par Kevin Pye, enseignant au CSS de Montréal
L’année scolaire 2020-2021 sera sans aucun doute une année particulière. Dans les médias, nous entendons beaucoup parler de la COVID-19 et de tout ce qui vient avec : des personnes asymptomatiques et symptomatiques, des mesures sanitaires et des paliers d’intervention, etc. Nous sommes tous dans un état d’incertitude, parfois d’insécurité. Et qu’en est-il de nos enfants?
Je suis de retour à l’école depuis le mois d’août et je vois le bonheur dans les yeux des élèves. L’école renaît de ses cendres, ils sont heureux de la retrouver. Nos jeunes ont une insouciance qui leur permet de vivre cette pandémie et d’affronter l’incertitude sans questionner ni analyser les moindres détails. Ils ne sont pas nécessairement dans la même classe que leurs amis ou bien avec le prof qu’ils espéraient tant avoir, mais bon. Je n’ai vu ni entendu aucun enfant se plaindre d’être à l’école… Intéressant, n’est-ce pas?
Je n’ai vu ni entendu aucun enfant se plaindre d’être à l’école… Intéressant, n’est-ce pas?
Notre directeur se dévoue cœur et âme pour garder l’école debout et assurer la sécurité de ses élèves et de son équipe. Ce n’est pas tâche évidente car les consignes changent régulièrement. L’inquiétude est palpable chez les parents. Ils questionnent tout, et je les comprends. Par contre, ils ne remarquent peut-être pas tous de ce qui est mis en place depuis la rentrée pour s’assurer de la sécurité de ceux et celles qui fréquentent l’école. Chaque jour de la semaine, je me fais un devoir de passer au bureau de notre directeur pour le faire sourire et lui offrir mon soutien.
Notre équipe tente de se retrouver dans ce tourbillon d’événements, préoccupée par les règles sanitaires, le programme et le retard académique possible, ce qui peut rendre difficile de voir que leurs élèves sont heureux d’être à l’école et dans leur classe. De mon côté, le confinement du printemps m’a permis d’observer comment mes enfants ont vécu cette étape dans leur vie personnelle et académique. Ils ont relevé le défi en développant leur résilience et leurs compétences technologiques. Ils ont accepté les conséquences de cette pandémie et ils se sont ajustés tout en étant heureux et confiants.
Suivant l’exemple de mes enfants, j’ai décidé de m’adapter aussi. Je me suis demandé ce que je voulais faire en classe avec mes élèves et comment j’allais y arriver tout en respectant les mesures sanitaires. Cette année, nous allons nous initier à la réalité virtuelle. J’exploiterai une ressource numérique en classe, Didacti. Je suis aussi allé chercher un élève qui avait de la difficulté à s’intégrer pour l’inclure dans ma classe. Pour finir, la cerise sur le sundae : je suis maintenant spécialiste de sciences à mon école! En ce qui me concerne, cette année sera mémorable, et pour mes élèves aussi.
Essayons de nous assurer que les enfants ne soient pas oubliés de cette pandémie : prenons exemple sur eux pour passer au travers de ce qui nous attend.
Et vous? Qu’est-ce qui se passe de bon et d’inattendu dans votre école?