Canada – Il fait le clown pendant les directives, il demande souvent de répéter, il n’applique pas les consignes, il est souvent dans la lune, ce n’est peut-être pas de la mauvaise volonté, mais plutôt des signes qu’il présente un trouble auditif central.
Le trouble auditif central (TAC) ne touche pas la sensibilité auditive, mais plutôt le traitement des messages auditifs. L’enfant atteint d’un TAC entend le message verbal. Il a cependant de la difficulté à en interpréter le sens.
Les personnes atteintes d’un trouble d’audition centrale présentent des difficultés marquées en ce qui concerne l’intégration, le décodage, l’organisation, l’interprétation et la mémorisation de messages verbaux, particulièrement dans un milieu bruyant.
Chermak et Musiek, estimaient, en 1997, la prévalence des TAC chez les enfants à 2 ou 3 % et un ratio de deux garçons pour une fille.
Caractéristiques
Un enfant qui a un trouble auditif central a de la difficulté à demeurer attentif en classe. Il a aussi des problèmes de mémoire auditive, c’est-à-dire qu’il retient difficilement les noms et les dates. De plus, il suit difficilement les consignes multiples.
L’élève atteint d’un TAC est évidemment conscient des difficultés qu’il éprouve au quotidien. Il se rend bien compte qu’il n’arrive pas à suivre les consignes aussi bien que ses pairs. Pourtant, il est là pour apprendre comme les autres. C’est pourquoi il a besoin de sentir que les exigences de son enseignante ou de son enseignant sont adaptées à ses besoins.
Pour aider l’enfant à développer son estime de soi, il faut autant que possible l’encourager et lui faire part de commentaires positifs. Il faut surtout éviter de le comparer ou de le critiquer gratuitement.
Trucs en classe
Le ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick a développé, il y a quelques années, une trousse d’informations sur les troubles d’audition centrale. La trousse comprend un volet intervention en classe qui contient plusieurs trucs. La première chose à faire pour aider l’enfant à se sentir bien en classe est de réduire le niveau de bruit. Pour cela, on peut, par exemple, fermer la porte et placer des amortisseurs sous les pattes de chaises. Il importe aussi d’obliger les élèves à garder le silence complet lorsqu’une directive est donnée.
L’élève doit idéalement se placer le plus près possible de l’enseignant pour qu’il puisse bien voir son visage et mieux se concentrer. L’enseignant peut régulièrement poser des questions pour vérifier la compréhension de l’enfant et également pour garder son attention. Des supports visuels qui complètent les explications vont aussi attirer son attention.
L’utilisation de consignes simples et courtes va permettre à l’élève de mieux suivre. Dans le cas où les consignes ne semblent pas claires, on peut reformuler et paraphraser pour l’aider à saisir des bouts de phrase qu’il n’a pas compris la première fois. Écrire les consignes au tableau est aussi une bonne solution. La meilleure façon d’aider l’enfant est de l’encourager à développer ses propres stratégies comme lever la main quand il ne comprend pas.
La trousse propose aussi des exercices visant l’amélioration des habiletés auditives centrales. Par exemple, faire entendre à l’enfant une série de différents sons (cloche, sifflet, flûte, etc.) et lui demander de les nommer dans l’ordre entendu. Le jeu « Je pars en voyage, j’emporte… » est fortement recommandé pour stimuler la mémoire auditive.
Par Marie-Christine Leblanc