Le 11 novembre dernier, la pédagogie active était à l’honneur à l’Académie Lafontaine. Retour sur une série de démonstrations inspirantes. (Première partie)
Les 12 et 13 novembre 2016, l’Académie Lafontaine a été l’hôte d’un Sommet Google pour l’éducation et iOS, en collaboration avec EdTechTeam. La veille, soit le 11 novembre 2016, l’établissement ouvrait ses portes pour une journée pré-sommet toute spéciale, sur le thème de la pédagogie active.
Une quinzaine de personnes ont participé à cette immersion dans une école résolument entrée dans le 21e siècle, où des murs verts permettent aux élèves d’exercer au passage leurs talents de cinéastes et où divers moyens pédagogiques sont mis de l’avant pour les aider à apprendre et développer quatre compétences qui leur seront utiles tout au long de leur vie : la créativité, la communication, la collaboration et la pensée critique.
Pendant la journée, différents « ateliers » ont permis d’observer les enseignants et les élèves en pleine action.
Le décloisonnement et la différenciation avec Showbie en 6e année
Tout d’abord, on a pu faire la connaissance des « 2K », Kathleen Godard et Karine Richard, deux enseignants qui travaillent en collaboration (on pourrait même dire en symbiose). Leurs classes se font face au bout d’un couloir et leurs élèves circulent librement (et calmement) d’un local à l’autre, selon l‘intention pédagogique du moment. Nous avons d’ailleurs pu les observer s’affairer à diverses tâches adaptées au développement de leurs connaissances.
Tous utilisent l’application Showbie sur leur iPad pour faire le suivi de leurs travaux. L’application permet aux enseignants de distribuer rapidement des travaux à toute la classe. Elle soutient aussi la différenciation pédagogique, une approche qui préconise la variété des travaux réalisés par les élèves autour d’un même objectif d’apprentissage, en facilitant la gestion des différents formats. Enfin, les parents peuvent l’utiliser pour voir les travaux de leurs enfants. Showbie est disponible en version gratuite et en version Pro.
J’ai pris le temps de discuter avec deux écoliers formant équipe pour un travail en français. Ils regardaient un dessin animé muet intitulé « Pigeons impossibles » et devaient s’entendre pour donner la même réponse aux questions, sauf à la dernière pour laquelle chacun devait rédiger une réponse personnelle. Leur truc était de lire les questions avant de regarder la vidéo. Ils m’ont confié préférer écrire sur l’iPad car rédiger à la main leur donne des ampoules aux doigts, semble-t-il!
Google Expédition en classe de science de 3e secondaire
Plus tard, avec l’enseignante Laurie Ruel et Google Expedition, nous avons exploré virtuellement une illustration du poumon humain en trois dimensions. Mme Ruel utilise occasionnellement cette nouvelle application avec ses élèves pour rendre plus concret l’enseignement et l’apprentissage de la biologie humaine. Les élèves ont alors vraiment l’impression de naviguer à l’intérieur du corps et cela leur permet de mieux comprendre différents concepts. Une présentation de 50 minutes en anglais permet d’en apprendre davantage sur cette technologie prometteuse, mais encore difficile d’utilisation compte-tenu de ses exigences techniques.
Apprentissage de la rédaction d’un texte argumentatif en 4e secondaire
Comme autre démonstration de l’apprentissage actif à l’Académie Lafontaine, l’enseignant François Hallé a assigné un sujet de discussion différent à chaque groupe de six élèves. Dans chaque équipe, les élèves se regroupaient deux par deux et disposaient de trois minutes pour formuler une question se rapportant au sujet. Puis, c’’était l’heure du « VoxPop ». Les deux élèves sont allés poser leur question à d’autres personnes (élèves ou visiteurs pour l’occasion!), en filmant les répondants avec leur iPad.
Ils devaient par la suite rédiger un texte argumentatif de 400 à 500 mots dans lequel ils exprimaient leur propre opinion sur la question. Ce texte sera appuyé d’extraits vidéo enregistrés au moment du VoxPop.
L’activité se déroulait volontairement dans une grande salle. Les élèves disposaient alors d’un plus grand espace, d’une plus grande liberté de mouvement, pour interviewer les répondants au VoxPop. M. Hallé estime que le choix d’une telle salle joue certainement un rôle important dans le bon déroulement de l’activité, en comparaison avec l’espace restreint d’une classe. En effet, on a pu remarquer beaucoup de calme et de sérieux dans la tâche de la part des élèves.
On poursuit la visite demain avec le partage d’autres pratiques pédagogiques actives.