Par Marie-Josée Lépine, enseignante, RepTIC et co-coordonnatrice du programme d’éducation internationale à l’École secondaire Louis-Riel, Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM)
L’intégration du numérique à Louis-Riel a commencé avec l’organisation, en collaboration avec les conseillers pédagogiques du service local du RÉCIT, d’une demi-journée de formation à Microsoft Teams, suite à la décision de notre établissement de prendre le virage vers cette plateforme. L’objectif était de former l’ensemble du personnel enseignant pour faciliter l’intégration de la plateforme dans leurs pratiques pédagogiques. Les enseignants pouvaient choisir entre une formation pour débutants ou avancés, selon leur aisance.
Ensuite, j’ai eu l’opportunité de collaborer avec Nathalie Bastien, une ancienne conseillère pédagogique, dans le cadre des formations pédagonumériques au sein de notre école. Ensemble, nous avons élaboré un questionnaire pour identifier les besoins de nos collègues, puis organisé des formations en fonction de ces besoins. Nathalie m’a encouragée à partager mes pratiques numériques, et nous avons coanimé des formations. Les enseignants ont particulièrement apprécié le format en petits groupes, qui favorisait l’échange et la possibilité de poser des questions. Nous avions même envisagé d’étendre ces formations à l’ensemble des enseignantes et enseignants du CSSDM.
Comme RepTIC, je participe également à des rencontres mensuelles où divers sujets liés à la compétence numérique sont abordés. Lors de ces réunions, Annie Dumay, conseillère pédagogique en intégration numérique au CSSDM, a exprimé la volonté d’offrir davantage de formations numériques dans les écoles secondaires. Cela m’a inspiré à reprendre le questionnaire de besoins de formations pour le retravailler avec l’aide de Caroline Waszczuk, directrice adjointe, et d’Annie Dumay. Le taux de participation a été élevé, et j’ai pu ainsi proposer un plan de formations. Parmi les demandes les plus populaires : maximiser l’utilisation du TNI/ENI, comment utiliser le bloc-notes, créer des balados, utiliser la fonction devoir dans Teams, le Moodle CSSDM, la création et le partage de capsules vidéos pédagogiques.
Notre direction a mis des conditions gagnantes en place pour tenir ces formations, organisées sous forme de « jeudis pédagonumériques ». Celles-ci se déroulaient en sous-groupes d’intérêts avec un formateur externe, après l’école, avec compensation financière. Ces rencontres ont permis de créer un véritable vent de changement pédagogique au sein de notre école. Nous avons eu une forte participation où le partage des pratiques était encouragé et un réel investissement de la part des collègues était observé. L’engagement et le professionnalisme d’Annie Dumay et de son équipe ont été essentiels pour susciter cet enthousiasme, tout en cultivant un climat de bienveillance propice à l’apprentissage.
De plus, depuis deux ans, notre école est abonnée aux trois services de l’École branchée. Cet abonnement a joué un rôle crucial en soutenant la formation continue des collègues, en leur fournissant des ressources et des outils adaptés pour enrichir leur pratique pédagogique numérique.
Favoriser l’utilisation des iPad
Certaines demandes de formation n’ont toutefois pas pu être répondues, notamment celles liées à l’utilisation des iPad. Les chariots d’iPad étaient peu réservés, ce qui m’a amenée à vouloir faire découvrir pleinement le potentiel pédagogique de cet outil à mes collègues. Il m’est alors apparu nécessaire de proposer une formation adaptée, qui permette aux enseignants de se familiariser avec l’iPad non seulement lors de la formation, mais aussi pendant l’année scolaire, afin de mettre en pratique leurs nouvelles compétences.
Inspirée par la mise en œuvre du plan d’action numérique, où les conseillers pédagogiques en intégration numérique avaient instauré une communauté de pratiques (CoP) autour, entre autres, du laboratoire créatif, où les participants recevaient une imprimante 3D, j’ai proposé à Annie Dumay de mettre en place une CoP ayant pour but d’engager les élèves dans leurs apprentissages à l’aide de l’iPad. De plus, cette initiative permettrait aux enseignants de conserver l’appareil après un certain nombre de rencontres, leur offrant ainsi l’opportunité d’intégrer durablement l’outil dans leur pratique pédagogique.
L’élaboration d’un projet soutenu nécessite la collaboration de plusieurs acteurs. Pour nous guider dans ce processus, Annie et moi avons consulté Annie Martin, directrice du développement-leadership et apprentissages chez Apple Canada. Ensemble, nous avons défini les principaux aspects de notre projet : la clientèle ciblée, les participants visés, les conditions de réalisation, ainsi que le budget.
Dans un premier temps, nous avons travaillé à partir des besoins des élèves, en veillant à bien cibler nos priorités. Après mûre réflexion, nous avons décidé de concentrer nos efforts sur les élèves vulnérables du premier cycle, secondaire 1 et 2, incluant ceux des secteurs régulier, d’adaptation scolaire, d’accueil, et des programmes moteurs. Ce choix s’aligne sur les trois axes de notre projet éducatif : la littératie, la numératie et l’engagement des élèves dans leur apprentissage. Nous souhaitons également mettre en avant la différenciation pédagogique et le développement de la compétence numérique, tant chez les élèves que chez les enseignants.
Pour déterminer le nombre de participants, nous avons pris en compte le nombre d’enseignants permanents travaillant avec les élèves ciblés, ainsi que les orthopédagogues et la conseillère pédagogique de notre école, tout en tenant compte du budget alloué. Ce budget inclut l’achat de 15 iPad ainsi que la rémunération des enseignants pour leur participation aux formations après les heures de classe. Après avoir obtenu l’approbation du comité pédagonumérique et celle de Nadine Leduc, directrice de l’école secondaire Louis-Riel du CSSDM, nous avons débuté le projet.
Le projet en bref
Objectif : Engager les élèves vulnérables dans leurs apprentissages à l’aide de l’iPad et les amener à découvrir leur propre génie!
Participants visés : Les enseignantes et enseignants des élèves des secteurs de l’accueil, de l’adaptation scolaire et du régulier, au 1er cycle du secondaire.
Sommaire du projet : Formation d’une communauté de pratique (CoP) qui, pour une première année, sera formée de 15 enseignants volontaires œuvrant auprès d’élèves vulnérables du 1er cycle. Ces enseignants développeront leur compétence pédagonumérique avec l’iPad en participant à 4 rencontres rémunérées, après l’école, qui seront chapeautées par Annie Martin, directrice du développement-Leadership et apprentissages chez Apple Canada, ainsi que par Annie Dumay, conseillère pédagogique au service local du RÉCIT. Marie-Josée Lépine fait également partie de l’équipe en tant que RepTIC-accompagnatrice.
Ces formations en présentiel seront composées de deux formations communes (littératie et numératie) pour ensuite être scindées en deux sous-groupes d’intérêts disciplinaires (littératie et numératie).
Pour mener à bien cette CoP, chaque enseignant recevra un iPad qu’il pourra utiliser tout au long des formations. De plus, chaque enseignant participant activement à l’ensemble des formations pourra conserver son iPad durant toute l’année scolaire 2024-2025.
Ainsi, les enseignants réinvestiront leurs nouvelles approches pédagonumériques avec leurs élèves pour les années à venir. Ils pourront aussi emprunter le charriot d’iPad pour faire vivre des projets stimulants et créatifs aux élèves. À l’aide de la CoP, il y aura des moments d’échanges autour des projets. Nous avons également une équipe Teams où nous mettrons les projets de l’avant auprès des collègues.
À suivre!