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Les jeunes sont plus sédentaires qu’avant, mais pas inactif physiquement

Quel est l’impact du temps que les jeunes passent devant leurs écrans sur leurs habitudes de vie, en particulier leur niveau d’activité physique? Un groupe de travail a récemment dressé un état des lieux et partagé quelques pistes de réflexion.

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Quel est l’impact du temps que les jeunes passent devant leurs écrans sur leurs habitudes de vie, en particulier leur niveau d’activité physique? Un groupe de travail a récemment dressé un état des lieux et partagé quelques pistes de réflexion.

La Table sur le mode de vie physiquement actif regroupe plus de 40 organisations publiques et organismes non gouvernementaux. Elle est présidée par Sylvie Bernier et coordonnée par le ministère de l’Éducation et du ministère de la Santé et des Services sociaux. Le groupe de travail sur les écrans est un sous-comité de la table.

« Au fil des années, le temps consacré aux écrans (autant par les adultes que les jeunes) a continuellement augmenté. La pandémie a entraîné une importante augmentation et il n’y aura pas de retour en arrière », a résumé d’entrée de jeu Guy Desrosiers, président directeur général de Capsana, qui fait partie du groupe de travail.

Sédentarité vs inactivité

L’augmentation du temps passé devant les écrans a plusieurs effets, notamment un accroissement de la sédentarité. Mais qu’est-ce que la sédentarité au juste? Félix Berrigan, professeur à l’Université de Sherbrooke, s’intéresse depuis longtemps au concept. Il tient à l’expliquer puisqu’il observe souvent de la confusion dans l’interprétation du terme.

Sédentarité : État d’éveil caractérisé par une dépense énergétique égale ou inférieure à 1,5 MET en position assise, inclinée ou allongée.

Inactivité physique : niveau insuffisant d’activité physique 

Bref, la sédentarité est le temps que l’on passe assis. Cela peut être aussi bien d’être assis pour lire, dessiner, écouter un film, écouter l’enseignante en classe, conduire ou regarder son cellulaire. 

L’inactivité physique est, quant à elle, le fait de ne pas rencontrer les recommandations en matière d’activité physique. Chez les jeunes, la recommandation est de 60 minutes d’activité physique d’intensité moyenne à élevé par 24 heures. La recommandation est aussi de passer plusieurs heures par jour à faire une variété d’activités physiques d’intensité légère (cuisiner, marcher, jardiner, faire du vélo, aller au parc) et à limiter le temps sédentaire au maximum.

« Les recommandations étaient quand même floues en ce qui concerne l’activité légère et la sédentarité », indique Félix Berrigan. De nouvelles recommandations ont été publiées en 2022 par un groupe d’experts canadiens spécifiquement à destination des écoles. Elles sont de prévoir une pause active à chaque 30 minutes au primaire, et à chaque heure, au secondaire.

« Il ne faut pas nier qu’une grande partie des moments de sédentarité des jeunes est associée au temps qu’ils passent à l’école », fait remarquer celui qui prône des pratiques scolaires plus actives, notamment par la classe extérieure.

L’effet des écrans

Il n’est pas simple d’analyser le taux de sédentarité et d’inactivité physique, reconnaît le professeur Berrigan. C’est que parfois, les statistiques s’entremêlent. Par exemple, quand on marche en regardant son écran de cellulaire, on est actif! Et si on fait 60 minutes d’activité intense, avant de rester assis tout le reste de la journée, on est sédentaire (même si on aime croire le contraire!).

En fait, ce qui se passe, observe le spécialiste, c’est que le taux d’activité physique légère tend à diminuer constamment pour être remplacé par du temps sédentaire. Par exemple, on ne cuisine plus, on commande du resto! Et cela est tout aussi vrai chez les jeunes que les adultes. 

Plus spécifiquement chez les jeunes, entre 2005 et 2018, le temps sédentaire a augmenté de 29 minutes par jour chez les 9 ans et de 21 minutes chez les 15 ans. Selon les travaux menés par Félix Berrigan, 57 % de ce temps sédentaire des jeunes serait associé à l’utilisation des écrans. « Si on prend en compte uniquement le temps consacré aux loisirs, on se retrouve avec 65 %. Cela signifie que des activités comme dessiner ou lire diminuent en importance chez les jeunes. » Fait important qu’il a observé, le temps de sédentarité a considérablement augmenté pendant les fins de semaine.

Recréer le lien social en présence

Le premier pas pour trouver un meilleur équilibre dans le niveau d’activité physique est d’abord de prendre conscience de la situation et de nos habitudes de vie. En regardant les statistiques d’utilisation que nous fournissent nos appareils, par exemple. Par ailleurs, les adultes ont un rôle très important de modèle à jouer en ce qui concerne l’utilisation des écrans, mais aussi en tant que catalyseur pour proposer d’autres types d’activités aux jeunes, que ce soit à l’école ou à la maison.

« L’un des commentaires qu’on entend souvent des jeunes est qu’ils sont en contact avec leurs amis via les écrans. En tant qu’adulte, nous avons une responsabilité de provoquer des rencontres et activités sociales en présence. Oui, cela veut dire de leur faire le transport pour les amener chez leurs amis. Cela peut aussi être de planifier des activités de groupe. Il faut les mettre à l’horaire et s’y tenir! »

Maintenant que le groupe de travail a complété l’état des lieux et commence à énoncer certaines pistes, le travail ne s’arrête pas là. Un projet pilote de coconstruction (des chercheurs avec les jeunes) visant à identifier et évaluer des stratégies qui permettraient de réduire l’impact de l’utilisation des écrans sur la sédentarité chez les jeunes de 12 à 17 ans se met en place. « On veut que les jeunes aient leur mot à dire et participent activement à la démarche. On veut essayer des choses avec eux et tenir compte de leur réalité. Le but n’est surtout pas d’avoir un discours alarmiste », conclut Félix Berrigan. 

En complément : 

Visionner le webinaire, présenté par 100 degrés.

À propos de l'auteur

Martine Rioux
Martine Rioux
Après des études en communication publique, Martine a été journaliste pour différentes publications, avant de poursuivre sa carrière comme conseillère en communications interactives chez La Capitale, groupe financier, puis chez Québec numérique, organisme dont elle a pris la direction générale avant de faire le saut comme conseillère politique au cabinet du ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale. Elle est aujourd'hui rédactrice en chef adjointe et chargée de projets spéciaux à l'École branchée. Son rêve : que chacun ait accès à la technologie et puisse l'utiliser comme outil d’apprentissage et d’ouverture sur le monde.

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