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Jour 2 de l’Expédition pédagogique Québec-Finlande : la clé, c’est la confiance!

Une affirmation d'un directeur d'école finlandais chevronné qui a de quoi surprendre : "le système scolaire finlandais est entièrement basé sur la confiance".
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Table des matières

Notre collaborateur Marc-André Girard effectue une expédition pédagogique en Finlande et la documente ici!

Nous avons eu l’occasion de visiter l’école Taidelukio, une école secondaire à vocation artistique, qui met de l’avant notamment les arts visuels, la musique, le design d’intérieur et l’architecture. Essentiellement, l’école est fréquentée par 310 élèves de 10e à 12e année, lesquels ont entre 15 et 19 ans. Ils sont encadrés par une cinquantaine d’enseignants qui se partagent les matières enseignées. Le tiers des cours est relié aux arts et le reste est formé par les cours obligatoires : le finnois, l’anglais, les sciences humaines, la mathématique et, aussi, d’autres cours tels la philosophie, la psychologie et une langue tierce comme, par exemple, le français.

Ce qui fascine à cette école, ce sont deux choses qui sont carrément différentes chez nous, au Québec ou ailleurs en Amérique du Nord et dans bon nombre de pays européens : les enfants sont très souvent laissés à eux-mêmes. Les élèves ont de nombreux moments libres dans la journée et ils peuvent flâner à l’école ou à la maison, s’ils le souhaitent. Il n’est pas rare de les voir seuls ou en petits groupes dans un local pour travailler sur des projets scolaires. L’école leur est accessible en tout temps.

Vous avez bien lu. Les élèves peuvent venir n’importe quand à l’école : tôt le matin, tard le soir, la fin de semaine. La question évidente fut posée : vous avez du personnel à l’école pendant tout ce temps? La réponse était plutôt inopinée : « Non! Les élèves qui le souhaitent peuvent me demander la clé. Ils peuvent venir quand ils le souhaitent. Ils sont chez eux »! Les élèves ont la clé de l’école? Je ne pensais jamais entendre cela de ma vie professionnelle. Je n’en croyais pas mes oreilles! Incrédule, j’ai demandé à des élèves rencontrés au hasard de me montrer la clé, ce qu’ils se sont empressés de faire rapidement et avec une fierté certaine.

Le directeur, Reima Härkönen, riait bien de moi. Il m’a patiemment expliqué que le système scolaire finlandais est entièrement basé sur la confiance : « je dois avoir confiance dans les élèves si je veux qu’ils aient confiance en moi ». Idem pour nos enseignants. Le lien de confiance doit être solide. En leur donnant la clé de l’école, les élèves réalisent à quel point l’école leur appartient au même titre qu’elle appartient aux membres du personnel. Ils se responsabilisent par rapport à cette dernière et ils y développent un réel sentiment d’appartenance. Ce sentiment de confiance et d’engagement est réciproque. En effet, lorsque l’école a besoin d’un coup de main, les élèves sont présents et rendent au centuple ce dont ils bénéficient.

Toutefois, la confiance n’est pas toujours acquise dans le réseau scolaire finlandais. La mannequin, animatrice et autrice Saimi Hoyer est propriétaire de l’Hôtel Punkaharju, le plus vieil établissement hôtelier en Finlande, construit sous les ordres du Tsar Nicolas 1er en 1845. Elle est une fière ambassadrice de Punkaharju et de sa nature bucolique. Elle s’explique mal pourquoi les enfants de la petite bourgade, bien nichée sur une presqu’île entourée par l’immense lac Saimaa, devraient voir leur école fermer pour qu’ils soient dirigés à Savonlinna, situé 35 kilomètres au nord-ouest. Elle n’a pas hésité à utiliser sa notoriété publique pour s’opposer à ce déménagement et la municipalité a renoncé au projet il y a une dizaine d’années pour, même, bâtir une nouvelle école primaire bien intégrée aux particularités géographiques de la région. Les élèves peuvent profiter de la forêt environnante et du lac pour leurs activités scolaires. Elle milite encore aujourd’hui pour que l’école secondaire puisse aussi à son tour être reconstruite dans le même genre que l’école primaire. Les plus vieux sont logés dans une école qui, selon Hoyer, détonne de la beauté des environs en plus d’être située à côté d’un vieux bar désaffecté et d’une usine de fabrication de contreplaqué de bois. Elle demande candidement, voire cyniquement : « j’aimerais savoir qui a eu cette idée de génie de bâtir une école dans le seul coin laid de Punkaharju »!

Bref, même si la confiance est au coeur du système d’éducation finlandais, il n’en demeure pas moins que tout n’est pas toujours rose non plus!

Pour suivre l’expédition :

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Il vous est aussi possible de contribuer au financement de l’Expédition (jusqu’au 22 décembre) : https://gofund.me/4cafa552

(NDLR : L’École branchée est heureuse d’être partenaire média de cette expédition! Notez que nous ne sommes toutefois pas associés à la campagne de financement.)

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