L’organisme Academos a récemment publié un rapport visant à présenter les aspirations professionnelles des jeunes âgés entre 10 et 29 ans. L’objectif derrière la démarche est de pouvoir mieux les accompagner dans leur cheminement et choix de carrière. Les grandes lignes du rapport ont été présentées dans le cadre d’un webinaire.
D’abord, rappelons que, lorsque nous faisons référence à la génération Z, nous parlons des jeunes nés entre 1993 et 2011. L’échantillon de jeunes québécois consultés par Academos pour la réalisation de l’étude était âgé de 14 à 30 ans. Ils ont répondu aux questions entre le 21 décembre 2021 et le 9 janvier 2022.
Nous vous présentons des constats en lien avec l’étude, mais également des constats faits par les panélistes lors du webinaire.
Sur la motivation scolaire
Il y a eu une légère remontée de la motivation scolaire par rapport au rapport réalisé en 2021. La motivation des jeunes est de 6.7/10 en 2022 et était de 5.8/10 en 2021. Les plus démotivés disent qu’ils ont perdu en discipline depuis la venue des cours en ligne. Ce mode de transmission inhabituel pour la plupart a été pour eux une grande source de démotivation. Le constat a été que les étudiants qui avaient une opinion claire sur leur choix de carrière étaient plus motivés à aller en cours et à être assidus.
Sur l’anxiété
45 % des répondants se sont dit anxieux face à leur choix de carrière. Dans ce rapport, deux sources d’anxiété ont été identifiées. La première est l’anxiété liée au domaine d’études ou la carrière choisie. La deuxième est liée au processus décisionnel et la peur de faire un mauvais choix d’études ou de carrière. Le constat est plutôt alarmant dans la mesure où ce sont presque la moitié des jeunes interrogés qui souffrent d’anxiété.
Sur les préoccupations de carrière
55 % des jeunes ont comme principal objectif de carrière de s’épanouir dans un domaine qui les passionne. 36 % disent vouloir prendre plaisir dans les tâches professionnelles quotidiennes qu’ils doivent accomplir. Le constat est clair sur ce point, les jeunes de la génération Z recherchent l’épanouissement et le plaisir dans leur travail.
Sur le travail au quotidien
9 étudiants sur 10 (88 %) affirment que le travail est et sera important et indissociable de leur vie de tous les jours. 66 % des jeunes sont conscients que les perspectives d’emploi futures auront une influence sur leur carrière.
Les jeunes sont aussi conscients de leurs besoins en termes d’orientation : 51 % des répondants expriment qu’effectuer un stage ou une rencontre virtuelle avec un professionnel pratiquant un métier qui les intéresse est utile. 20 % des répondants affirment que discuter de leurs choix de carrière avec leurs parents est important à leur prise de décision.
Sur le télétravail
Le télétravail a amené plusieurs jeunes à prendre conscience de la réalité professionnelle de leurs parents et à leur poser des questions. Certains enfants ont découvert la nature du travail de leurs parents, leurs horaires et ont décidé de s’intéresser au monde professionnel à travers ce qu’ils voyaient tous les jours à la maison.
Sur le rôle des parents
Les parents ont un grand rôle à jouer dans la vie de leurs enfants. Ils doivent être présents, écouter leurs besoins, leur offrir du soutien dans leur choix. Tout cela peut être réalisé pendant un dîner ou une sortie au cinéma. Par contre, les panélistes ont insisté pour dire que cela doit se faire de la manière la moins formelle possible (ex : « Tu as l’air d’être à l’aise avec ça; tu as l’air d’aimer ça; pourquoi n’explorerions pas ce domaine ensemble? »), afin de s’assurer de l’écoute des jeunes.
Sur le rôle des conseillères et conseillers d’orientation
L’objectif pour les professionnels de l’orientation n’est pas d’avoir l’air de décider à la place des jeunes. Ils doivent d’abord être à l’écoute de leurs besoins pour les orienter vers leur propre chemin. Le travail des professionnels consiste à écouter, ne pas juger, conscientiser les jeunes sur leur connaissance d’eux-mêmes, les aider et leur apprendre à faire des choix. Il est question de pousser au maximum leurs fonctions décisionnelles. Les jeunes doivent comprendre comment ils fonctionnent et ce qu’ils veulent.
Les panélistes étaient Josée Landry, conseillère d’orientation et présidente de l’ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec, Louis Cournoyer, conseiller d’orientation, professeur-chercheur en développement et counselling de carrière, ainsi que directeur de la maîtrise en counselling de carrière à l’UQAM, et Audrey Dupuis, candidate au doctorat en éducation à l’université de Sherbrooke ainsi que conseillère d’orientation. Le webinaire était modéré par la présidente fondatrice d’Academos, Catherine Légaré.
Pour voir ou revoir le webinaire :