NEW YORK, 20 janvier 2021 / PRN Africa / — « Sur l’ensemble des cas signalés par les pays, les enfants et les adolescents de moins de 18 ans ne représentent qu’environ 8 % des cas en 2020, alors qu’ils constituent près de 30 % de la population mondiale », relève l’agence onusienne dans son dernier bulletin épidémiologique.
Selon l’OMS, des études suggèrent que les enfants de moins de 10 ans sont moins sensibles et moins infectieux que les plus âgés. « Les infections légères ont peut-être été sous-déclarées », précise toutefois l’OMS, ajoutant que « les enfants et les adolescents sont plus susceptibles de présenter une infection légère ou asymptomatique ».
Dans ces conditions, ils sont beaucoup moins susceptibles que les adultes d’être hospitalisés ou d’avoir une issue fatale. Seulement 0,2% des décès ont été signalés chez les personnes de moins de 20 ans.
Pas de liens entre la réouverture des écoles et les pics du virus
Pour autant, le rôle des enfants dans la pandémie se précise. A ce sujet, l’OMS rappelle une étude réalisée en Norvège d’août à novembre 2020. Elle a révélé « une très faible transmission d’enfant à enfant et d’enfant à adulte dans les écoles primaires (enfants âgés de 5 à 13 ans) ayant mis en place des mesures de prévention et de contrôle de l’infection ».
Les études sur la charge virale suggèrent que les enfants présentant des symptômes sont porteurs d’autant de virus dans le nez, la bouche et la gorge que les adultes, mais pendant des périodes plus courtes avec un pic de charge virale respiratoire tôt après l’apparition des symptômes, suivi d’un déclin rapide.
En revanche, les adolescents âgés de 16 à 18 ans, transmettent le virus aussi souvent que les adultes et plus facilement que les enfants plus jeunes. Selon l’OMS, davantage de foyers ont été signalés dans les écoles secondaires que dans les écoles primaires.
Si une distinction est faite entre les enfants de moins de 12 ans et les plus âgés, chez qui le virus circule beaucoup, le rapport de l’OMS ne tend pas à montrer une quelconque « explosion de la contagion à l’école ». En effet, plusieurs études ont montré que la réouverture des écoles n’a pas été associée à « une hausse significative de la transmission communautaire ou à des pics ».
Hormis un cas rare en Israël, les écoles ne sont pas « des lieux de super propagation »
Toutefois, l’OMS estime que le retour à l’école de nombreux enfants à la mi-août, après des périodes de faible transmission communautaire dans de nombreux pays, semble avoir contribué aux hausses observées en octobre.
Dans le même temps, un rapport du gouvernement britannique a révélé que lorsque les écoles ont rouvert en Angleterre et au Pays de Galles pendant l’été, les taux d’infection parmi les élèves n’ont pas augmenté par rapport au taux de la population existante.
Une étude menée en Corée du Sud a montré aussi qu’il n’y avait pas eu d’augmentation des cas de Covid-19 dans les deux mois ayant suivi la reprise des cours en mai. Selon l’OMS, dans la plupart des cas chez les enfants, « l’infection avait été acquise auprès de membres de la famille, et non à l’école ».
Plus largement, l’agence onusienne note que « les écoles n’ont pas été identifiées comme des lieux de super propagation, sauf dans quelques exemples où les mesures d’atténuation n’ont pas été bien appliquées ». C’est le cas dans un lycée en Israël où une épidémie s’est produite en mai dernier. L’explication donnée par les autorités sanitaires israéliennes est que « des adolescents étaient assis dans des salles climatisées avec plus de 30 camarades de classe et sans porter de masque ». Finalement, plus de 150 élèves et 25 membres du personnel ont été infectés.
La transmission communautaire se reflète dans le milieu scolaire
L’OMS est donc arrivée à la conclusion qu’il existe « peu de preuves suggérant que le personnel scolaire est plus exposé au risque d’infection lorsqu’il est à l’école que la population adulte en général ».
En fait, les données de surveillance nationale au Royaume-Uni ont montré que le personnel scolaire est moins exposé au risque d’infection en milieu scolaire que la population adulte en général. Une autre étude, portant sur 57.000 personnes s’occupant d’enfants dans des crèches aux États-Unis, a également montré qu’il n’y avait pas de risque accru d’infection pour les personnes s’occupant d’enfants.
D’une manière générale, la transmission communautaire se reflète dans le milieu scolaire. Ainsi lorsque la transmission communautaire est faible et que des mesures d’atténuation appropriées sont appliquées, il est peu probable que les enfants et les écoles soient les principaux responsables de la transmission de Covid-19. À l’inverse, lorsque la transmission communautaire est répandue ou lorsque le nombre de nouveaux cas augmente, comme nous l’avons vu en particulier au cours des trois derniers mois.
Pour l’agence onusienne, les preuves de la fermeture des écoles pour réduire la transmission communautaire sont « mitigées ». Maintenant l’arrivée de nouvelles variantes plus transmissibles du SRAS-CoV-2 nécessite « une analyse supplémentaire » par âge afin de mesurer si et comment les nouvelles variantes ont un impact différent sur les enfants. « S’il s’avère que les enfants sont plus touchés, les mesures sociales de santé publique devront peut-être être adaptées », fait remarquer l’OMS.
Des mesures de contrôle plus strictes dans les écoles secondaires et lycées
En attendant, les écoles devraient adopter une politique prévention et de gestion des épidémies, y compris des mesures de contrôle pour protéger le personnel et les personnes à haut risque. Cela inclut la nécessité d’une ventilation adéquate, des pratiques d’hygiène, l’utilisation de masques (les personnes âgées de 12 ans et plus doivent porter un masque).
Des mesures de contrôle des infections plus strictes pourraient être nécessaires en ce qui concerne les écoles secondaires et lycées. Selon l’OMS, les enseignants et le personnel des écoles doivent rester vigilants pour éviter toute exposition en dehors de l’école, où ils sont plus susceptibles d’être infectés.
Dans tous les cas, la décision de fermeture, de fermeture partielle ou de réouverture d’écoles doivent être guidées par une approche fondée sur les risques. Et la fermeture doit être mise en œuvre en « dernier recours, être temporaire et n’intervenir qu’au niveau local dans les zones où la transmission est intense ». « La période pendant laquelle les écoles sont physiquement fermées doit être mise à profit pour mettre en place des mesures de prévention et de réaction à la transmission lors de la réouverture des écoles », insiste l’agence onusienne.
Pour mieux comprendre, la contagiosité des enfants, des recherches sont en cours sur les facteurs qui peuvent mettre les enfants et les adolescents en danger, sur les effets à long terme sur la santé de ceux qui ont été infectés et, surtout, sur l’impact des nouvelles variantes du SRAS-CoV-2.
SOURCE Centre d’actualités de l’ONU