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Une journée de cocréation, de réflexion et de partage sur l’évaluation

Le 1er avril dernier (et ce n’est pas un poisson), deux enseignants de l’École secondaire Mont Saint-Sacrement, Pierre-Olivier Cloutier et Mélanie Boucher, ont organisé une journée de cocréation autour de l’évaluation en éducation. Quelles sont les conditions gagnantes pour évaluer autrement? Les échanges autour de la question ont été riches.

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En collaboration avec Laurie Couture, conseillère pédagogique à l’École branchée

Le 1er avril dernier (et ce n’est pas un poisson), deux enseignants de l’École secondaire Mont Saint-Sacrement, Pierre-Olivier Cloutier et Mélanie Boucher, ont organisé une journée de cocréation autour de l’évaluation en éducation. Quelles sont les conditions gagnantes pour évaluer autrement? Les échanges autour de la question ont été riches.

« Chaque fois qu’il est question d’évaluer autrement dans les milieux, on se fait répondre “oui, mais…”. Et si on trouvait des façons de répondre à ce scepticisme? » C’est la prémisse de départ lancée par Mélanie Boucher en début de journée. Il n’en fallait pas plus pour enflammer les discussions.

« C’est une journée qui va faire du bien », a fait remarquer l’un des participants. « On parle tous le même langage, ce qui n’est pas toujours le cas dans nos milieux. » L’idée derrière la journée était justement de rendre plus concret le principe « d’évaluer autrement » pour pouvoir ensuite le faire essaimer dans les milieux. 

S’informer, débattre et cocréer pour mieux avancer

La journée a été séparée en trois blocs de travail :

  • Éthique entre collègues : Oui, mais ce n’est pas juste…
  • Compilation efficace : Oui, mais je n’ai pas le temps…
  • Bilan de fin d’année : Oui, mais je dois mettre une note chiffrée…

Pour chacun des blocs de travail, les animateurs démarraient la discussion par un segment qui avait pour but de s’informer. À partir de constats, de définitions, de perceptions, les animateurs invitaient les participants à prendre connaissance des informations pour ensuite débattre ensemble. Pour clore chacun des blocs, les tables de discussions étaient ensuite amenées à cocréer en garnissant un document collaboratif Jamboard de ce qui est ressorti de leurs discussions. C’est ainsi qu’un manifeste éthique, qu’un procédurier et qu’un recueil d’outils ont commencé à voir le jour.  

Par exemple, un des enjeux qui a fait l’objet de longues discussions a été le droit à la reprise d’examen/d’évaluation. Bien que tous les élèves y aient droit, quelles balises doivent encadrer ce genre de pratique? L’enseignant doit-il donner le droit à tous de faire une reprise? Est-ce que le nombre de points relatifs à la reprise doit être fixé? Doit-on toujours offrir la possibilité de se reprendre? Ce sont les définitions d’équité, de justice et d’égalité des chances qui ont teinté les discussions. 

Lors de la plénière, on a fait le constat que d’un milieu à un autre, d’une matière à une autre et d’un enseignant à un autre, les réponses à ces questions varient. Personne n’a raison, personne n’a tort, mais tous avancent en se questionnant. Tous les sujets abordés dans la journée ont été traités de cette façon : pas de consensus, mais du partage de différents points de vue, des questionnements et des pistes de solution.  

Ce que dit la Politique d’évaluation des apprentissages (2003)

Justice : les élèves ont droit à la reprise et à l’appel.

Égalité : tous les élèves ont des chances égales de démontrer les apprentissages qu’ils ont réalisés.

Équité : ne pas introduire des biais qui pourraient avantager ou désavantager certains élèves.

Le faire pour les élèves

L’évaluation est la responsabilité de l’enseignant, mais l’élève est au cœur de celle-ci. Il ne faut pas oublier que l’élève du secondaire, par exemple, voit plusieurs enseignants par jour ayant chacun une manière différente d’évaluer. « Cela peut devenir déstabilisant pour eux. On peut même se demander si cela nuit à certains élèves. De là, l’importance de tenter de s’arrimer en équipe-école ou du moins, de bien leur expliquer les paramètres », ont fait remarquer des participants.

La rétroaction est également apparue comme un élément central devant faire partie du processus d’apprentissage et d’évaluation des élèves. « Les élèves ont de la difficulté à juger de leurs propres apprentissages, mais il est possible de les mener à identifier leurs forces et leurs faiblesses. La rétroaction peut faire une différence. Elle les amène à mieux comprendre leurs difficultés et donc à s’améliorer », ont affirmé des participants. Certains ont aussi mentionné s’attarder davantage aux progrès réalisés par les élèves en cours d’année scolaire plutôt qu’à leurs résultats aux examens proprement dits.

Le mot de la journée : leadership 

À plusieurs reprises au cours de la journée, l’idée du leadership venant des gestionnaires scolaires ou des enseignants qui désirent amener leurs collègues à aborder l’évaluation autrement a été mentionnée. 

Le partage de stratégies concrètes a également eu lieu, comme l’utilisation de publipostage ou encore de grilles critériées, en passant par l’évaluation par couleur/compétence et non chiffrée.

En conclusion de la journée, les participants étaient déjà d’avis qu’un deuxième rendez-vous devrait être organisé à l’automne afin d’aller plus loin dans les réflexions, mais surtout d’amener encore plus de propositions concrètes. Les deux organisateurs sont déjà motivés par cette idée de poursuivre la démarche!

Voici un croquis-note réalisé lors des échanges pour résumer le tout!

À propos de l'auteur

Martine Rioux
Martine Rioux
Martine Rioux est rédactrice et gestionnaire de projets d’éditions numériques. Au fil de ses expériences, elle a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d’activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l’univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle est notamment rédactrice en chef des médias de l’École branchée. Son rêve : que chacun ait accès à la technologie et puisse l'utiliser comme outil d’apprentissage et d’ouverture sur le monde.

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