Azeddine a eu l’occasion de présenter son témoignage lors du récent Forum InCyber, qui a réuni à Montréal, à la fin octobre 2023, des centaines de spécialistes des enjeux opérationnels et stratégiques de la cybersécurité et de la confiance numérique.
Il a raconté qu’il a commencé très jeune à s’intéresser aux jeux vidéo et à la programmation informatique. Il faut dire que sa mère est enseignante d’informatique dans un cégep. Jusqu’ici, pas de surprise. Il ressemble à plusieurs jeunes garçons. Son parcours a cependant dévié lorsqu’il s’est mis à fréquenter des pirates informatiques sur des forums de discussion.
« Je m’ennuyais. J’avais besoin de défis, de stimulation. J’avais toujours envie d’en apprendre davantage sur l’informatique, mais aucun adulte autour de moi n’était disponible pour m’encadrer et m’accompagner », se souvient-il. À ce moment, il s’est procuré une clé USB qui avait le potentiel de créer des courts-circuits et de faire sauter des ordinateurs lorsqu’elle était insérée dans ceux-ci. Ses méfaits ont été repérés et il a été mis sous arrestation. Il a dû faire des travaux communautaires par la suite.
Quelques années plus tard, il est cependant retombé dans la même spirale. Cette fois, il se faisait payer pour développer des outils informatiques malveillants. « Je ne réalisais pas l’impact que cela pouvait avoir sur les autres. Pour moi, il s’agissait seulement de repousser les limites de mon savoir en informatique », a-t-il raconté. Une nouvelle arrestation a suivi, et il a écopé de 18 mois de probation.
C’est à ce moment qu’il a rencontré une déléguée jeunesse qui l’a véritablement aidé à comprendre les conséquences de ses actes sur les autres et qui l’a amené à développer un comportement éthique face à ses usages du numérique.
Aujourd’hui, il étudie en informatique dans un cégep et il offre des ateliers en informatique et en cybersécurité aux jeunes. En utilisant son parcours comme exemple, il les sensibilise à l’importance d’adopter une posture éthique et responsable avec les outils informatiques.
C’est à travers l’organisme CyberCap qu’il réalise ses activités de sensibilisation. L’organisme œuvre pour la persévérance scolaire et le raccrochage des jeunes par le biais d’activités de sensibilisation et de formation axées sur le numérique et d’accompagnement à l’insertion socioprofessionnelle.
Azeddine est aujourd’hui convaincu qu’une éducation précoce aux enjeux du numérique peut contribuer à réduire les risques liés aux usages inappropriés des outils. « Il y a de nombreux jeunes qui sont compétents et qui ont un intérêt envers le numérique. Ils devraient tous pouvoir recevoir du soutien de leur entourage et participer à des activités stimulantes pour développer des usages positifs. »
Lors du Forum InCyber, CyberCap a présenté le parcours FUTURS TALENTS destiné à la jeunesse. Cette activité a mobilisé quelque 400 élèves en provenance des écoles secondaires de la grande région de Montréal afin de leur permettre de se sensibiliser dans la pratique aux risques des technologies du numérique tout en valorisant une future relève intéressée aux métiers en cybersécurité.
En termes qualitatifs, 87 % des élèves qui ont participé à l’activité ont d’ailleurs exprimé leur volonté de modifier certaines de leurs habitudes dans l’utilisation des technologies.
Et si les élèves devenaient « architectes de leur IA »? C’est la proposition de Dominic Tremblay lors du dernier Symposium Élève Exposant IA. Comprendre les algorithmes, analyser les probabilités, créer des modèles ou entraîner des robots : autant de pistes pour transformer les élèves en créateurs technologiques plutôt qu’en simples utilisateurs.
À mettre à votre agenda : du 17 au 19 mars 2026, les LUDOVIALES 2026. L’événement international 100 % en ligne consacré à la place de l’IA en éducation aura pour thème « Quelle place donner à l’IA dans ma classe? ». Enseignants, chercheurs, décideurs et acteurs du numérique éducatif échangeront en trois langues — français, anglais et espagnol — sur les enjeux éthiques, pédagogiques et humains de l’intelligence artificielle à l’école.
Voici vos #Édubrèves cette semaine! Au menu : une grille québécoise pour aider les conseillers pédagogiques à mieux se situer face à la recherche, l’âge minimum sur les réseaux sociaux, une trousse pour renforcer la sécurité linguistique en milieu francophone. On parle aussi d’occasions de valoriser la culture en classe, de cadeaux pour les écoles provenant d’Antidote, de plonger dans l’IA avec les élèves et de soutenir la recherche grâce aux bourses Laure-Gaudreault. Bonne lecture!
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