Des idées pour la maison et des réflexions sur la vie en temps de crise, par les collaborateurs de l’École branchée. N’hésitez pas à participer vous aussi!
La semaine #2 de notre arrêt forcé s’achève et j’ai trop souvent lu sur les réseaux sociaux des parents nommer la pression sociale qu’ils commencent à sentir, celle qui leur donne envie d’être le parent parfait, alors que les conditions hors de l’ordinaire ne leur permettent tout simplement pas. À cela s’ajoute un sentiment de culpabilité qui nuit à leur bien-être et, par le fait même, à celui de leurs enfants. J’ai moi aussi ressenti le choc de ce coup de pelle en plein front, pour rapporter l’expression utilisée par Pascale Brillon, professeure en psychologie à l’UQÀM, lors de son passage à l’émission Tout le monde en parle. Notre vie à tous s’est transformée, laissant au passage sous nos toits une zone d’ambiguïté qu’on pourrait qualifier de déstabilisante. Ce qui reste le plus important en ce moment, c’est apprendre à réorganiser notre vie désorganisée et lui donner du sens.
« La qualité de votre vie est directement proportionnelle à la qualité de vos questions. »
Fletcher Peacock, un de mes professeurs en communication orientée solutions.
Plus que jamais, la question qui roule en boucle dans mon cœur, ma tête et qui m’habite toute entière c’est : Qu’est-ce que je souhaite sincèrement? Je me la pose dans tous les contextes. Je cherche, trouve et mets en place les meilleures options parmi celles que je crois possibles. Je questionne mes enfants. Je consulte mon mari. Et au bout du compte, ce qui a de l’importance pour moi, c’est la qualité du temps que je passe avec mes enfants. Je commence enfin à ralentir. À sentir qu’on retrouve un équilibre dans ce déséquilibre.
Comment traverser ce temps de crise?
Accueillir ce qui est là. Ralentir et s’ajuster. Faire moins parce que je souhaite que ça puisse aller mieux. Me demander tranquillement de quoi je souhaite être fière après tout cela. Le printemps arrivera, l’été suivra, ensuite l’automne et quelque part la vie reprendra doucement. J’aimerais me souvenir de cette période en me disant que j’aurai fait de mon mieux, sans être parfaite et pouvoir faire la liste de tout ce que cela nous aura permis de vivre en famille. Après tout, c’est avec eux que je vais vraiment passer le plus de temps. À chacun de mes congés de maternité, j’avais envie de rester à la maison avec ma gang. Mon cœur était déchiré pendant des semaines en constatant que je passerais plus de temps sans eux qu’avec eux.
Qu’est-ce qui fonctionne?
Apprendre à se reconnaitre dans notre unicité, c’est aussi apprendre à reconnaitre qu’on ne peut pas vivre en tentant de reproduire les modèles d’excellence que l’on perçoit autour de nous. Vouloir évoluer et mobiliser le meilleur de nous même, OUI! Penser pouvoir être ou faire ce que les autres parents sont et font, c’est NON! C’est à chacun de nous qu’il revient de trouver ce qui fonctionne pour nous. Nous sommes tous unique, notre réalité est unique. Il n’y a pas de meilleur moment pour nous rappeler l’importance de revenir à soi, la connaissance de soi. Qu’est-ce que vous souhaitez sincèrement? Votre réponse va vous guider vers ce dont vous aurez besoin.
C’est parfois là que c’est aidant de vous inspirer des autres sur les réseaux sociaux entre autres. Observez et trouvez ce qui marche pour vous. Dites-vous qu’il n’y a pas d’erreurs, il n’y a que des apprentissages. Si vous n’avez pas le résultat espéré, demandez-vous « Qu’est-ce que j’ai appris? » et « Qu’est-ce que je ferai différemment la prochaine fois? ». Vous avez tous le potentiel nécessaire pour trouver ce qui fonctionne pour vous. Laissez tomber la comparaison et la pression sociale, vous êtes la personne la mieux placée pour juger de ce qui est le mieux pour vous dans votre contexte.
Faites-vous confiance et baissez la pression! Après tout, ce qui compte c’est de profiter de ce temps pour tisser vos liens avec vos enfants. Ce ne sera pas parfait tout le temps. C’est normal! Avant l’arc-en-ciel, il y a eu les nuages, la pluie, le vent puis le soleil. Respirez! Ça va bien aller!
Idées en vrac
#ProjetPhotoPoésie
Catherine Lapointe est enseignante au primaire. Elle est une auteure touchante et inspirante. Vous pouvez lire : J’ai pleuré en faisant un pain aux bananes. Elle a utilisé son talent dans la réalisation d’un projet rassembleur avec ses enfants. On en parle dans le journal de Québec J’ai l’intention de lui donner vie autour de chez moi. C’est déjà en cours avec mes enfants. Je sais que ça nous prendra du temps.
L’heure du conte en famille
Marie-Christine Racine-Samson et Pascal Provost sont ce que j’appelle un couple de l’Éducation et parents de deux jeunes filles. Elle, directrice adjointe d’une école secondaire, et lui, enseignant de musique, aujourd’hui webmestre et responsable production et réalisation au CADRE21. Ils ont rendu possible, via la diffusion en direct sur Facebook, la lecture d’un conte par leurs filles à des amis proches. Pourquoi ne pas vous en inspirer et permettre à vos enfants de lire un conte en vidéoconférence pour des proches qu’ils ne voient plus aussi souvent qu’ils le voudraient?
Apprendre de son sentiment de culpabilité
Si vous vous sentez toujours envahis par la culpabilité ou la pression sociale, je vous propose de profiter de cette situation pour en apprendre sur vous. J’ai rédigé un court exercice dont je vous résume les étapes ici :
- Quels sont les signes de la présence de ta culpabilité?
- Qu’as-tu appris de cet événement qui a déclenché ton sentiment de culpabilité?
- Qu’est ce que tu feras différemment la prochaine fois?
- Quoi communiquer avec la personne impliquée dans cet événement qui a généré ta culpabilité?
- nommer la situation;
- partager tes apprentissages;
- préciser ce que tu souhaites la prochaine fois que la situation se produit;
- prendre soin d’écouter en retour la personne impliquée pour qu’elle partage sa perception et sa réflexion sur la situation;
- s’ajuster ensemble!