enseignants mâles dans les écoles. Selon lui, les garçons, particulièrement ceux qui éprouvent des difficultés, ont grand besoin de modèles masculins. En 2009, environ 22 % des enseignants dans les écoles du Québec étaient des hommes. Au primaire, ils étaient à peine 13 %.
La Fédération québécoise des directions d’établissements d’enseignement pense de même et verrait d’un bon œil des mesures de discrimination positive pour favoriser les hommes. « Oui, ça peut avoir un impact positif. On ne peut pas certifier qu’avec 50 % d’hommes tous les garçons vont réussir. Mais ça ne peut qu’améliorer les performances et améliorer la valorisation de la profession », mentionnait la présidente de l’organisation, Chantal Longpré, au quotidien Le Soleil l’automne dernier.
Néanmoins, le président de la Centrale des syndicats du Québec, Réjean Parent, a mentionné à la Presse Canadienne qu’il faut s’éloigner du discours courant selon lequel davantage de modèles masculins ou de cours d’éducation physique sont nécessaires pour aider les garçons.