Si les élèves aiment le défi d’écriture proposé par Twitter, est-ce qu’ils font réellement des apprentissages? Au primaire et au secondaire, il semble que oui.
En première année, Brigitte Léonard se réjouit du fait que Twitter offre un moyen de faire des situations de communication authentique avec des rétroactions rapides et un réel public. Elle observe que ses élèves écrivent mieux. Ils écrivent de plus longues phrases et de meilleure qualité. Leur syntaxe se serait aussi beaucoup améliorée. « Je remarque la motivation des élèves en difficulté, constate-t-elle. Je suis très impressionnée de voir qu’ils ont autant le goût d’écrire. Je reçois aussi des commentaires de mamans de garçons. On m’a dit plus d’une fois qu’ils ont hâte d’aller à l’école. »
« C’est la honte de faire des fautes en public, rapporte Annie Côté, enseignante en cinquième secondaire. Ils se sont aperçus à quel point ils étaient lus. Le nombre de fautes a baissé de façon très sensible ». Elle remarque aussi que, en raison des recherches qu’ils ont dû faire, certains élèves s’étaient améliorés quant à leur acquisition de vocabulaire. « C’est un projet qui est excessivement payant et qui demande peu d’investissement de temps de la part de l’enseignant. Il permet de voir des résultats assez rapidement, tant en français qu’au point de vue de la motivation. Ça, c’est important. Il faut chercher tous les moyens possibles pour les intéresser à notre matière et celui-ci en est un qui fonctionne très bien ».
Les enseignants apprennent-ils tout autant? Retirent-ils des bénéfices à l’utilisation de Twitter dans leur vie professionnelle?
« Si on me l’enlève, je pleure, s’exclame Sylvain Bérubé, enseignant au premier cycle du secondaire. Tout passe par là. » Pour faire sa veille technopédagogique, il avait recours aux fils RSS qu’il a abandonnés. Désormais, il préfère se fier aux êtres humains qui, par Twitter, veillent avec lui.
Bien qu’elle utilise une page Facebook destinée aux parents, un blogue de classe et un blogue qui donne la parole à ses élèves, Brigitte Léonard ne reviendrait pas en arrière non plus. Elle aime bien Twitter pour créer des liens plus rapidement avec les autres Twittclasses. « J’ai développé des affinités avec des enseignants d’autres classes en Europe et au Québec. J’en parle beaucoup, car j’aimerais qu’il y ait davantage de classes québécoises ».
Ce qui fascine Annie Côté, c’est le partage qui se fait maintenant entre les enseignants de tous les niveaux. « Normalement, un enseignant du secondaire ne s’assoit pas avec un enseignant du primaire, du cégep ou de l’université. Tout à coup, tout ce monde se rejoint et échange des idées, affirme celle qui pense avoir appris encore davantage que ses élèves depuis l’an dernier. J’avais l’intuition que ce serait un projet intéressant pour mes élèves. Je ne savais pas à quel point c’est moi que ça allait motiver ».