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Des trucs interordres pour créer un lien avec les jeunes qui apprennent à distance

Est-ce possible de faire abstraction de l’écran et de la distance dans le cadre d’une formation en ligne afin de permettre à la relation enseignant/élève de se concrétiser positivement? Quatre pédagogues provenant d’ordres d’enseignement différents proposent ici leurs pistes. 

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Est-ce possible de faire abstraction de l’écran et de la distance dans le cadre d’une formation en ligne afin de permettre à la relation enseignant/élève de se concrétiser positivement? Quatre pédagogues provenant d’ordres d’enseignement différents proposent ici leurs pistes. 

Lors de la 6e Semaine de la formation à distance (FAD) 2023, Laurie Couture, conseillère pédagogique à l’École branchée, a reçu Guy Gervais, coordonnateur de l’Académie les Estacades (CSS du Chemin-du-Roy), Michael Redmond, enseignant au Cégep de Rivière-du-Loup, Julie Chamberland, chargée de cours à l’Université Laval, et Hélène Pelletier, enseignante à la formation professionnelle, dans le cadre d’un panel de discussion présenté par FADIO. 

Pour eux, la collaboration, l’empathie, l’écoute active et les contacts fréquents sont des clés pour mettre l’humain au centre de toute formation à distance, peu importe le niveau d’enseignement. Allons voir de plus près.

Au secondaire

Guy Gervais est coordonnateur d’un programme d’éducation à distance qui est destiné à de jeunes Québécois de 3e, 4e et 5e année du secondaire (14 à 17 ans, environ) qui pratiquent des sports de haut niveau. Dans un contexte où ils doivent fréquemment se déplacer à l’étranger pour des entraînements ou des compétitions, ces élèves ne peuvent suivre un programme régulier. Il n’en demeure pas moins qu’il est essentiel pour eux de poursuivre leur scolarisation. 

Leur cheminement scolaire se fait entièrement en mode asynchrone. La plateforme leur permet d’avancer à leur rythme, de façon autonome. En fonction de leur horaire, ils peuvent avancer rapidement à certains moments puis « prendre du retard ». Un échéancier leur est fourni pour leur donner une idée de la progression à suivre. Cela devient leur plan de travail pour planifier leurs moments d’étude.

Au fil des années, des ajustements ont été faits dans la manière de gérer la progression des élèves et les communications avec eux. « Ce sont parfois de petits gestes qui font la différence », indique M. Gervais. Par exemple, au début de l’année scolaire, des rencontres sont maintenant organisées entre l’enseignant titulaire, les parents et les élèves pour chaque matière. Cela permet à tous de faire connaissance et d’entamer une véritable relation. « L’enseignant n’est pas seulement un nom dans une case, il est une personne qui existe vraiment. »

De même, malgré le mode asynchrone des apprentissages, une salle de visioconférence est dédiée à chaque cours et des heures de disponibilité du personnel enseignant sont affichées pour tous. Ainsi, les élèves peuvent régulièrement avoir accès à un(e) ou des enseignant(e)s en cas de besoin.

« Pour que ça fonctionne, il faut aussi être capable de se mettre dans la peau de ces jeunes. Ils ont des horaires atypiques, il faut être flexible. Ils ne regardent jamais leurs courriels, on communique avec eux autrement. Et ainsi de suite. »

Au collégial

Michael Redmond est enseignant au département de Gestion et intervention en loisir au Cégep de Rivière-du-Loup. Alors qu’il dispense ses cours en classe à Rivière-du–Loup, dans le Bas-St-Laurent, des étudiant(e)s du Cégep de Chicoutimi, au Saguenay-Lac-St-Jean, y assistent aussi, mais à distance. Il reconnaît que l’organisation de sa classe lui a demandé un effort de logistique et que des ajustements sont nécessaires à l’occasion. Une caméra et deux écrans sont installés. Un téléphone est aussi prévu dans la classe pour permettre aux étudiantes et étudiants de Chicoutimi de poser des questions « en privé » à l’enseignant. 

Au-delà des considérations matérielles, il voit le potentiel pour les jeunes. « Cela permet à plus d’étudiants d’avoir accès à cette formation. » Lui aussi parle de l’importance de se mettre à la place des jeunes, de se rendre disponible aux bons moments pour eux, d’adapter son enseignement pour rendre les activités plus dynamiques. 

Au cours de la session, il s’est même rendu à Chicoutimi pour donner un cours à partir de là-bas, ce qui a permis aux jeunes de Rivière-du-Loup de vivre l’expérience inverse en devenant les étudiants à distance. Ils ont pu mieux comprendre ce que vivent leurs collègues saguenéens.

À l’université

Julie Chamberland est chargée de cours à l’Université Laval. Elle enseigne à de futur(e)s enseignant(e)s dans une formule hybride, alors que les cours alternent entre présence et distance. Elle insiste aussi sur l’importance d’être disponible pour les étudiants, d’être flexible dans les moyens de communiquer avec eux. « La page officielle du cours ne devrait pas être le seul point de contact », illustre-t-elle. 

Lors des cours à distance, elle planifie toujours une activité brise-glace pour commencer la séance. Elle n’hésite pas à utiliser l’humour pour maintenir l’attention, à donner de la rétroaction fréquente et à répéter les attentes pour qu’elles deviennent plus claires. Son conseil : « N’essayez pas de contrôler des paramètres qui ne changeront rien à l’enseignement ni à l’apprentissage ». Elle appuie son propos par l’exemple de l’étudiant qui mange pendant le cours et recommande de miser sur d’autres priorités que de l’en empêcher! 

À la formation professionnelle

Hélène Pelletier est enseignante à l’Attestation d’études professionnelles (AEP) en service de garde scolaire au Centre de formation professionnelle du Fleuve-et-des-Lacs. Plusieurs de ses étudiantes sont déjà en emploi et viennent chercher une reconnaissance de leurs acquis. « Dès le début de la formation, il faut être rapide pour tisser des liens avec elles et s’assurer de leur engagement. Il faut avoir une approche sécurisante et être présente pour répondre aux questions », dit-elle.

Au fil des années, elle a développé des trucs pour « humaniser l’écran ». Elle a créé du matériel pédagogique dans lequel elle enregistre sa voix ou se met en scène. Elle met aussi à l’horaire des ateliers de type quiz pour revoir la matière, tout en faisant vivre un moment ludique aux étudiantes. Les ateliers sont offerts au choix le lundi soir ou le mercredi en après-midi pour respecter les différents horaires de travail. « La motivation est en hausse depuis que ces pratiques sont en place. »

Pour en savoir plus, il est possible de revoir la discussion complète.

#SemaineFAD2023 : Le lien à distance | Panel animé par Laurie Couture (École branchée)

À propos de l'auteur

Martine Rioux
Martine Rioux
Après des études en communication publique, Martine a été journaliste pour différentes publications, avant de poursuivre sa carrière comme conseillère en communications interactives chez La Capitale, groupe financier, puis chez Québec numérique, organisme dont elle a pris la direction générale avant de faire le saut comme conseillère politique au cabinet du ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale. Elle est aujourd'hui rédactrice en chef adjointe et chargée de projets spéciaux à l'École branchée. Son rêve : que chacun ait accès à la technologie et puisse l'utiliser comme outil d’apprentissage et d’ouverture sur le monde.

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