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La pandémie de COVID-19, qui nous a confinés dans nos chaumières il y a quelques années, aura eu au moins cela de bon : elle a propulsé plusieurs professionnels de l’éducation dans la découverte du potentiel pédagogique des outils numériques. Réflexion de notre collaborateur, Marc-André Girard. (1re partie)
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Quand j’étais jeune, et cette jeunesse apparait de plus en plus lointaine, j’en conviens, une des problématiques à la fois sociale et scolaire mettait en relief les effets dévastateurs de l’illettrisme sur notre société. À ce sujet, il y a quelques mois, je publiais dans mon fil LinkedIn qu’après avoir combattu l’illettrisme pendant des décennies, l’école fait désormais face à un nouveau fléau, l’illectronisme : la difficulté aigüe ou l’incapacité flagrante qu’une personne éprouve à utiliser divers outils numériques pour mener à bien une tâche importante pour son confort, son travail ou sa survie. Voilà un nouveau mot à mettre dans notre vocabulaire, et il sera certainement de plus en plus utilisé, malheureusement ! 

En faisant quelques recherches sur le sujet ou en lisant simplement les nombreux articles qui inondent le flux d’actualité de nos médias sociaux et traditionnels, on se questionne : l’intelligence artificielle poursuivra-t-elle l’accroissement du fossé numérique ? 

L’illectronisme, c’est quelque chose qu’on voit chez nos élèves, leurs parents et le personnel scolaire, incluant le personnel enseignant et les directions. Par exemple, combien de fois avons-nous entendu, de la bouche d’un collègue ou d’un parent, la réplique désormais élevée au titre de cliché numérique : « Ah moi, je ne suis tellement pas techno » ! Faut-il nécessairement être technophile pour utiliser efficacement les outils numériques dans le cadre de nos tâches liées au monde scolaire ? Est-ce inné ?

Le collègue ontarien Alexandre Audet a récemment publié un article de blogue au titre à la fois évocateur et provocateur : L’illectronisme : comment un illettré peut-il enseigner ? En gros, il identifie l’intelligence artificielle (IA) comme étant la prochaine grande disruption dans le monde de l’éducation et que, malgré tout le battage médiatique que cela suscite dans nos écoles depuis l’avènement de Chat GPT en novembre 2022, plusieurs continuent à enseigner comme si cela n’existait pas, en sous-estimant clairement la puissance de l’IA générative. 

Alexandre Audet enchaine en soulignant l’important choix qui s’offre encore et toujours à chacun de ceux qui sont à pied d’œuvre dans les écoles : embarquer dans le virage de l’IA à l’école ou subir le changement imposé par une société où l’IA, qui en est à ses balbutiements, finira par prendre d’assaut chaque sphère de notre vie personnelle !

Chaque fois qu’une technologie d’importance surgit, elle laisse derrière elle des personnes qui refusent ou qui sont incapables de l’adopter. Le fossé technologique a été mis en évidence lors de la pandémie et l’arrivée de l’IA ne fera rien pour réduire cet écart (Audet, 2024).

Avec l’avènement de l’IA dans nos écoles, le fossé se creuse doublement. D’une part, l’écart s’agrandit entre les enseignants qui prennent le virage et ceux qui ne le prennent pas. Cela s’observe depuis une quinzaine d’années à travers l’introduction du portable ou de l’iPad en mode 1:1 ; l’utilisation des portails et environnements numériques de travail (par exemple : saisie des commentaires sur le quotidien des élèves en difficultés, saisie des notes au fur et à mesure, etc.) ou l’utilisation des suites Google Workspace, Apple ou Microsoft 365. L’IA ne fera pas exception à la règle, mais cette fois-ci le potentiel disruptif de cette technologie est à ce point subversif qu’il impose non seulement l’apprentissage technique, mais aussi la transformation de l’enseignement pour laisser plus de place aux compétences disciplinaires et transversales. C’est un changement de paradigme majeur qui est en filigrane du potentiel révolutionnaire de l’IA ! 

Dans le cadre qui nous intéresse, les élèves qui baignent déjà dans un environnement numérique dynamique et qui y sont sensibilisés seront ceux qui sauront tirer parti de l’IA et qui, à terme, y seront les mieux préparés. Il faut à tout prix empêcher que la situation empire pour les autres et que le fossé s’élargisse…

Et donc, qu’est-ce qu’on fait ? Tout ce qui précède implique plusieurs questionnements et commentaires courageux à formuler. Cela fera l’objet d’un second texte. À suivre demain !

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