Avec la prolifération des technologies éducatives dans les classes, il est possible de penser qu’elles sont fréquemment utilisées pour faire apprendre et enseigner. Ce ne serait toutefois pas le cas, selon une récente étude d’envergure.
AdvancEd est une organisation non partisane et à but non lucratif qui se donne pour mission d’aider les établissements préscolaires, primaires et secondaires à améliorer la qualité de la formation qu’ils dispensent. Elle a récemment procédé à une vaste étude réalisée dans les écoles de 12 pays. S’étant échelonnée sur une période de trois ans, l’étude avait pour objectif de mesurer à quel point les technologies éducatives étaient utilisées lorsque venait le temps d’effectuer certaines tâches d’apprentissage précises :
- rechercher et compiler des informations
- résoudre des problèmes et créer du contenu
- communiquer et collaborer
Des observations directes, menées par des personnes ayant reçu une formation, ont été effectuées dans les classes à partir de « l’Outil d’observation de l’efficacité des environnements d’apprentissage » (Effective Learning Environments Observation Tool). Les observateurs étaient appelés à déterminer si la technologie utilisée pour effectuer ces tâches était :
- très présente
- présente
- plutôt présente
- absente
Les conclusions de l’étude stipulent que les technologies éducatives, bien que réellement présentes dans les classes maternelles, primaires et secondaires, sont en fait peu utilisées dans les activités d’apprentissage reliées à ces différentes tâches. Le titre du rapport, « Le paradoxe de la technologie dans la classe : Malgré l’accès et la prolifération, les étudiants n’utilisent pas la technologie pour apprendre » (The Paradox of Classroom Technology: Despite Proliferation and Access, Students Not Using Technology for Learning), est éloquent à cet effet.
Sur le plan de la recherche et de la compilation d’informations, les technologies seraient très présentes dans seulement 20 % des tâches, alors qu’elles seraient absentes environ 50 % du temps. Les résultats sont même inférieurs pour la résolution de problème et la création de contenu et la communication et la collaboration, ou, deux fois sur trois, aucune technologie n’est sollicitée.
Pour l’auteur du rapport, les conclusions sont un constat à l’effet que les enseignants ont besoin de support, de formation et d’accompagnement technologique et pédagogique pour tirer le maximum des technologies éducatives. Plus près de nous, des conclusions d’une importante étude portant sur l’utilisation du tableau numérique interactif par les enseignants du primaire et du secondaire québécois allaient dans le même sens.