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(Québec) Le ministère de l’Éducation déploie progressivement un outil de prévention du décrochage scolaire

Pour appuyer la réussite éducative des élèves du Québec, le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ), en partenariat avec la GRICS, a développé une solution d’intelligence artificielle (IA) destinée aux gestionnaires scolaires afin de soutenir la prévention du décrochage scolaire. On vous en dit plus dans cet article!
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Table des matières

À la suite de la phase de pilotage, l’outil, développé par le MEQ et la GRICS, a été livré et le Centre d’expertise de l’intelligence artificielle en éducation (CEIAE) du MEQ qui peut bénéficier des bonnes pratiques des organismes scolaires ayant déjà commencé à l’exploiter pour continuer de l’améliorer. 

L’outil permet d’analyser divers facteurs de risque associés au décrochage scolaire, de la 6ᵉ année du primaire à la 5ᵉ secondaire. Grâce à une analyse multidimensionnelle, la solution identifie les élèves à risque en s’appuyant sur des données préexistantes telles que les résultats scolaires et les absences. Elle offre ainsi une visibilité accrue aux gestionnaires et intervenants scolaires afin d’orienter les interventions de manière proactive et précoce. 

« L’IA ne se substitue surtout pas aux décisions humaines. L’interprétation des résultats et la mise en place d’interventions restent sous la responsabilité des professionnels de l’éducation en tout temps », a répété Natalia Cruz Currea, coordonnatrice – Gouvernance des données et accompagnement du réseau en utilisation de l’intelligence numérique au MEQ. Des validations humaines des prédictions effectuées par les algorithmes sont d’ailleurs prévues à plusieurs étapes du processus.

Déploiement et premières observations

Le déploiement de la solution se fait de manière progressive. Actuellement, 60 CSS ont manifesté leur intérêt, 22 ont complété l’intégration et 27 sont en cours d’implantation. Une séquence de neuf semaines est prévue pour chaque CSS, avec un accès rapide aux tableaux de bord après trois ou quatre semaines, suivi de formations et d’un accompagnement. 

Selon Natalia, « les retours des utilisateurs sont encourageants. L’outil est jugé convivial et pertinent pour l’analyse de situations complexes, notamment pour repérer les “décrocheurs silencieux”, ces élèves à risque qui ne présentent pas de signes évidents de désengagement ». Elle précise qu’avec chaque résultat, l’outil offre également des pistes d’intervention basées sur des recherches scientifiques, permettant ainsi aux équipes éducatives de mieux cibler leurs actions.

Un cadre éthique et sécurisé

L’utilisation de l’intelligence artificielle dans le milieu scolaire soulève des enjeux importants en matière de confidentialité et de protection des renseignements personnels. Pour répondre à ces préoccupations, la solution repose sur des standards rigoureux en matière de cybersécurité. Les données, hébergées sur la plateforme Microsoft Azure au Canada, sont accessibles uniquement aux membres du personnel autorisés. Les directeurs de CSS peuvent consulter les données de leur entité, tandis que les directions d’établissement ont accès uniquement aux informations relatives à leur école.

Toutes les données utilisées pour alimenter la solution étaient déjà collectées par les établissements d’enseignement. Les parents reçoivent une communication explicative sur son fonctionnement. Aucun consentement explicite n’est requis, puisque l’usage des données respecte leur objectif initial de collecte, en vertu de la loi 25 sur la protection des renseignements personnels au Québec. 

Vers une amélioration continue

Pour perfectionner la solution, des collaborations sont en cours avec des partenaires tels que Mila, Obvia et le CTREQ afin d’assurer une utilisation éthique et optimisée de l’IA. À terme, le projet vise également à inclure d’autres sources de données pour offrir des prédictions de plus en plus précises, notamment celles du transport scolaire et du Suivi des observations et des interventions (SOI) de la GRICS.

L’efficacité visée est de 70 %, mais les premiers résultats du pilotage dans la région de l’Outaouais ont atteint un taux de 92 %, ce qui souligne le potentiel de cette technologie. Toutefois, les experts insistent sur la nécessité de poursuivre le déploiement et d’observer l’évolution des résultats pour valider les impacts à long terme. « La solution doit vivre plus longtemps et dans plus de CSS pour confirmer l’impact de certaines variables sur le risque de décrochage. À terme, l’objectif est de viser de meilleures interventions et des interventions plus efficaces auprès des jeunes », a confié Guillaume Trottier, vice-président Valorisation des données et intégration à la GRICS.

Une vision à long terme

Si la solution est actuellement centrée sur les niveaux primaire et secondaire, une extension aux secteurs de la formation générale des adultes (FGA) et de la formation professionnelle (FP) est envisagée. Ces contextes nécessiteraient toutefois une adaptation du modèle en raison de leur complexité.

Le but ultime est d’aller au-delà des interventions ciblées sur les élèves eux-mêmes et d’élargir l’analyse à l’échelle des établissements et des CSS. « En identifiant des tendances globales, les gestionnaires pourraient mettre en place des stratégies d’intervention à plus grande échelle, renforçant ainsi la prévention du décrochage scolaire à travers tout le réseau éducatif québécois », a fait remarquer Natalia.

Crédit photo : Nicolas Hallet, Le Point en Santé | Éducation 

Le 19 mars 2025, le Centre des congrès de Québec a accueilli la première édition du colloque Performance et valorisation des données en éducation, organisé par Le Point en Santé | Éducation et ses partenaires. Cet événement, axé sur les défis et les opportunités liés à l’exploitation des données en éducation, visait à partager des pratiques exemplaires et des usages innovants. Gestionnaires et professionnels ont échangé sur des solutions concrètes pour optimiser la prise de décision et favoriser la réussite des élèves.

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