Au cours d’une annonce attendue ce matin à Halifax, le Canada a confirmé qu’il allait de l’avant avec sa réforme de l’éducation abolissant les devoirs, et ce, dès la rentrée prochaine. En effet, plusieurs recherches récentes ont montré que les devoirs, notamment au primaire, n’exercent qu’une influence minime sur la réussite.
Mise à jour du 2 avril : Comment avez-vous trouvé notre Poisson d’avril cette année? Sur les réseaux sociaux, nous avons adoré vos réactions :
– J’aurais donc ben voulu y croire!
– Et pourquoi ne pas en faire une vraie nouvelle!
– N’empêche que, même si c’est un poisson d’avril, cette image est magnifique.
– Trop beau pour être vrai!
– Elle est excellente !!! Beau poisson d’avril !!!!!
Les élèves et le personnel enseignant se réjouissent. Le gouvernement fédéral a annoncé tôt ce matin le déploiement d’un nouveau modèle de curriculum pour les écoles élémentaires (primaires) et secondaires à l’échelle nationale. L’initiative « Sans devoirs, plus de temps pour jouer » débutera dès septembre 2024.
Les devoirs tendent à disparaître dans le monde
C’est donc ainsi que les devoirs traditionnels seront entièrement abolis, emboîtant le pas à la Pologne qui a récemment fait de même. À la place, les élèves seront encouragés à s’engager dans des périodes de jeu et des activités de loisirs créatives après les heures d’école. L’instance gouvernementale a cité des recherches extensives indiquant que remplacer les devoirs par du temps de jeu améliore significativement les capacités cognitives, les compétences sociales et le bonheur général des élèves, particulièrement au primaire.
Dans une déclaration officielle, l’honorable April F. Ools, a expliqué la décision : « Après avoir examiné des années de données, nous avons conclu que les élèves apprennent mieux lorsqu’ils ne sont pas accablés par le stress des devoirs. Par conséquent, nous allons promouvoir un développement par le jeu non structuré, avec effet immédiat. Qui aurait cru qu’il suffisait d’un peu plus de fun pour révolutionner l’éducation? »
Le gouvernement débloquera de nouveaux fonds pour permettre l’aménagement d’aires de jeux et loisirs aux alentours des écoles, en encourageant la revitalisation de parcs locaux où les élèves pourront interagir plus avec la nature et participer à des sports organisés, jugés essentiels pour encourager le travail d’équipe et développer la condition physique.
Remplacer les devoirs par un moment de métacognition
Certains critiques ont qualifié ce mouvement d’« infondé », de nombreux éducateurs exprimant des inquiétudes sur le manque de rigueur académique. Dans un commentaire de suivi, la porte-parole a assuré que « chaque vendredi, les élèves seront invités à partager en classe ce qu’ils auront appris pendant la semaine de jeu, assurant ainsi le développement continuel de compétences de réflexion critique et de communication. »
Alors que l’annonce provoque un débat considérable dans les cercles éducatifs, des élèves de tout le pays rapportent organiser des rendez-vous ludiques et des tournois de jeux en prévision de la nouvelle année scolaire. Malgré tout, beaucoup remettent en question sa légitimité compte tenu du jour choisi pour en informer la population, tandis que d’autres célèbrent ce qui pourrait être la réforme éducative la plus ludique de l’histoire.
Pour préparer la transition, le gouvernement recommande de commencer à convertir tous les documents restants en avions de papier, un geste symbolique.
Pas devoirs, vraiment?
Même si aujourd’hui peut être synonyme de plaisanteries, l’idée de faire une plus grande place au jeu dans l’enseignement et de favoriser des environnements d’apprentissage engageants et innovants n’est pas matière à rire. Joyeux poisson d’avril à tous nos lecteurs et à tous leurs élèves! En effet, il faut savoir qu’au Canada, la compétence en matière d’éducation est de juridiction provinciale. Ainsi, chacune des dix provinces et chacun des trois territoires est maître d’œuvre de son curriculum, le gouvernement fédéral ne pouvant imposer une telle réforme.
Toutefois, il demeure que la tendance « sans devoirs » n’est pas nouvelle. D’ailleurs, de plus en plus d’enseignants l’appliquent, surtout au primaire, tout en conservant l’obligation d’étude et de lecture à la maison. Malgré tout, lorsqu’on demande aussi aux jeunes de produire des « traces d’étude », cela revient finalement, pour la plupart des parents, à « faire des devoirs », d’où l’importance d’une bonne communication école-famille!
Pour aller plus loin :
- sur le thème de la ludification de l’enseignement, ne manquez pas le numéro du magazine École branchée consacré à ce thème.
- 6 pistes d’intervention pour rendre les devoirs plus efficaces
- Fini les devoirs obligatoires, place aux stratégies d’étude en classe
- Bénéfiques ou non, les devoirs?