La ministre de l’Éducation Line Beauchamp a soulevé de nombreuses réactions, la semaine dernière, en dévoilant sur les ondes de Radio-Canada son intention de réduire de moitié le budget des commissions scolaires, de donner davantage de pouvoirs aux écoles et lier le financement de ces dernières à leur rendement. Les militants libéraux, réunis en congrès ce week-end, ont même voté en faveur du retrait de ces propositions.
Les commissions scolaires ouvertes à certains changements
Le projet de la ministre avait suscité de vives réactions dans le milieu de l’éducation. La présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Josée Bouchard, a déclaré que le statu quo n’était plus possible et que les commissions scolaires devaient changer pour répondre aux attentes élevées de la population. La fédération s’oppose toutefois à ce que l’allocation des budgets aux écoles soit liée à leur performance, ce qui serait inéquitable.
L’Association des directeurs généraux des commissions scolaires a mentionné pour sa part que plusieurs idées méritent d’être analysées de près, mais qu’il faut « éviter que ces propositions amènent une certaine forme de démobilisation chez l’ensemble des acteurs du réseau ». Elle s’oppose aussi à un financement basé sur la réussite et la performance des écoles et juge « impératif d’avoir la certitude que les mesures mises en place ainsi que les réductions administratives n’affecteront pas la qualité des services aux élèves ».
Enseignants et futurs enseignants s’opposent vigoureusement
La Fédération autonome de l’enseignement a accusé la ministre de « copier-coller » les idées de François Legault sans analyse approfondie et sans consensus du milieu. « La FAE n’acceptera pas cette approche populiste qui laisse miroiter qu’une plus grande décentralisation permettra d’améliorer notre système d’éducation. Elle s’opposera farouchement à ce que l’embauche des enseignants relève des directions d’établissement. Tout comme elle s’opposera à rendre les budgets conditionnels à des plans de réussite », écrit-elle dans un communiqué. Selon elle, le ministère devrait plutôt s’attaquer à l’insuffisance des ressources de soutien aux élèves, à la mise en place de programmes nationaux et à la refonte du bulletin.
L’Association des étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM dénonce aussi qu’une partie du financement soit lié à l’atteinte d’objectifs, ce qui ferait en sorte que « les écoles qui ont les élèves avec le plus de difficultés auront moins d’argent pour les aider ».
Les directeurs déçus
La Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement dit recevoir amèrement le rejet de la proposition de la ministre par les militants libéraux. « Elle avait là l’occasion de vaincre le statu quo qui règne depuis trop longtemps en éducation et de sabrer dans la bureaucratie en permettant de diriger davantage les ressources financières vers les services aux élèves », mentionne-t-on dans un communiqué. L’organisme souhaite une plus grande décentralisation des pouvoirs vers les directions d’école qui permettrait « de prendre les décisions en fonction des besoins des élèves ».
Les parents prudents
Enfin, la Fédération des comités de parents du Québec s’est dite préoccupée, mais a mentionné qu’il était prématuré de porter un jugement.
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