La coopération franco-québécoise est une réalité depuis au moins 60 ans et est bien ancrée dans les relations entre la France et le Québec. Avec la création d’écoles franco-québécoises, elle prend un nouvel élan. Trois écoles du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys sont de l’aventure.
Dans une volonté commune de favoriser les échanges, le partage et l’enrichissement mutuel, les ministères français et québécois de l’Éducation ont respectivement mandaté l’Académie d’Amiens et le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys pour mettre en place cette coopération inédite. Trois duos d’écoles franco-québécoises de niveau primaire de la région d’Amiens en France et de Ville Saint-Laurent voient donc le jour :
- l’école Léo-Lagrange à Villers-Cotterêts et l’école au Trésor-du-Boisé;
- l’école du Centre à Soissons et l’école Laurentides;
- l’école primaire Eugène-Corrette à Saint-Quentin et l’école Katimavik.
Il faut savoir qu’avant la mise sur pied de ces duos, le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys avait déjà des collaborations avec l’Académie d’Amiens.
Partage pédagogique et plus!
Concrètement, comme l’explique Paul St-Onge, directeur général adjoint à Marguerite-Bourgeoys, bien que les programmes demeurent les mêmes de part et d’autre, ce partenariat apportera de nouvelles possibilités d’échange, non seulement au sujet de la gestion scolaire que sur le plan pédagogique. « Par exemple, le Québec est plus avancé en ce qui concerne le leadership pédagogique, explique celui qui chapeaute le dossier au sein du centre de services scolaire. D’un autre côté, en France, l’intégration de certains enfants handicapés au secteur régulier est une chose à regarder. »
D’un point de vue technologique, des rencontres virtuelles vont évidemment avoir lieu entre les six écoles ainsi que des échanges concernant certains outils comme l’utilisation de la tablette numérique pour améliorer la communication orale des élèves pourraient être à l’ordre du jour de ce partenariat. Dans ces échanges synchrones ou asynchrones, Paul St-Onge mentionne également que la découverte d’auteurs jeunesse sera sûrement au menu.
Au-delà de la volonté politique
Si, selon Paul St-Onge, cette idée d’écoles franco-québécoises, qui pourrait déboucher sur une attestation conjointe, a d’abord germé dans la tête du ministre québécois Jean-François Roberge autour de 2020, son collègue français de l’époque Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale jusqu’aux dernières élections présidentielles françaises d’avril dernier, était sur la même longueur d’ondes. Il y voyait « une source d’inspiration qui recèle un grand potentiel d’innovation pour nos systèmes éducatifs ».
Si 2021 a servi d’année pilote à cette nouvelle coopération, 2022-2023 sera vraiment l’entrée en scène de ces nouvelles écoles dans le paysage de l’éducation au Québec et en France. Paul St-Onge précise en outre que cette nouvelle structure permettra aux enseignants de ces six écoles de faire éventuellement du co-enseignement lors de séjours de deux ou trois semaines dans le pays d’en face.
Appartenir à la Francophonie
Mais au-delà de cette nouvelle entente, sans doute premier jalon vers la création d’autres écoles franco-québécoises ailleurs sur le territoire, ce que souhaite vraiment le directeur général adjoint, c’est « de faire aimer le français à nos jeunes, de créer un sentiment d’appartenance à la Francophonie. »
Alors que la clientèle écolière du CSS Marguerite-Bourgeoys est très diversifiée et au moment où le français prend du recul au Québec, comme l’affirmait Le Devoir à la mi-août, l’arrivée de ces écoles arrive sans doute à point nommé.
Crédit photo : gracieuseté du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys.