Les besoins sur le terrain sont nombreux et variés. En parallèle, les ressources se font rares, sous l’effet combiné de l’austérité budgétaire et de la pénurie de personnel. À ce casse-tête, on ajoute une pandémie particulièrement coriace, causant plusieurs travailleurs de l’éducation à être exemptés de travailler à l’école, un manque de ressources matérielles (pupitres, produits sanitaires, etc.) et autres conséquences.
Ce court paragraphe vient de résumer la trame de fond du travail d’une direction d’école depuis mars dernier. En cette Semaine québécoise des directions d’établissement scolaire, il est plus important que jamais de souligner trois rôles qui leur sont devenus incontournables.
Le funambule
Une particularité de l’automne est sans aucun doute l’importance de savoir tolérer l’ambiguïté. Avec la pléthore d’informations et consignes disséminées dans les courriels, textos, fils de discussion dans Teams et, sans oublier, dans les médias, l’ambiguïté demeure. Plus on en sait, moins c’est clair! Moins c’est clair, plus l’anxiété augmente. Cela marque particulièrement notre quotidien, car nous sommes à la recherche de repères cohérents et universels, alors que ça semble impossible. Selon moi, il faut cesser de chercher les vérités immuables et l’universalité des approches. Cherchons plutôt un certain levier d’autonomie et de latitude pour agir à la fois en fonctions des règles, mais aussi en fonction des besoins de nos établissements.
Le défi de tolérer l’ambiguïté peut s’accompagner d’inconfort dans la communication avec nos équipes et notre communauté. À l’heure actuelle, l’exploit est de transmettre sur le terrain les informations et les consignes reçues « d’en haut » en les soumettant à l’épreuve de la réalité et en bravant les inquiétudes qui surgissent : « Moi, dans ma classe » ou « Moi, mon enfant »… Combien de fois avons-nous entendu, seulement le mois dernier, « Ce n’est pas cohérent! » chez nos enseignants, nos parents et, bien évidemment, nos élèves?
Autrement dit, on attend de notre part une bonne dose de réconfort, mais plus souvent qu’autrement, ce n’est pas tout à fait ce que nous pouvons offrir. Il est là le travail du funambule : traverser un long fil de fer, sans en voir le bout, et avancer un pas à la fois à travers les vents violents, le brouillard ou la pluie battante, alors que le fil tangue tantôt vers ce qui doit être fait, et tantôt, vers ce qui peut être fait. Pas facile, mais c’est que les directions ont réussi à faire cet automne!
Il est là le travail du funambule : traverser un long fil de fer, sans en voir le bout, et avancer un pas à la fois à travers les vents violents, le brouillard ou la pluie battante, alors que le fil tangue tantôt vers ce qui doit être fait, et tantôt, vers ce qui peut être fait.
Le leader
En temps de crise et à la quête de sens, on cherche nos repères. Naturellement, on se tourne alors vers les leaders et on s’attend à ce qu’ils soient nos « faiseurs de sens » qui, malgré l’ambiguïté, partent en éclaireur et reviennent avec des idées, des solutions créatives adaptées à la réalité de leur école.
Diriger une école aujourd’hui, c’est assembler un casse-tête avec des pièces qui ne sont pas faites pour s’attacher naturellement. Il faut donc tailler ces pièces avec les outils, ou même les triturer. La créativité est devenue un incontournable de la profession.
Le leader mène l’équipe en l’inspirant, en lui donnant espoir et en étant là pour chacun de ses membres. À défaut d’apporter toutes les réponses au moment souhaité, sa seule présence proactive suffit à rassurer! À un moment où plusieurs auraient déserté le bateau, les directions sont fidèles au poste.
Diriger une école aujourd’hui, c’est assembler un casse-tête avec des pièces qui ne sont pas faites pour s’attacher naturellement.
Autres tâches connexes
Vous avez l’impression de passer plus de temps à faire les « toutes autres tâches connexes » qui figurent à votre contrat? C’est le lot des professionnels de l’éducation à l’heure actuelle : faire des miracles dans des domaines que nous n’avons pratiquement jamais eu à envisager.
Cela implique que ceux qui sont présents à l’école devront faire preuve d’ouverture et de flexibilité pour effectuer ces tâches « autres ». La direction n’aura pas le choix : elle devra faire preuve de créativité pour combler les besoins de ses élèves. Elle devra gérer les ressources humaines non seulement de façon créative, mais aussi de façon efficace. En un mois, comme plusieurs de mes confrères, j’ai fait de la suppléance, des surveillances, des tâches cléricales, monté des meubles, dirigé la circulation automobile dans le stationnement, nettoyé des tables et des chaises, etc.
La description de tâche d’une direction est d’un naturel ambigu. En temps de pandémie, elle est encore plus difficile à cerner. Mais il faut faire ce qui doit être fait, à un moment où tous font déjà leur possible!
Diriger une école cet automne, c’est vibrer au rythme de l’imprévisibilité du quotidien. En se levant le matin, on ne sait pas ce qui nous attend. Plus que jamais, être un leader en éducation, c’est s’adapter, soutenir et tolérer l’ambiguïté.
C’est pour cette raison que je lève mon chapeau à tous mes confrères et consœurs pour cette Semaine québécoise des directions d’établissement scolaire. Vous êtes courageux et inspirants.
Un cadeau de l’École branchée!
Diriger une école, c’est vibrer au rythme de l’imprévisibilité du quotidien, c’est s’adapter, soutenir et tolérer l’ambiguïté. Pour célébrer ensemble la Semaine québécoise des directions d’établissement scolaire, on vous offre le numéro « Un vent de leadership » gratuitement jusqu’à vendredi! Utilisez le code « direction-merci-20 » pour l’obtenir via notre boutique en ligne, en format numérique ou papier (ne payez que les frais de livraison). Profitez-en! (max. 2 par personne)