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Désinformation et théories du complot : les adolescents plus à risque

Les adolescents sont un peu plus à risque que les adultes de tomber dans les pièges de la désinformation et des messages complotistes, selon un sondage américain paru en août. L'Agence Science-Presse présente les résultats de ce sondage.

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Par Pascal Lapointe — Agence Science-Presse (www.sciencepresse.qc.ca)

Ils ont beau être plus familiers que leurs aînés avec le numérique, les adolescents sont un peu plus à risque de tomber dans les pièges de la désinformation et des messages complotistes, selon un sondage américain paru en août.

Celui-ci a été mené en mars 2023 auprès d’environ 1010 adolescents américains de 13 à 17 ans et autant d’adultes : 60 % des ados se sont dit d’accord avec au moins quatre des déclarations à saveur complotiste qu’on leur a soumises, contre 49 % des adultes. Chez les jeunes qui disent passer au moins quatre heures par jour sur un ou des médias sociaux, la proportion grimpe à 69 %.

Les déclarations en question incluaient « les dangers des vaccins sont cachés par l’establishment médical », « les Juifs ont un contrôle disproportionné sur les médias, la politique et l’économie », « il existe un “deep state” intégré dans le gouvernement qui opère en secret » et « les migrations de masse dans le monde occidental sont une politique délibérée de multiculturalisme et font partie d’un plan pour remplacer les Blancs ». 

L’organisme à but non lucratif derrière cette enquête s’appelle le Center for Countering Digital Hate (CCDH). Comme son nom l’indique, il est d’abord intéressé par la lutte contre les contenus haineux en ligne. Une partie de son enquête visait ainsi à vérifier si les répondants étaient conscients des risques de propagation de contenus haineux en ligne. Sur ce plan, l’écart générationnel est encore plus net, et cette fois en faveur des jeunes : 83 % des 13-17 ans sont d’accord avec l’énoncé selon lequel des propos blessants ou insultants en ligne ont des conséquences dans le monde réel — « offline » — contre 68 % des adultes. 

Un parent sur cinq est même d’accord avec les deux énoncés selon lesquels les médias sociaux ont un impact négatif, d’une part sur la santé mentale des jeunes, et d’autre part sur leur image corporelle.

Les études des dernières années sur les groupes les plus à risque de tomber dans les pièges de la désinformation ont souvent abouti à des conclusions mitigées : tous les groupes d’âge et toutes les classes socio-économiques, hommes et femmes, sont concernés à des degrés divers. Quoique le fait que les adolescents soient au moins aussi mauvais que les adultes à détecter les fausses nouvelles permet depuis près d’une décennie de rappeler que ce n’est pas parce qu’ils sont « nés » avec ces outils qu’ils sont plus vigilants. 

Toutefois, même lorsqu’il s’avère que certains groupes ressortent plus que d’autres, un facteur semble faire une grosse différence : le fait de s’informer prioritairement par l’intermédiaire des médias sociaux. 

Cette enquête suit un colloque que le CCDH avait organisé en 2022 à Washington, avec des représentants des États-Unis, de l’Union européenne et de quelques autres pays, où il proposait des pistes de solution législatives : notamment réglementer les plateformes de manière à s’assurer que leur « produit » soit sécuritaire pour le public, en particulier les mineurs. 

En introduction à son nouveau document, le président du CCDH ne fait pas mystère des intentions de son travail : « il n’existe aucune norme mondiale pour rendre redevables ces entités immensément puissantes » que sont les plateformes de médias sociaux. Et ce, en dépit des nombreuses preuves de leurs « puissants impacts négatifs sur notre bien-être psychologique, nos familles, nos communautés, sur la science, la tolérance et l’intégrité de notre démocratie elle-même ». 

Ailleurs sur le site Web de l’Agence Science-Presse

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Lien vers l’article original publié sur le site de l’Agence Science-Presse.

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