Le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur les avait annoncées : des trousses d’activités d’apprentissage ludiques, permettant aux élèves de maintenir leurs acquis dans le contexte actuel, seront dorénavant rendues disponibles au début de chaque semaine aux parents confinés à la maison. Les premières ont été reçues aujourd’hui par de nombreuses familles, majoritairement par courriel.
La Commission scolaire des Hautes-Rivières les a d’ailleurs publiées sur son site, pour chacun des niveaux du préscolaire, du primaire et du secondaire. On remarque le jeu de bingo est à l’honneur en mathématiques à tous les niveaux, sauf à l’éducation préscolaire.
Les milieux invités à adapter au besoin
Chaque milieu scolaire est invité à orienter ou adapter le contenu des trousses pour ensuite les envoyer aux parents, parfois via les enseignants ou de façon plus centralisée.
Afin de mieux comprendre le processus de personnalisation et de distribution de ces trousses, nous avons parlé à des enseignants du primaire et du secondaire, en plus d’avoir l’expérience de nos collègues avec leurs enfants à la maison.
Pour cette première semaine, nous n’avons pas observé de modifications au contenu des trousses dans les milieux consultés. Bien que certains enseignants aient ajouté des activités complémentaires, plusieurs écoles ont acheminé les trousses telles quelles, tout simplement.
Aussi, nous avons constaté que dans de nombreuses écoles, l’envoi de ces premières trousses aux parents a été fait par courriel de façon massive, via le secrétariat. Dans quelques cas, c’est l’enseignant titulaire (au primaire) qui s’en est chargé, secondé par les spécialistes qui ont chacun envoyé leur partie (anglais et arts).
Le maintien du lien affectif : essentiel à l’engagement des jeunes
À l’école Jacques-Cartier – St-Denys-Garneau, de Ste-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, l’enseignante de sixième année Julie Chandonnet compte bien continuer aussi à communiquer avec les parents de façon plus personnalisée malgré que l’envoi des premières trousses ait été centralisé. On entend d’ailleurs le même son de cloche chez de nombreux enseignants. « L’entretien du lien affectif est probablement ce qui compte le plus en ce moment pour favoriser l’engagement des jeunes », estime Julie Chandonnet. Chaque semaine, elle convie ses élèves à un échange par visioconférence d’environ une heure en grand groupe, puis elle prend rendez-vous avec chacun d’entre eux pour un moment exclusif, qui dure habituellement 15 à 20 minutes. Selon elle, ça fait toute la différence, « surtout pour ceux qui ont de la difficulté à s’organiser ». Elle indique pour l’instant réussir ainsi à rejoindre la grande majorité de ses élèves.
Travailler la fin de semaine? 😎
Même si les jours de la semaine se confondent avec ceux de la fin de semaine pour de nombreuses familles en ce moment, les enseignants ne sont pas nécessairement tous d’accord avec l’idée de passer leur week-end à préparer les trousses pédagogiques à envoyer le lundi, puis à faire le suivi avec les élèves pendant la semaine. Selon un enseignant à qui nous avons parlé, le risque est grand que les enseignants se désengagent de cette personnalisation avec cet horaire. D’ailleurs, la FSE a demandé au ministre d’étirer jusqu’au mardi soir la fenêtre d’envoi des fameuses trousses, ou encore que les équipes-écoles puissent les recevoir plus tôt que le jeudi afin d’en préparer l’adaptation. Ce dernier se serait montré ouvert. Dans certaines écoles, les directions ont par ailleurs déjà elles-mêmes pris la décision de les envoyer le mardi.