MONTRÉAL, le 15 juin 2011 /CNW Telbec/ – La formation de base, soit le secondaire V, constitue une préalable pour s’inscrire dans les meilleurs programmes professionnels du secondaire et les programmes techniques du cégep. La contribution de ces deux filières est essentielle pour combler les 1,4 million d’emplois qui seront à pourvoir d’ici 2019. Or, près d’un adulte sur deux au Québec souffre de sérieuses lacunes en lecture et en écriture, et aucune nouvelle mesure n’est prévue pour atténuer ce grave problème.
Tel est l’un des principaux constats du Mouvement québécois des adultes en formation (MQAF) au terme de la rencontre nationale sur l’harmonisation formation-emploi, qui s’est tenue les 13 et 14 juin à Québec.
Dans les travaux en ateliers, le MQAF a rappelé une anomalie criante dans le système d’éducation des adultes : alors que le secondaire général et le secondaire professionnel comptent plus de 250 000 adultes et l’université, environ 75 000, on en dénombre tout au plus 35 000 dans tout le réseau collégial.
La faute n’en est pas aux établissements, mais bien au ministère de l’Éducation, qui perpétue le système d’enveloppes budgétaires fermées au collégial. Il est illogique qu’il soit plus facile pour un adulte, même sans diplôme, d’être admis dans une université que de s’inscrire dans un cégep.
Pour Mme Catherine Jasmin, qui représentait le MQAF à cet événement, « il est incohérent de rappeler le grand défi de combler des centaines de milliers d’emplois en quelques années alors que la porte des études collégiales est à peine entrebâillée pour les adultes ».
Mme Jasmin retient cependant quelques éléments positifs de cette rencontre, dont la promesse de la ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Mme Julie Boulet, de créer un guichet unique de reconnaissance des acquis. Elle note aussi que la ministre de l’Éducation, des Loisirs et du Sport, Mme Line Beauchamp a annoncé des efforts accrus pour développer la formation à distance et l’implantation des technologies de l’information au secondaire. Elle a aussi indiqué que les étudiants inscrits dans un programme menant à une attestation d’études professionnelles (AEP) seront dorénavant admissibles à l’aide financière, ce qui n’était pas le cas jusqu’à maintenant. Le MQAF revendiquait cette mesure.
Enfin, on note que toute la stratégie d’harmonisation formation-emploi ne comporte aucune allocation budgétaire significative. Il s’agit donc de faire plus avec moins, comme le dit le lieu commun, un impératif dont le résultat est pour le moins incertain.
Pour en savoir davantage sur le MQAF, on peut consulter le site www.mqaf.qc.ca.