L’artiste rappeur québécois anishinabé Samian apporte son soutien au programme Ta voix est puissante (TVEP), qui vise à enseigner aux élèves du secondaire l’informatique et le codage par la musique.
TVEP se donne pour mission d’enseigner les principes fondamentaux de l’informatique, de l’entrepreneuriat et de la justice sociale. À l’aide de l’éditeur de code en ligne gratuit EarSketch, les élèves du secondaire et du collégial exerceront leur créativité pour remixer des chansons d’artistes autochtones, une fois qu’ils auront appris les notions du codage dans le cadre d’un plan de cours divisé en huit modules. Aucune expérience n’est nécessaire, tiennent à rappeler les créateurs du programme.
Ces modules permettront aux élèves d’apprendre non seulement l’aspect technique du codage, mais également dans quelle mesure la musique, l’informatique et l’entrepreneuriat peuvent servir à favoriser la justice sociale. Chaque module comprend un plan de cours, des diapositives, des notes pour les élèves et un billet de sortie. Dans les divers modules, les participants seront interpellés par différents thèmes comme les couches musicales (activisme et équité), la création d’une banque de sons ou encore la structure d’une chanson ou les messages qu’on souhaite véhiculer dans un texte.
Partir à la rencontre d’artistes autochtones
Outre Samian du côté québécois, les artistes autochtones du Canada Dakota Bear et Jayli Wolf participent au concours. Les élèves remixeront donc des chansons de ces trois artistes des Premières Nations en s’inspirant des thèmes de justice sociale présents dans leurs œuvres respectives. Pour Samian, la chanson Peuple invincible sera proposée.
Pour la circonstance, EarSketch sera offert en français, en ojibwe et en inuktitut. À la fin de la formation, les participants seront encouragés à soumettre leurs remixages à un concours dans le cadre duquel deux gagnants recevront une bourse de 5 000 $ offerte par Amazon Music.
Une techno de proximité
Pour Samian, « le projet est vraiment bien fait ». Selon l’artiste abitibien, « on a toujours besoin d’une base informatique ». Il affirme même que passer à côté du numérique quand on est à l’école, c’est passer à côté du curriculum. Qui plus est, pour Samian, lui qui est habitué à donner des conférences dans les écoles, le programme TVEP permettra aussi aux enseignants d’être partie prenante du programme.
Pour ceux qui ne feraient pas nécessairement le lien entre rythme, poésie et codage, Samian est là pour les rassurer. « J’ai appris beaucoup de choses en 15 ans. La technologie évolue tellement rapidement. De plus, elle permet à l’artiste de mieux développer ses produits. » Lui-même a maintenant un studio chez lui. La techno est plus simple qu’on le pense, dit-il.
Samian, qui vient de sortir son cinquième album intitulé Nikamo, écrit en anishinabemowin, la langue de son peuple, est curieux de voir à quoi ressemblera sa chanson remixée. Il est aussi curieux de voir ce que le programme apportera aux jeunes qui y participeront. Selon lui, ça pourrait ouvrir le dialogue entre jeunes et parents et permettre d’aborder la question du colonialisme.