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Unir la différence au-delà des mots et des sons : dépasser ses limites grâce à la musique

L’École Madeleine-Bergeron et l’École oraliste de Québec ont récemment reçu un Prix de reconnaissance Essor pour leur projet novateur intitulé « Unir la différence au-delà des mots et des sons ». Nous vous présentons ce projet dans cet article.

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Remis par le ministère de l’Éducation du Québec, les Prix de reconnaissance Essor soulignent depuis 25 ans l’excellence et l’originalité de projets artistiques et culturels réalisés dans les écoles québécoises. En décembre 2022, deux établissements de la région de la Capitale-Nationale, l’École Madeleine-Bergeron et l’École oraliste, ont été distingués dans la catégorie développement pédagogique pour leur projet novateur intitulé « Unir la différence au-delà des mots et des sons ». Nous vous présentons ce projet dans cet article.

Face au fleuve Saint-Laurent, à Québec, sur le Cap-Rouge, se pointe l’École Madeleine-Bergeron, qui accueille des élèves généralement lourdement handicapés. On y entend surgir des sons parfois mélodieux, parfois rythmés, mais qui toujours enveloppent le cœur. Ils proviennent de la classe de Marie-Dominique Boivin, qui y enseigne la musique depuis 14 ans. Avec son collègue Jonathan Bolduc, enseignant à l’École oraliste pour sourds et malentendants de Québec ainsi que titulaire de la Chaire de recherche du Canada en musique et apprentissage à l’Université Laval, le duo a reçu en décembre dernier l’un des prix de reconnaissance ESSOR.

Le projet de l’école Madeleine-Bergeron et de l’École oraliste de Québec a été réalisé avec des élèves de sept classes évoluant tous dans un contexte de différence. Ils ont composé et illustré trois chansons qu’on retrouve dans un livret numérique conçu pour l’occasion. Du français aux arts de la scène, différentes compétences ont été développées lors de la composition et de l’illustration de chansons. 

Les élèves de l’École oraliste ont écrit les paroles, ce qui leur a permis d’améliorer leur langage. Ceux de l’école Madeleine-Bergeron « ont pu, comme le rappelle le ministère sur son site Web, par la création des accompagnements musicaux et, en arts plastiques, la conception d’avatars, dépasser leurs limitations physiques sévères ».

Non seulement la classe de Marie-Dominique Boivin et ses instruments sont-ils adaptés à ses élèves, mais elle explique également qu’elle a recours à la Frog Touch afin que ses élèves émettent des sons. Cette invention, créée en France par Olivier Carrillo, consiste en des pastilles en silicone fixées à la cheville ou au poignet. Celles-ci sont reliées à un logiciel avec lequel il est possible de programmer divers sons. L’effet est spectaculaire.

Le sourire de Mariam Sangpa-Kapata en dit beaucoup sur son plaisir de participer au projet musical conjoint de L’École Madeleine-Bergeron et de L’École oraliste de Québec. Crédit : Jean-François Bolduc

La confiance au-delà des arts et des technologies numériques

Au-delà de l’alliance entre les technologies numériques et l’aspect artistique, c’est aussi – et peut-être surtout – la confiance et la complicité qui existent entre une enseignante et ses élèves. Rencontrée dans la classe de Mme Boivin, la pétillante élève du secondaire et spécialiste de maracas Mariam Sangpa-Kapata avait des étoiles dans les yeux quand le représentant de L’École branchée lui a demandé quel était son cours préféré : « La musique! Jamais je ne saurai comment remercier Mme Marie-Dominique de tout ce qu’elle fait. » Ça ne s’invente pas, une telle collaboration et un tel amour entre enseignants et élèves!

L’enseignante a aussi le soutien de la direction de l’école et du Centre de services scolaire des Découvreurs. Julie Boulanger, directrice de l’école Madeleine-Bergeron, qui précise que son établissement scolaire est d’envergure régionale, mentionne qu’en voyant toute la passion générée par une enseignante comme Marie-Dominique Boivin, « on ne peut pas faire autrement que d’embarquer dans un tel projet ».

Un aperçu de la salle de musique de Marie-Dominique Boivin. Crédit : École Madeleine-Bergeron

Cette réputation est en train de transcender les murs de l’établissement. En effet, l’enseignante se rappelle particulièrement une prestation musicale des élèves donnée avec son collègue Jonathan Bolduc à l’occasion d’un match des Remparts de Québec. Le père d’un de ses élèves avait alors dit : « J’ai renoncé à ce que mon fils joue au hockey, mais vous avez fait en sorte qu’il soit sur la glace pour chanter!»

Pour l’heure, la troupe de Mme Boivin, avec Mariam en tête, est à peaufiner un spectacle dans le cadre de leur grand projet Unir la différence au-delà des mots et des sons, qui sera présenté gratuitement à la fin mars à Québec. La conteuse Wendat Isabelle Sioui et le chanteur Arthur L’aventurier seront également du spectacle. L’événement affiche déjà complet. 

Image principale : Marie-Dominique Boivin, à gauche, et Jonathan Bolduc, à droite, en train de diriger leurs élèves respectifs. Crédit : Jean-François Bolduc

À propos de l'auteur

André Magny
André Magny
Depuis plus de 30 ans, André Magny fait les allers-retours entre le journalisme et l'enseignement du français tant auprès des ados que des adultes. Pigiste régulier pour divers médias dont Francopresse, il a également été journaliste culturel au Droit d’Ottawa et s'occupait des nouvelles technologies au Soleil de Québec. Il a aussi fait du journalisme sportif en France. Il a un faible pour la francophonie, la culture, les sports, la cuisine et la politique.

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