Les Tablettistes, un événement du Groupe Média TFO, est un événement bilingue où le numérique est à l’honneur. Il permet de prendre un temps d’arrêt afin de jaser éducation et technologies.
Lors de cette journée, panelistes et conférenciers se succèdent pour ajouter leur saveur aux échanges. De plus, une partie de celle-ci est dédiée à la tenue d’ateliers ou conférences qui permettent aux enseignants de parfaire leurs connaissances sur l’utilisation des TIC dans un contexte pédagogique. Dans un premier article, je vous ai présenté les idées maîtresses partagées au cours des discussions de type panel. Pour cette deuxième partie, je vous présente ma réflexion suite à une conférence de M. Carol Allain à laquelle j’ai eu la chance d’assister: Le choc des générations.
Dynamique et divertissant, ce spécialiste des générations nous invite à en connaître davantage au sujet des personnes de différentes tranches d’âge pour prendre en considération leurs particularités lors de nos interventions, de notre planification ou encore de la mise en place des changements à venir en éducation. Une réflexion intéressante et d’autant plus nécessaire à réaliser dans notre société en pleine mutation.
D’une génération de travail à une génération d’instantanéité
En quelques générations, les réalités des jeunes ont été profondément transformées. Alors que le jeu libre prenait une place prépondérante dans les années tranquilles, les jeunes de nos jours sont beaucoup plus guidés dans leur jeu dès leur plus tendre enfance. De plus, la lenteur fait place à l’instantanéité. Les gens ne se parlent plus et on en paiera les conséquences, selon M. Allain. Le numérique est omniprésent et prend la place de l’autre. L’être humain étant un être social, bien qu’on ne veuille pas toujours se l’avouer, le rapport à l’autre en chair et en os lui est essentiel.
« Il y a deux façons d’être en danger de mort : le manque de soins et le manque de parole. » – Carol Allain
En ce qui concerne le monde du travail, la carrière dédiée à un seul employeur par la génération de « nos grands-parents » a laissé place à une carrière éclatée où les jeunes travailleurs de la génération Y occupent un emploi 4 ans seulement en moyenne. Par ailleurs, l’omniprésence des nouvelles technologies viendra chambouler les emplois du futurs et les travailleurs de demain auront à développer les compétences du 21e siècle pour parvenir à se faire une place dans ce monde en mutation.
Comment apprendre du passé pour accompagner nos jeunes vers le futur
Je suis de ceux et celles qui croient en la richesse de l’histoire et des leçons qu’elle peut nous apporter. C’est en portant un regard critique vers l’arrière qu’il sera possible de se tourner vers l’avenir et de construire une école qui saura répondre aux défis du futur. Puisqu’il nous est impossible de prédire cet avenir à moins d’être un expert en la matière, notre rôle à jouer est d’amener nos jeunes à développer des compétences essentielles à ce monde en mutation.
« Toutes les sociétés ont pu se construire […] à partir de l’engagement, la loyauté, la fidélité. » – Carol Allain
Innovation, créativité, communication et expériences vécues lors de voyages sont de bons atouts que les jeunes auront. Les multiples choix qui s’offrent à eux peuvent engendrer chez eux davantage d’anxiété. De plus, ces jeunes auront à travailler avec les mentalités des différentes générations dans leur milieu de travail. Il nous convient donc à nous tous, acteurs auprès des jeunes, de les outiller.
Des trucs…
Tout au long de son allocuation, M. Allain propose des pistes à utiliser.
Pour capter le jeune auditoire
S’adresser à la jeune génération pour l’atteindre via la communication. Le jeune doit voir et toucher. Il importe donc d’aller susciter les bons sens. Le magistral ne rejoint plus les Z. Ils n’ont que 7 à 18 minutes à offrir : « Change ton style, fais du théâtre, […] change ton timbre de voix. » Pour chaque geste que l’on pose, conserver en tête à qui l’on s’adresse.
Pour outiller les jeunes au marché du travail
Considérant certaines caractéristiques des jeunes de la génération Z, comme par exemple le fait qu’ils désirent prendre leur retraite à 20 ans, qu’ils ne sont pas très enclins à mettre la main à la pâte physiquement, qu’ils n’hésitent pas à changer d’emploi, M. Allain nous conseille de les préparer en classe. Il est important de leur donner l’habitude de se présenter de manière formelle : adopter une bonne posture, forger les bonnes manières, se lever pour s’exprimer et utiliser un vocabulaire approprié.
Pour les parents
Carol Allain a présenté certains aspects à privilégier par les parents, puisque « l’école ne peut pas tout corriger ». Il les invite à collaborer avec celle-ci. Il suggère aux parents de manger avec leurs enfants, de les regarder dans les yeux et de leur parler afin de favoriser leur estime de soi. Enfin, il propose un exercice très formateur : faire lire à voix haute une à deux pages d’un livre par semaine par son enfant. Une idée allant de pair avec la philosophie des « 5 au quotidien » qui est aussi un bel exemple de leçon à faire à la maison.