Au cours des dernières années, l’information au sujet des effectifs scolaires a fait défaut dans le réseau de l’éducation. De même, le manque de données concernant les élèves peut limiter la prévention contre le décrochage scolaire. Ces constats amènent le gouvernement du Québec à investir 10,6 millions $ dans la mise en place de nouveaux outils de gestion et de prise de décision, supportés par l’intelligence artificielle.
Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a fait cette annonce la semaine dernière en direct sur Facebook. D’entrée de jeu, il a reconnu l’importance d’avoir « des informations de qualité et des informations utiles à la prise de décision pour être prêt à faire face aux défis ».
Or, présentement, dans le réseau de l’éducation, il a admis qu’il est difficile d’avoir des données sur le taux d’absentéisme, les inscriptions au programme de tutorat et même le taux de diplomation. « Aucune information n’est accessible rapidement et facilement. À chaque fois, c’est un parcours du combattant. Malheureusement, cela ajoute de la pression sur les équipes qui sont déjà surchargées. »
C’est ainsi que son ministère s’allie à des experts « afin de changer les vieilles façons de faire pour devenir plus efficace ». L’Institut québécois d’intelligence artificielle (Mila), l’Institut de valorisation des données (IVADO), l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et du numérique (OBVIA) et la GRICS, une entreprise de technologies de l’information spécialisée en éducation au Québec, sont les partenaires du ministère dans le projet.
« Grand ménage » des données et des systèmes informatiques des centres de services scolaires, meilleur partage des données existantes entre les entités du réseau, interprétation et valorisation des données grâce à l’intelligence artificielle seront au cœur du projet.
Le ministre annonce déjà des tableaux de bord qui pourront être partagés dès la rentrée 2022. Ceux-ci concerneront trois thèmes principaux : la réussite des élèves (ex. absentéisme, diplomation), les ressources humaines (ex. gestion de la main-d’œuvre) et les infrastructures (ex. entretien, mise à niveau).
Le ministre soutient que l’accès aux données, la création des tableaux de bord et leur partage dans le réseau viendra appuyer les gestionnaires scolaires et l’ensemble des acteurs du milieu de l’éducation dans leur tâche. « L’objectif est d’agir en prévention afin de favoriser la réussite des élèves. »
Récemment, nous vous rapportions d’ailleurs une conférence au sujet de l’apport potentiel de l’intelligence artificielle en éducation.
De quelle façon seront dépensés les 10,6 millions?
– 1,3 millions $ – Harmonisation des données
– 5 millions $ – Déploiement d’équipes de soutien dans les centres de services scolaires
– 500 000 $ – Développement d’un système d’information pour la mise en commun des données
– 100 000 $ – Évaluation de l’impact du projet
– 1,1 million $ – Création d’un centre d’expertise en intelligence artificielle dédié à l’éducation
– 2 millions $ – Développement et mise en place d’algorithmes et de modèles prédictifs
– 600 000 $ – Développement d’outils de formation
En complément :
– Le communiqué de presse du ministère de l’Éducation du Québec en lien avec l’annonce
– L’intelligence numérique en éducation (sur Québec.ca)