Dans ce Rendez-vous pédagogique de l’École branchée, Mario Asselin nous révèle ce qu’il ferait s’il était conseiller principal d’un ministre de l’Éducation au Québec.
(texte par Audrey Miller)
Les « Rendez-vous pédagogiques de l’École branchée » sont des entretiens en baladodiffusion avec des acteurs du milieu scolaire d’ici et d’ailleurs. Dans cet épisode, notre collaborateur (et idéateur du concept) Marc-André Girard s’entretient avec M. Mario Asselin, blogueur et consultant en éducation bien connu dans le milieu scolaire québécois.
Dans cet entretien, M. Asselin raconte comment, en 2002, il a eu le mandat « d’une vie », c’est-à-dire celui d’une communauté religieuse qui lui a donné le feu vert, en tant que directeur au primaire, pour créer un programme à son gout! Dans ce programme, chaque enfant du 3e cycle du primaire avait son propre ordinateur portable, mais surtout, insiste-t-il, son propre site Web. Au cours de cette aventure, ils ont misé sur la publication de leurs travaux et réflexions sur le Web. D’ailleurs, « apprendre à publier » est encore aujourd’hui un concept qui lui est cher.
Au début de l’entretien, on lui demande ce qu’il ferait s’il devenait conseiller principal d’un ministre de l’Éducation au Québec. Il y va de plusieurs suggestions, dont celle de d’abord réunir les directeurs d’écoles afin d’identifier ce qui est impossible à faire en ce moment, mais qui changerait complètement leur milieu si ça devenait possible. En effet, il soupçonne qu’une grande partie des solutions aux problèmes du système vient des directions, qui ont un appétit pour faire évoluer leur milieu. Il y a même, selon lui, un momentum en ce moment, puisque les directions ont commencé à se faire entendre, ces dernières années, et qu’elles sont appuyées, notamment par les parents.
Aussi, il estime important de mettre en place des stratégies de dépistage chez les tout-petits, notamment pour le décrochage scolaire. Il parle de « rendre les chances plus égales », quel que soit le milieu.
À l’université, poursuit-il, « on ne parle pas assez de pédagogie ». Mario Asselin regrette une sorte de valorisation du silence à ce niveau.
Changer l’école, ajoute-t-il, c’est briser cette « ligne droite », ce « moule » qui forme un élève type, qui ne dérange pas trop. Pourtant, rappelle-t-il, dans la société, « sortir du cadre » est valorisé. « On en connait tous, des profs qui “préfèrent” (entre guillemets) les petits délinquants. » Le problème vient selon lui des structures : par exemple, dès qu’un enseignant veut sortir du « moule », il se fait rabattre par le système.
Le rôle des parents est aussi important. Le changement peut être favorisé par l’ouverture de l’école à leur voix, croit-il fermement.
L’entretien se termine en discutant de la fascinante attention qu’ont de nombreux jeunes pour les jeux vidéo. Mario Asselin est d’avis qu’on pourrait certainement s’en inspirer pour ajuster les tâches scolaires à un niveau motivant, mais proposant un bon défi. Cependant, comme « niveau » et « défi » n’ont pas la même connotation pour tous les apprenants, il faudra une culture scolaire qui valorise les parcours différents. Peut-être dans 20 ou 30 ans…?
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> Attention, certains courtes parties de la piste audio sont brouillées. Malgré le désagrément à l’oreille, on comprend tout de même très bien les propos. Bonne écoute!
Valoriser les parcours scolaires différents
Marc-André Girard s’entretient avec Mario Asselin
Consultant en éducation, blogueur et ancien directeur d’école
Psst!
La baladodiffusion peut être téléchargée comme on télécharge un morceau de musique, puis écoutée dans la voiture, par exemple, en se rendant au travail le matin ou au retour à la maison!