Par Nicole Arsenault
Déléguée pédagogique, L’École branchée
Les 2 et 3 octobre 2025, la francophonie éducative canadienne s’est rassemblée à Markham, en Ontario, à l’occasion du congrès de l’ACELF 2025, l’un des événements les plus attendus pour les enseignants, les élèves et tous ceux qui font vibrer la langue française dans nos écoles. Animé avec dynamisme et humour par Nathalie Nadon (membre des Chiclettes, trio vocal franco-ontarien), accompagnée des élèves Juliette Abbat-Fraser et Delia Bukasa, le congrès tenu sous le thème « Y a de l’énergie dans l’ère » a été un lieu de partage, d’inspiration et de plaisir.
Dès l’ouverture, les participants ont été invités à se mettre à l’épreuve avec le jeu Lio créée par l’ACELF, avec un quiz interactif sur les Premiers peuples. Comme l’ont souligné les élèves de la Délégation Leadership Jeunesse (DLJ), apprendre en jouant rend l’expérience authentique et stimulante. Chaque table devait collaborer pour identifier un porte-parole et inscrire les bonnes réponses, créant un véritable esprit d’équipe et d’échange. Cette approche ludique s’est poursuivie tout au long du congrès, favorisant l’apprentissage actif et la réflexion collective.


Photos : Nicole Arsenault
Le plaisir d’apprendre et de partager
Dans son mot d’ouverture, Marcel Larocque, président de l’ACELF, a rappelé l’importance de créer une synergie entre les acteurs de l’éducation. Selon lui, le succès des pratiques éducatives repose sur le partage de bonnes idées validées et adaptables, présentes partout dans la francophonie canadienne. Le congrès offre ainsi un espace pour découvrir ces initiatives inspirantes, en réseautant et en s’amusant tout en apprenant. « S’amuser à faire des apprentissages », a-t-il souligné, et « c’est le rôle de chacun de faire vibrer la francophonie dans nos écoles ».
Le Prix Passeur culturel a été un moment fort du congrès, honorant des personnes qui, par leur engagement, transforment la vie des jeunes et renforcent leur identité francophone. Les lauréats, Martin Laporte, du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) et Patrick Bergeron, du Conseil scolaire de district catholique de l’Est ontarien (CSDCEO), ont souligné l’importance du rôle de l’animateur culturel : être ouvert aux autres, créer des liens et rester à jour avec les références des jeunes pour nourrir leur épanouissement. Ces passeurs culturels montrent comment l’engagement et la passion peuvent soutenir la construction identitaire des élèves.

La Délégation Leadership Jeunesse (DLJ), qui regroupe tout près de trente élèves de 14 à 17 ans, a également brillé par sa présence et son énergie. Composée de leaders jeunesse issus des écoles de langue française du Canada, la DLJ offre aux jeunes l’occasion d’exercer leur leadership, de tisser des liens avec d’autres francophones du pays et de s’impliquer activement dans leur communauté.
Voici quelques témoignages des élèves de la DLJ :
- Félix, du Conseil scolaire public du Nord-Est (CSPNE) de l’Ontario, a partagé son expérience d’un match d’improvisation qui a renforcé sa fierté franco-ontarienne.
- Georgia, du Conseil scolaire acadien provincial (CSAP) de la Nouvelle-Écosse, a rappelé l’importance de reconnaître et de valoriser l’appartenance linguistique de chaque élève et d’être fier de sa façon de parler. Elle souligne : « Tous les français sont du bon français. »
- Leandra, du Conseil scolaire catholique MonAvenir en Ontario, a insisté sur la nécessité de donner la parole aux jeunes pour favoriser leur sentiment d’inclusion et d’engagement.
Ensemble, ces témoignages illustrent comment l’apprentissage par le jeu et la participation active contribue à bâtir un sentiment d’appartenance solide et inclusif dès le plus jeune âge.

Zoom sur la programmation : des ateliers inspirants et variés
Au cœur du congrès, la programmation proposait une multitude d’ateliers porteurs d’innovation et d’humanité. Que ce soit autour de la pédagogie par le jeu, de la construction identitaire, de l’intégration de la culture populaire, ou encore de l’utilisation de l’intelligence artificielle en éducation, chaque activité visait à offrir des pistes concrètes pour enrichir la pratique en salle de classe.
Des enseignants et professionnels en éducation de tout le pays ont animé des sessions dynamiques qui mettaient l’accent sur le jeu, la créativité, la collaboration et l’ouverture. Ces ateliers ont permis aux participants de repartir avec de nouvelles idées pour motiver les élèves, valoriser la diversité linguistique et culturelle, et nourrir le sentiment d’appartenance francophone.
Retrouvez d’ailleurs ici nos différents articles à propos du dernier congrès.
Un vent d’énergie et de fierté francophone
Comme l’a souligné à propos de son rôle Clément Moudiongui, animateur culturel du Conseil scolaire Viamonde en Ontario, « Je suis devenue la personne que je cherchais à cet âge-là ». Cette phrase a résonné comme un fil conducteur tout au long du congrès : chacun de nous a le pouvoir de contribuer à façonner l’identité et l’avenir des jeunes, grâce à notre engagement culturel et éducatif.
Le congrès s’est conclu sur une note festive et vibrante grâce à la prestation de l’artiste et percussionniste Amadou Kienou, dont les rythmes ont fait danser toute la salle. Ce moment d’énergie collective symbolisait parfaitement le thème de l’événement : « Y a de l’énergie dans l’ère ». Les participants sont repartis avec le cœur léger, un petit cadeau souvenir, et surtout, la conviction de faire partie d’une communauté éducative soudée.


Photos : Nicole Arsenault
L’équipe de l’École branchée a également animé un atelier et présenté une pratique réussie autour du dossier Intelligence artificielle et francophonie en contexte minoritaire : risque ou occasion? Ces échanges riches et inspirants témoignent d’un engagement commun : soutenir les acteurs de l’éducation qui font vivre la langue et la culture francophones au quotidien.

À retenir du congrès 2025
1. Apprendre en s’amusant, c’est sérieux!
Le jeu, la créativité et la participation active renforcent la motivation et la fierté linguistique des élèves.
2. L’identité francophone se construit au quotidien.
Valoriser les accents, reconnaître les différences et donner une voix à chacun fait grandir la communauté.
3. L’innovation au service de la francophonie.
De l’intelligence artificielle à la culture populaire, les outils modernes servent de leviers pour rendre la langue vivante et actuelle.
4. Ensemble, on va plus loin.
Partager des pratiques, échanger entre générations et célébrer la diversité renforcent l’énergie francophone d’un océan à l’autre.
Nous tenons à remercier le Programme d’appui à la francophonie canadienne – Secrétariat du Québec aux relations canadiennes pour son soutien financier à l’occasion de notre participation au congrès 2025 de l’ACELF, à Markham.






