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Travailler le plan isométrique en classe

Toujours à l’affût de stratégies pour permettre à l’élève de mieux se représenter le territoire, le Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social, présente dans cet article comment le plan isométrique réalisé à l’aide d’outils numériques simples et efficaces s’ajoute à ces moyens de façon engageante, en plus de faire un retour sur une expérimentation réalisée en classe de géographie au secondaire.

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Collaboration spéciale
Par Médérick Potvin et Steve Quirion
Service national du RÉCIT univers social

Le Service national du RÉCIT, domaine de l’Univers social, est toujours à l’affût de moyens et stratégies qui permettent à l’élève de se représenter adéquatement le territoire. Par exemple, nous avons travaillé avec des outils technologiques de création de cartes comme Google Mes Cartes pour lire l’organisation du territoire ou des logiciels de dessin pour réaliser des croquis de géographie afin de se représenter des enjeux géographiques. Le plan isométrique s’ajoute à ces moyens technologiques qui permettent à l’élève de se représenter de façon schématique le territoire.

Dans cet article, nous aborderons ce qu’est le plan isométrique, des outils numériques pour l’exploiter et des tâches réalisées par le Service national du RÉCIT, domaine de l’Univers social. Nous ferons aussi un retour sur une expérimentation réalisée en classe de géographie au secondaire.

Qu’est-ce qu’un plan isométrique?

Utilisé dans différents domaines comme le graphisme ou le jeu vidéo, le plan isométrique est une représentation schématique du territoire qui utilise une perspective où les trois directions de l’espace sont représentées avec la même importance. Ce type de représentation permet donc de bien voir les 3 faces des objets sur le plan. C’est d’ailleurs pourquoi les urbanistes et les architectes utilisent ce type de représentation pour faire des plans de ville et des designs d’intérieur.

Le plan isométrique est aussi intéressant à exploiter en classe d’univers social. Car, bien qu’il ne soit pas une représentation conforme de la perspective, le plan isométrique offre tout de même un niveau de réalisme suffisant pour amener les élèves à réfléchir au territoire, à son aménagement et à ses enjeux.

D’un point de vue numérique, le plan isométrique est souvent utilisé comme une alternative à la modélisation en trois dimensions dans différents logiciels. Cette « fausse » 3D a l’avantage d’être plus légère à modéliser, ce qui la rend possible avec tout type d’appareil. Beaucoup d’applications au potentiel éducatif y font donc appel. Du nombre, on retrouve Icograms, la Constellation de l’Ours, Urbia et Stop Disaster, qui seront présentés plus en détails dans cet article.

Source de l’image : production réalisée par la classe de Myriam Comtois, enseignante à l’école Mont-de-La Salle au CSS de Laval, à partir du logiciel Icograms

Icograms

Icograms est un logiciel permettant de créer facilement des plans isométriques avec un navigateur Web. Il propose plusieurs centaines d’icônes et de modèles regroupés par thème, comme l’agriculture, l’industrie, la ville, etc. 

Icograms offre une interface facile d’utilisation qui permet de personnaliser les différents éléments du plan isométrique. Il est ainsi possible de changer la taille, l’orientation et la couleur d’un objet. L’utilisateur peut même importer des objets personnalisés dans son projet.  

Puisque la plateforme est exclusivement en anglais, il est préférable d’utiliser un outil de traduction, bien que le logiciel reste facile d’approche malgré la barrière linguistique. C’est d’ailleurs ce logiciel qui a été mobilisé dans l’expérimentation en classe, présentée dans la section ci-dessous. 

Pour accéder à Icograms : https://icograms.com 

Source de l’image : production réalisée par le Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social, à partir du logiciel Icograms

Le plan isométrique en classe

Nous avons expérimenté une tâche du Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social, sur le territoire métropolitain dans la classe de Myriam Comtois à l’école Mont-de-La Salle, au CSS de Laval, en collaboration avec Catherine Mainville, conseillère pédagogique. 

Source de l’image : Classe de Myriam Comtois, enseignante à l’école Mont-de-La Salle au CSS de Laval (2023), Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social

Les élèves devaient, dans un premier temps, identifier les caractéristiques d’une métropole à l’aide d’un dossier documentaire sur différentes métropoles dans le monde : Montréal, New York, Paris, Le Caire, etc.

La tâche a été modifiée avec Myriam et Catherine pour notamment y intégrer des éléments liés aux enjeux qui touchent les grandes villes. En alternance entre des cours magistraux et le travail dans les documents, les élèves ont pu se faire une première représentation de ce qu’est une métropole.

Ensuite, sous la forme d’un croquis, les élèves avaient à tracer les grandes lignes d’une métropole qu’ils devaient créer. Ils devaient par la suite réaliser leur métropole avec Icograms. Si certains enjeux, comme ceux du transport et du logement, ont été les plus simples à représenter pour les élèves, puisque la représentation pouvait se faire à l’aide de nombreux objets intégrés au logiciel, d’autres ont nécessité plus de créativité. En effet, certains enjeux étant plus abstraits, comme la gestion des déchets et la pollution, les élèves devaient alors recourir aux icônes et fonctions de dessin intégrées au logiciel.

Source de l’image : Classe de Myriam Comtois, enseignante à l’école Mont-de-La Salle au CSS de Laval (2023), Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social

En parallèle, le fait de leur permettre de créer leur propre métropole, et non de reproduire un plan de New York, par exemple, nous a permis de constater d’éventuelles représentations erronées auprès des élèves. Par exemple, en circulant dans la classe au moment de la réalisation du plan, l’enseignante pouvait rapidement constater si certains élèves oubliaient de faire un centre-ville et réalisaient plutôt quelque chose qui ressemblait à une banlieue. La réalisation du plan en classe était donc l’occasion de relancer des élèves pour valider leur compréhension, corriger certaines erreurs de compréhension et les référer au dossier documentaire au besoin. 

Myriam a relevé que ses élèves ont généralement plus de facilité à l’oral pour démontrer leurs acquis. Il s’agit donc, selon elle, d’une occasion de faire de courtes entrevues pendant la création de la maquette. Elle a aussi prévu des moments de discussion où elle pouvait observer et entendre des conversations pour conserver différentes traces d’évaluation. Elle pouvait ainsi relancer les élèves sur des éléments précis de connaissances et les amener à expliquer oralement les caractéristiques du territoire et à interpréter l’enjeu ciblé.

Cette expérimentation en classe nous amène donc à remarquer que le fait d’user du texte, de la conversation, du dessin et du plan isométrique pour aborder le concept de métropole permet non seulement aux élèves d’affiner leur compréhension du territoire, mais aussi de solliciter certaines connaissances antérieures dans la réalisation de leur plan. En effet, peut-être inspirés par le potentiel créatif de l’outil, des élèves ont même pris la liberté d’intégrer des éléments de territoire à risque (un concept vu précédemment) dans leur maquette de métropole.

Finalement, l’un des points forts quant à l’utilisation du plan isométrique en classe est sans doute au niveau de la motivation des élèves. En effet, peu importe le niveau des groupes expérimentés, l’engagement et la motivation ont été au rendez-vous auprès de la grande majorité des apprenants.

Source de l’image : Classe de Myriam Comtois, enseignante à l’école Mont-de-La Salle au CSS de Laval (2023), Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social

D’autres applications pour le plan isométrique

Bien qu’à notre avis, Icograms soit l’un des logiciels les plus intéressants pour travailler le plan isométrique dans un contexte éducatif, il existe bien d’autres applications ou logiciels dignes de mention. En voici donc trois autres qui permettent notamment de répondre à des besoins plus spécifiques que l’application Icograms. 

La Constellation de l’Ours pour le primaire 

Développée au Québec, la Constellation de l’Ours est un logiciel sur abonnement permettant de créer facilement des plans isométriques. Conçue à des fins éducatives, la Constellation de l’Ours offre différents thèmes d’objets et bâtiments, notamment adaptés au programme d’univers social au primaire.

À la manière d’un jeu vidéo, ce logiciel permet non seulement aux élèves de créer une maquette ou un tableau, mais aussi d’en explorer d’autres avec un avatar. 

Finalement, la convivialité de l’interface d’utilisateur facilite la prise en main du logiciel, ce qui en fait un outil idéal pour la classe de primaire. Il est à noter que le logiciel offre des fonctionnalités de gestion des devoirs et de correction.

Pour accéder au jeu Constellation de l’Ours : https://constellationdelours.info/ 

Source de l’image : production réalisée par le Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social, à partir du logiciel La Constellation de l’Ours

Urbia, Territoire région

Urbia est un jeu de simulation gratuit développé par le Cégep de Matane qui vise à faire connaître le métier d’urbaniste aux jeunes. L’application permet de créer rapidement une ville de type mono industrielle basée sur l’industrie du bois, des mines ou de l’agriculture. 

Avec un budget de 20 000 000 $, vous devez planifier la construction des routes, prévoir suffisamment de logements pour votre population tout en leur offrant du travail à proximité. Attention, il faut s’assurer de la satisfaction générale de votre population, de vos industries et de vos services et ne pas construire sur des sols inondables ou instables. 

L’intérêt du jeu est de travailler rapidement les défis que représente la planification d’une ville en région. Prévoir au moins 45 minutes de jeu et 30 minutes de réflexion sur les enjeux liés au développement d’une ville : économie, transport, services, logement, etc.

Pour accéder au jeu de simulation d’Urbia : https://tim.cgmatane.qc.ca/urbia/
* Le site sera de nouveau accessible dans quelques semaines après la mise à jour du serveur.

Source de l’image : image tirée du logiciel Urbia

Stop disaster, les territoires à risque

Arrêtons les catastrophes! (Stop disaster) est un jeu de simulation gratuit développé par l’ONU et qui permet d’aborder les risques naturels. Vous pourrez choisir l’un des 5 scénarios où vous aurez à protéger la population locale, notamment en renforçant les habitations ou en ajoutant des mesures de prévention des catastrophes naturelles comme les tremblements de terre, les tsunamis, les ouragans, les feux ou les inondations. Avec un budget et un temps limité, vous pourrez par exemple construire des digues, planter des mangroves pour limiter les dégâts et sauver des vies lors d’un éventuel tsunami.

Le jeu peut être utilisé en début ou fin de chapitre sur les risques naturels selon l’intention pédagogique. Une partie est d’une durée d’environ 15 minutes. Il est important de revenir à l’écrit ou à l’oral sur les notions vues dans le jeu comme : le type de menace, les zones les plus vulnérables, les infrastructures les plus à risque ainsi que les solutions qui ont été envisagées.

Pour accéder au jeu de simulation Arrêtons les catastrophes : https://www.stopdisastersgame.org/

Source de l’image : image tirée du logiciel Stop disaster

Les ressources du RÉCIT

Au primaire comme au secondaire, le Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social vous offre une série d’activités et ressources pour exploiter le potentiel du plan isométrique en classe. 

Au primaire, deux tâches usent du plan isométrique 

  • Nouvelle-France vers 1645 et 1745 (Constellation de l’Ours) : où les élèves sont appelés à créer une maquette d’un poste de traite vers 1645 et d’un village vers 1745 à l’aide d’un dossier documentaire. 
  • Québec, un siècle de changement (Constellation de l’Ours et Icograms) : création d’une maquette illustrant le Québec des années 1980, en comparaison avec celui vers les années 1905, le tout est accompagné par un dossier documentaire et de diapositives. 

Au secondaire, le plan isométrique est utilisé pour les tâches de géographie et de monde contemporain : 

  • Une métropole avec Icograms : une tâche où les élèves doivent identifier les différentes caractéristiques d’une métropole. Par la suite, la tâche invite les élèves à concevoir une métropole sur un plan isométrique.
  • Les caractéristiques du territoire industriel avec Icograms : où les élèves doivent caractériser le territoire industriel des Grands Lacs en concevant une maquette à partir d’un dossier documentaire. 
  • L’industrie du vêtement et ses conséquences (richesse) : à l’aide d’un dossier documentaire, l’élève est appelé à comprendre les impacts associés à l’industrie du textile et à illustrer le procédé de fabrication d’un vêtement grâce à Icograms.
Source de l’image : production réalisée par le Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social, à partir du logiciel Icograms

Formations et ressources 

  • Un guide d’utilisation d’Icograms, présentant les fonctions de base du logiciel. 
  • Un webinaire réalisé en mars 2022, d’une trentaine de minutes, qui fait le tour des fonctionnalités des logiciels Icograms et Constellation de l’Ours en plus de présenter les applications pédagogiques associées à celles-ci. 
  • Des offres de service portant sur l’utilisation du plan isométrique en classe : le Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social, se fera toujours un plaisir d’offrir de la formation pour votre établissement scolaire ou votre centre de services. 

Pour consulter l’ensemble des ressources du Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social : www.recitus.qc.ca

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