La situation des technologies de l’information et des communications (TIC) s’améliore dans les écoles publiques québécoises. Cependant, plusieurs ordinateurs ne sont pas adaptés pour une utilisation performante du multimédia et l’intégration pédagogique des TIC reste un défi de taille pour les enseignants. C’est ce qui ressort d’un rapport publié par le ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports (MELS) en novembre dernier.
L’enquête 2009 sur Les TIC pour la formation générale des jeunes permet de dégager certaines tendances, bien que le rapport ne pose pas de diagnostic précis sur l’utilisation des TIC dans les écoles. Cette enquête a été menée par le MELS auprès d’un échantillon de 360 écoles primaires et de 244 écoles secondaires québécoises durant l’année scolaire 2008-2009. Chaque école participante a répondu à un questionnaire sur son parc informatique et sur l’utilisation des TIC par les élèves et les enseignants.
La première partie de l’enquête se concentre sur le nombre d’ordinateurs accessibles dans les écoles. Alors que les deux tiers des appareils sont installés dans les classes et des laboratoires fixes, seulement 6 % des ordinateurs font partie d’un laboratoire mobile.
L’enquête révèle aussi que plus du quart des ordinateurs scolaires ne sont pas branchés à Internet. De ce nombre, 65 % des établissements d’enseignement secondaire possèdent un réseau sans fil. Ce chiffre baisse à 40 % pour les écoles primaires. La très grande majorité des ordinateurs sont reliés en réseau.
Un équipement décalé
Le pourcentage d’ordinateurs aptes à l’utilisation performante du multimédia est toutefois faible : la moitié des ordinateurs du secondaire répondent à ce critère, alors qu’à peine 40% des ordinateurs des écoles primaires y sont adaptés. Si la grande majorité des établissements possèdent des projecteurs multimédias, seulement le tiers des écoles primaires et la moitié des écoles secondaires possèdent un tableau blanc interactif.
En entrevue au Journal de Montréal, le blogueur et spécialiste des TIC Mario Asselin a affirmé que les écoles ne sont pas sous-équipées, mais que l’équipement auquel les jeunes ont accès à l’école est en décalage avec celui de la maison, plus performant, sans blocages ni filtres. Monsieur Asselin donne l’exemple des sites Facebook et YouTube, bloqués par de nombreuses commissions scolaires. « Les jeunes carburent à la possibilité d’exister, d’être reconnus, dit-il. Quand ils publient de l’information et qu’ils constatent qu’ils nourrissent Google, ils sont stimulés. Ça devient stimulant, pour eux, d’utiliser Internet. »
L’utilisation pédagogique des TIC
L’enquête du MELS montre aussi la faible maîtrise des TIC par les enseignants. Ainsi, moins de 60% des élèves du primaire utilisent les TIC et Internet au moins une fois par semaine. Vingt-six pour cent utilisent le multimédia chaque semaine. Au secondaire, 50% des jeunes utilisent Internet, 39% les TIC et 22% le multimédia une fois par semaine lors de leurs activités d’apprentissage.
Les activités liées aux TIC sont essentiellement des activités de base comme le traitement de texte ou le chiffrier. Ainsi seulement une minorité d’enseignants font utiliser à leurs élèves des applications de télécommunications (forums, correspondance, consultation d’experts) et des applications d’autoapprentissage des TIC (recherche d’information, sites Web). Une minorité d’enseignants utilisaient des logiciels spécialisés d’enseignement de matières spécifiques (musique, design, robotique) tant au primaire qu’au secondaire.
L’étude révèle aussi que les enseignants utilisent surtout les TIC pour planifier leur enseignement et faire des présentations en classe, mais une minorité d’entre eux font utiliser l’ordinateur et l’Internet dans la réalisation des travaux par les élèves. La formation des enseignants aux TIC est majoritairement assurée par des pairs.