En cette journée mondiale des enseignants, nous partageons une lettre du professeur et chercheur Thierry Karsenti, qui invite notamment à envoyer une carte électronique de remerciement aux enseignants, tel que proposé par l’UNESCO.
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Au nom du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE) et du Réseau international francophone des établissements de formation de formateurs (RIFEFF), j’aimerais souhaiter à toutes et à tous une excellente 20e Journée mondiale des enseignants.
La Journée mondiale des enseignants est célébrée chaque année, depuis 20 ans, le 5 octobre dans plus de 120 pays. Pour la célébration de ses 20 ans cette année, l’UNESCO organise un forum, en collaboration avec le CRIFPE, qui se tiendra au siège social de l’UNESCO à Paris et abordera la question suivante : Enseigner aujourd’hui : un regard sur le développement professionnel et les conditions d’exercice à travers le monde. Lors de ces journées, on parlera notamment du rôle central que l’enseignant est appelé à jouer dans le numérique éducatif qui est de plus en plus présent dans les écoles du monde.
En cette Journée mondiale des enseignants, le CRIFPE, le RIFEFF et l’UNESCO et ses partenaires vous invitent à partager le message que l’investissement dans les enseignants est la clé. Le 5 octobre est aussi l’occasion pour tous d’adresser directement un petit message en l’honneur d’un enseignant qui a compté. Vous pouvez d’ailleurs, depuis le site de l’UNESCO, envoyer une carte électronique de remerciement à l’enseignant de votre choix, voire même à plusieurs enseignants.
C’est la journée où, partout sur Terre, on reconnaît votre engagement envers la formation et la profession enseignante : la formation initiale et continue, mais aussi la recherche sur l’enseignement. Je dis « partout sur Terre », même si, tristement, on ne parle pas de cette journée si importante à la une du site du ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports, un peu comme si les enseignants n’étaient pas, eux aussi, au cœur de l’éducation. Même en cliquant sur l’onglet « enseignants », on ne parle toujours pas de ces personnes qui jouent un rôle primordial dans la réussite de tous les jeunes. Heureusement que plusieurs commissions scolaires du Québec qui ont clairement affiché cette journée si importante, comme par exemple la Commission scolaire de Portneuf.
Le but de cette journée est également de permettre aux enseignantes et enseignants, aux parents et à toutes les personnes intéressées par l’éducation de mettre en évidence l’importance du rôle des enseignantes et des enseignants à travers le monde, de même que son importance pour la société.
Le 5 octobre a été désigné Journée internationale des enseignantes et enseignants par l’UNESCO le 5 octobre 1994 pour commémorer la signature, 28 ans plus tôt en 1966, de la Recommandation conjointe de l’UNESCO et de l’Organisation internationale du travail concernant la condition du personnel enseignant.
Le 5 octobre 1966, les enseignants du monde entier ont ainsi fait un pas de géant dans la reconnaissance de leur profession. En effet, avec l’adoption de cette recommandation, plusieurs gouvernements ont finalement reconnu la nécessité pour tous les pays de disposer d’enseignants compétents, qualifiés et motivés par leur travail.
Selon l’UNESCO, la Journée mondiale des enseignants témoigne également du fait que la contribution vitale des enseignantes et enseignants à l’éducation et au développement doit être davantage comprise, reconnue et appréciée de tous. Pour avoir eu la chance de visiter plusieurs pays d’Afrique, j’ai pu constater que dans bien des pays de ce continent, des milliers d’enfants n’ont pas la chance de voir une salle de classe, et encore moins d’acquérir des compétences de base en lecture, en écriture, en calcul ou en informatique… tout simplement à cause de la pénurie d’enseignants qualifiés.
Comme le disait l’ancien directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, le manque d’enseignants en Afrique – et ailleurs dans le monde aussi – nuit non seulement à l’avenir des jeunes eux-mêmes, mais aussi au développement des sociétés dans leur ensemble.
Aujourd’hui, cela fera également quelque 20 ans que les problématiques inhérentes à l’enseignement supérieur se sont vu consacrer à leur tour une recommandation conjointe de l’Organisation internationale du travail et de l’UNESCO, la Recommandation sur la condition du personnel de l’enseignement supérieur. Cette recommandation traite notamment des défis que présentent la commercialisation et les pressions du marché, particulièrement prononcées dans le secteur de l’éducation supérieure, ainsi que de problématiques telles que la liberté académique, la collégialité, la sécurité de l’emploi, la négociation collective et le dialogue social.
Bonne Journée mondiale des enseignants à toutes et à tous.
Thierry Karsenti