Lorsque l’année scolaire a débuté, je me suis proposée pour embarquer dans une toute nouvelle aventure en tant que conseillère pédagogique : celle de soutenir l’école virtuelle de mon centre de services scolaire. Une école qui roulera toute l’année, avec tous ses élèves et ses enseignants chacun à leur maison. Ils sont plus d’une centaine d’élèves et plus d’une quarantaine d’enseignants, orthopédagogues, enseignants-ressources et spécialistes, entre autres, à être également embarqués dans cette aventure.
Au départ : miser sur la dimension affective
Au début, ce ne sont pas tous les enseignants qui étaient à l’aise avec l’idée. Après tout, ce n’est pas parce qu’on doit rester à la maison pour des raisons de santé qu’on a nécessairement la passion de la techno et de l’enseignement en ligne… ou qu’on se sent à l’aise avec cela. Les premières semaines ont principalement porté sur la gestion de la dimension affective pour se préparer à cette rentrée. Nous avons donc misé sur les forces de chacun, échangé, discuté, collaboré.
Tourner une vidéo pour présenter notre personnel-école? Quelques-uns n’avaient jamais utilisé leur appareil numérique pour filmer, et encore moins partagé une vidéo pour en faire un montage! Comme me l’a si bien dit un des enseignants de l’école virtuelle, « à quelques années de la retraite, j’en apprends, des choses! »
Se donner le temps de maîtriser l’aspect technique
Rapidement, les craintes se sont dissipées avec l’arrivée des élèves. Bien sûr, les pépins techniques nous ont fait stresser un peu (et parfois beaucoup). « Ma caméra a figé, mon élève n’arrive pas à ouvrir et fermer son micro, je fais quoi avec mes fichiers PDF pour que les élèves puissent écrire dessus quand tous ont des appareils différents? ». Mais chaque défi a été relevé, un à un (même s’il nous en reste encore certains), grâce à l’entraide, l’appui des services éducatifs et informatiques (qu’est-ce qu’on ferait sans M. Serge!), mais aussi beaucoup grâce à l’ingéniosité des enseignants qui se sont mis en mode solution. Il faut dire aussi qu’ils peuvent compter sur une directrice qui n’a pas peur de se lancer et de trouver des façons de régler les problèmes rapidement quand ils surviennent!
En tant que conseillère pédagogique, on m’a aussi consultée bien souvent. J’ai fait de mon mieux pour accompagner, même si parfois, j’aurais aimé avoir 4-5 autres paires de bras pour répondre encore plus vite. Quelle fierté que de voir tout ce beau monde évoluer dans un environnement inconnu et, disons-le, pas toujours facile. Motiver des jeunes toute la journée à se connecter et à continuer d’apprendre, tout en étant apprenant soi-même, c’est tout un défi. Mais à chaque jour, cette équipe-école le fait.
Ne vous méprenez pas. Je crois que tous, élèves et membres du personnel, vous diraient qu’ils aimeraient bien mieux être en classe. Moi-même, je m’ennuie de ma vie d’avant où j’avais droit à des câlins de la part d’élèves de première année quand j’arrivais avec des robots dans la classe! Mais en virtuel, on peut quand même vivre toutes sortes de beaux moments. Comme jouer au bingo en ligne avec plus de 60 élèves et enseignants du primaire, costumés le jour d’Halloween, entendre les questions ultra pertinentes d’élèves de 4e et 5e année lors d’un atelier sur le système solaire en compagnie d’un invité de l’Astrolab du parc national du Mont-Mégantic, ou encore de blaguer avec des ados de 2e secondaire lors d’un atelier sur comment prendre de meilleures photos de ses travaux avec son cellulaire.
Puis, profiter à fond des possibilités pédagogiques!
Et voici l’un de mes plus beaux moments en carrière (même si elle est bien courte, puisque je débute comme conseillère pédagogique). Voir une enseignante qui était un peu anxieuse d’enseigner la maternelle à distance présenter ce qu’elle fait devant plus de 70 collègues enseignants, aussi en maternelle, pour les rassurer sur la possibilité d’avoir du plaisir à enseigner en ligne et leur partager ses astuces et ses pratiques!
J’ai la chance, non, le privilège, d’accompagner cette équipe-école depuis le début de l’année, de les voir grandir en mode numérique, mais aussi en mode pédagogique. Leurs questions sont passées de « Où je clique? » à « Comment évaluer autrement? ». Parce qu’il faut passer par un bout technique au début de l’appropriation du numérique et, après, on peut pousser le pédagonumérique. Je vois ce défi relevé chaque jour avec cette super équipe-école.
Promis, ça se fait.
Il faut simplement se donner le temps, faire preuve de créativité et, surtout, s’entraider!
Alexandra vous invite à visiter son site EspaceProf!