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Par Kevin Pye, enseignant
Dans ce texte, j’ai le goût de vous partager quelque chose que j’ai vécu au cours des dernières années. Je vous rassure! Ma démarche n’est pas égocentrique. Je veux tout simplement vous partager le fruit de ma quête, où j’en suis maintenant et ce que je compte faire avec mes élèves cette année.
Je vous ramène trois ans en arrière. J’avais le désir de partager avec le monde entier ce que je faisais dans ma salle de classe avec mes élèves. J’ai ouvert des comptes professionnels sur Twitter et sur Facebook. J’ai découvert de nombreux pédagogues qui partageaient la même passion que moi. Nous partagions des idéologies et des approches similaires. Nous souhaitions sortir des sentiers battus. Rapidement, j’ai tissé des liens avec eux, et mon réseau s’est agrandi. Il existe de nombreuses « rockstars » dans le monde de l’éducation. Pierre Gagnon, Pierre Poulin, Julie Chandonnet, Audrey Miller, Stéphanie Dionne et Julie Chamberland ne sont que quelques exemples de personnes qui m’inspirent, parmi des milliers d’autres.
Du point de vue professionnel, je me sentais valorisé et entouré. J’étais au sommet de la montagne. Je donnais des formations, je participais à des colloques et mon réseau se développait encore plus. Le point culminant est le moment où on m’a invité à participer à un rendez-vous pédagogique de l’École branchée. J’étais tellement heureux que je me sentais invincible.
Malheureusement, quelque temps après, j’ai dû tout arrêter. Je n’avais pas fait attention à moi. Je n’ai pas perçu les signes que mon corps et ma tête m’avaient envoyés. J’ai foncé et je ne me suis pas arrêté. Finalement, le destin m’a rattrapé. Problèmes de santé, arrêts de travail et j’en passe!
J’ai dû me retirer de tout pour me remettre sur pied. Avec le temps, j’ai réussi. Je reviens d’ailleurs gonflé à bloc, mais complètement zen et beaucoup plus à l’écoute.
Prendre soin de soi et des autres
J’ai pris le temps nécessaire pour me remettre sur pied.
Mes réflexions des derniers mois m’ont conduit à réaliser que je consacrais beaucoup d’énergie à suivre le programme. Pourtant, j’ai des élèves assis devant moi, et malheureusement, je ne peux pas affirmer que je prenais véritablement le temps de comprendre comment ils se portaient.
Ce périple m’aura permis de constater que la lourdeur de la tâche nous amène peut-être à négliger le bien-être de nos élèves.
Cette année, je m’embarque dans des projets de sciences et de technologie. Nous allons nous initier à la réalité virtuelle. Plus que tout, je veux accorder une importance aux personnes devant moi; m’intéresser à leur moral, leurs aspirations, ce qui peut les déranger ou pas, etc. Le programme, c’est le programme. Il y a des notions qui peuvent être retravaillées, mais nous sommes dans une profession où la personne devrait être au cœur de nos préoccupations. À la suite de mon expérience des dernières années, le bien-être de mes élèves est devenu une priorité pour moi. Je compte même documenter mon année sur ma chaîne YouTube!
En complément :
- Rendez-vous pédagogique Des laboratoires pour faire émerger la collaboration et la créativité
- Témoignage d’un CréaCampeur VIP
À lire :
- Un dossier de l’École branchée (réservé aux abonnés du magazine) : Pleine conscience à l’école : un premier pas vers la santé mentale positive