Lorsqu’on apprend une deuxième langue, la compréhension orale est probablement la compétence principale à développer. Cependant, le contexte n’est pas toujours favorable et le contenu, pas toujours adapté au niveau des apprenants. La nouvelle application Mauril qui mise sur le contenu audio et vidéo de Radio-Canada et CBC, offre des possibilités intéressantes. Nous avons discuté avec deux enseignantes qui l’utilisent de différentes façons.
C’est un heureux hasard qui a fait en sorte qu’Ann Dontigny, personne-ressource du service local du RÉCIT au Centre de services scolaire Au-Cœur-des-Vallées, a rencontré Anne Hébert, responsable du Projet Mauril à Radio-Canada. Après que celle-ci lui ait présenté Mauril, elle a cherché des enseignants prêts à l’utiliser en classe dans son CSS. Mauril est une nouvelle application, qui mise sur le contenu audio et vidéo de Radio-Canada et CBC, pour apprendre ou perfectionner l’anglais ou le français.
Ainsi, au printemps dernier, deux enseignantes ont participé à un projet pilote d’utilisation de Mauril en classe. Elles ont eu l’occasion de faire des commentaires en vue d’améliorer la plateforme. Si l’application est destinée au grand public, elle offre certainement des possibilités pour l’enseignement des langues en milieu scolaire. Elle est d’ailleurs disponible pour tous, en version Web et mobile.
Avant de débuter avec Mauril, la toute première chose à faire est de réaliser un test de connaissances de la langue de son choix (français ou anglais). À partir du classement obtenu par l’utilisateur, des contenus audio ou vidéo seront proposés. Les séquences peuvent être très courtes pour les débutants (moins de trente secondes) et plus longues pour les plus avancés (plus de 30 minutes).
À la fin de chaque écoute, un questionnaire permet de valider la compréhension et de permettre à l’utilisateur de passer au niveau suivant (ou non). Le contenu proposé est entièrement tiré de la programmation de Radio-Canada et de CBC.
Pour apprendre l’anglais, langue seconde
Josée Allard, enseignante d’anglais langue seconde à l’école Louis-Joseph-Papineau, a utilisé Mauril de deux façons différentes avec ses élèves de 3e secondaire. Elle a d’abord fait écouter un segment sur l’apiculture en grand groupe. Ce visionnement a servi de point de départ pour un projet plus large de recherche sur ce sujet sur le Web. Les élèves ont ensuite eu à produire un résumé de leurs apprentissages dans une présentation.
Puis, lors de visites au laboratoire d’informatique, les élèves ont pu réaliser un test de classement et écouter des contenus de façon autonome. « C’était une activité qu’on réalisait pour le plaisir. Ils étaient calmes et concentrés. Ils ont été stimulés par le fait qu’ils pouvaient choisir des thèmes qui leur plaisaient et le contenu était toujours adapté à leur niveau. Je sais aussi qu’ils appréciaient la rétroaction instantanée à la fin de chaque écoute », indique l’enseignante.
Elle compte utiliser l’application à nouveau cette année. Puisque l’application est disponible partout, elle pourra inciter ses élèves à réaliser des activités à partir de la maison également.
Pour apprendre le français, langue seconde
Renée Aubry, enseignante en francisation à l’école secondaire Hormisdas-Gamelin, utilise Mauril dans un tout autre contexte. Ses élèves ont entre 12 et 16 ans et ils connaissent à peine quelques mots de français ou même d’anglais. Elle n’hésite pas à dire que la nouvelle application a « changé sa vie »! Elle débute maintenant ses périodes de classe par quinze minutes libres sur Mauril.
« Le contenu suit réellement le niveau des élèves. C’est tellement gagnant. C’est de la différenciation à son meilleur. C’est un type d’activité formative qui sort du cadre traditionnel et peut rejoindre tout le monde », s’enthousiasme-t-elle.
Autre point positif non négligeable de l’application, le contenu est entièrement canadien. Il permet de découvrir des mots et des expressions de tous les jours, autant en français qu’en anglais, tout en tenant compte de la diversité du pays. « C’est une immersion dans notre culture. Pour des jeunes qui viennent d’arriver au pays, c’est une valeur ajoutée puisque cela contribue à leur intégration en même temps. »
Si l’enseignante avait un souhait à formuler, ce serait d’avoir éventuellement accès à un tableau de bord qui lui permettrait de suivre la progression des apprentissages de ses élèves. Qui sait, ce sera peut-être dans une prochaine version de l’application!