Dans son mémoire de maîtrise, l’enseignant Stéphane Côté a identifié 4 points qui semblent être des facteurs clés pour favoriser l’engagement de haut niveau des élèves dans les projets scolaires. Derrière chaque élément se trouve un concept central de l’approche : la motivation personnelle des jeunes.
Ces 4 recommandations sont une sorte de conclusion à son projet de mémoire de maîtrise. Elle datent de… 2008, mais sont encore tout à fait d’actualité! On peut consulter le texte complet sur son site.
1. Penser à la motivation des élèves avant même le contenu disciplinaire
Les recherches de l’enseignant lui ont permis d’identifier qu’une erreur souvent commise par les pédagogues est de créer un climat favorisant la motivation extrinsèque plutôt qu’intrinsèque des élèves. Ainsi, ces derniers font des efforts dans le but d’avoir de bons résultats, et non pour se réaliser eux-mêmes. De plus, trop d’enseignants se basent d’abord sur le contenu disciplinaire à acquérir dans l’élaboration d’une démarche pédagogique. « En agissant de la sorte, l’élève reconnaît très vite qu’un projet est en fait une production écrite, ou encore, une recherche, une lecture… », estime M. Côté. Celui-ci ne dit pas qu’il ne faut pas penser à la matière, au contraire. Selon lui, il ne suffit que d’une période par jour consacrée à des projets axés avant tout sur la motivation pour que les habiletés d’autonomie et d’engagement des jeunes se diffusent vers les autres périodes plus directement académiques. Avec cette approche, il a trouvé que l’élève apprend à s’adapter à la réalité du projet plutôt que de s’attendre à ce qu’on adapte l’environnement à lui.
2. Scinder le projet en plusieurs étapes
Dans son mémoire, Stéphane Côté indique avoir remarqué que l’engagement de tous les élèves s’accentue à mesure qu’un projet avance « grâce à la planification d’étapes simples, claires et significatives. » Il faut bien sûr doser entre des étapes « très intéressantes » pour les élèves et d’autres favorisant le développement des compétences disciplinaires. Il cite par exemple le fait d’écrire un scénario cohérent et grammaticalement correct avant de passer à l’écriture sous forme de bande dessinée, ou encore de s’assurer de la qualité parfaite de la langue sur une affiche avant de l’imprimer pour la diffuser. Selon lui, une étape de projet minutieusement planifiée fait en sorte que la tâche elle-même commande l’investissement de la part de l’élève, sans nécessairement que l’enseignant ait à intervenir.
3. Changer l’approche de l’enseignant
Pour réussir en tant qu’enseignant dans une telle approche par projet, M. Côté explique qu’il n’est plus possible de coordonner la matière académique vue en fonction des délais entre les bulletins. Chaque équipe d’élèves avançant à son propre rythme, l’enseignant se doit d’être un guide, mais non un prescripteur. Ainsi, les étapes du projet doivent être clairement définies pour les différentes équipes dans un document auquel les apprenants se réfèreront souvent, par exemple en les inscrivant au tableau, sur une page Web (pratique pour véhiculer l’information aux parents) ou encore dans un livret.
4. Intégrer les TIC
Les TIC dans un projet favorisant un haut degré de motivation des élèves ne devraient surtout pas se résumer à mettre au propre une production écrite! Même si l’enseignant ne se sent pas tout à fait à l’aise, M. Côté rappelle que « son rôle dans le projet doit rester au niveau de l’évolution du jeune, et non de devenir un opérateur informatique qui saura répondre aux problèmes techniques. » Il se doit selon lui de proposer l’utilisation des TIC et, ensuite, d’amener son groupe à trouver les réponses aux problématiques rencontrées. Il suggère entre autres l’instauration d’un conseil de projet. « Ce pourrait être une solution à ce manque [technique] chez l’enseignant, par exemple. Une réunion spontanée permettrait à une équipe d’énoncer ses problèmes, puis d’écouter la réponse d’une autre sur les stratégies qu’elle aurait employées afin de répondre à un problème similaire. »