Imaginer la ville de demain : un défi d’architecture scolaire qui allie créativité, patrimoine et numérique

Le défi lancé aux élèves? Imaginer un nouvel espace permettant la rencontre entre les cultures et communautés de leur quartier. Ce lieu, temporaire ou permanent, devait donc être enraciné dans leur réalité locale. 

Un membre de l’équipe du Centre Canadien d’Architecture (CCA) s’est rendu dans chacune des classes participantes afin d’amorcer une réflexion sur la notion d’espace commun avec les jeunes, en plus de leur faire découvrir des concepts architecturaux. Puis, les élèves ont été invités à concevoir un projet répondant à un besoin social ou culturel précis, dans un lieu de leur choix, à proximité de leur école.

« En janvier dernier, Dominic St-Louis, conseiller pédagogique en culture-éducation au CSSDM, a approché l’équipe D.O.U.É. afin de trouver des classes intéressées à participer à ce défi d’architecture. Cinq classes au primaire, dans lesquelles on retrouvait des élèves référés (à profil de douance et/ou de double exceptionnalité), ont été choisies pour cette première expérience avec le CCA », raconte Guillaume Bilodeau, conseiller pédagogique en intégration des TIC et membre de l’équipe D.O.U.É du CSSDM. 

Il ajoute : « Ce fut un projet stimulant qui a répondu aux divers besoins des élèves doués tant sur le plan des apprentissages (développement du potentiel) que sur le plan socioaffectif (intégration sociale). D’ailleurs, comme pour tous nos projets, nous l’avons mené avec un objectif d’inclusion. » Ainsi, tous les élèves des groupes concernés y ont participé et les besoins particuliers de tous et chacune ont pu être pris en compte.

Au final, quatre des cinq classes participantes du niveau primaire ont intégré des outils numériques dans la réalisation de leur projet, notamment la modélisation 3D avec Tinkercad, la création d’environnements virtuels avec Frame VR et l’impression 3D. L’accompagnement de M. Bilodeau, qui s’est rendu dans les classes à quelques reprises, a été essentiel à ce volet. 

De leur côté, les classes du secondaire ayant participé au défi ont opté pour un travail davantage manuel, centré sur les arts plastiques.

Des projets ancrés dans le quotidien des élèves

Chaque école a proposé une vision originale d’un espace communautaire. 

• À l’école Ludger-Duvernay, des élèves de 3e année ont conçu un hôtel pour enfants, aménagé dans un ancien théâtre de quartier, avec des étages thématiques allant de la salle d’arcade à la piscine intérieure.

• À l’école Marc-Favreau, une brigade informatique a imaginé un centre multifonction entièrement dédié aux enfants, combinant espace sportif, détente et alimentation, modélisé dans un environnement immersif en ligne.

• L’école Marie-Favery a opté pour un concept « été-hiver », transformant des installations extérieures selon les saisons. Un projet fait entièrement sur Tinkercad par les élèves de 5e et 6ᵉ année, qui a été transféré en monde virtuel sur Frame par M. Bilodeau. Les élèves de 6ᵉ année avaient participé au projet Code MTL l’année dernière. C’est à ce moment qu’ils ont été initiés à la modélisation 3D. Ainsi, cette année, ils ont pu aider les élèves de 5ᵉ année pour la réalisation du projet avec le CCA en leur partageant leurs connaissances.

• Les élèves de 4ᵉ année de l’école Saint-Fabien ont conçu « Amusement 404 », un centre récréatif destiné à renforcer les liens interculturels du quartier. Leur projet mêle piscine disco, arcade, patinoire et grande roue, dans un savant mélange de loisirs et de culture.

Une cérémonie de remise de prix de participation pour les écoles primaires a eu lieu le 30 avril au Centre canadien d’architecture. Les élèves ont ensuite fait une visite guidée du lieu. 

Vers une deuxième édition enrichie

Fort du succès de cette première collaboration, le CSSDM et le CCA envisagent déjà une nouvelle édition pour 2025-2026. « Nous souhaitons ouvrir davantage de places et offrir la possibilité d’utiliser Minecraft Éducation pour réaliser le défi. Il s’agit d’une des ressources éducatives numérique les plus utilisées dans nos écoles », indique M. Bilodeau. 

Cette plateforme fermée et sécurisée permettrait de bonifier l’expérience d’apprentissage, tout en intégrant les principes fondamentaux de l’architecture et du design. « Le niveau de précision élevé de l’outil permet de respecter les principales caractéristiques du bâtiment construit. La disponibilité des différents matériaux d’origine permet de construire une structure ancienne ou récente. Finalement, un élément intéressant supplémentaire : la plateforme numérique permet également de recueillir des traces d’apprentissages », résume le conseiller pédagogique.