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Syndrome des dysfonctions non verbales : être socialement inadapté

Canada – Difficile pour un enfant de s’intégrer à ses pairs? Pour un enfant atteint du syndrome des dysfonctions non verbales, qui accumule les maladresses, c’est loin d’être une partie de plaisir.

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Canada – Difficile pour un enfant de s’intégrer à ses pairs? Pour un enfant atteint du syndrome des dysfonctions non verbales, qui accumule les maladresses, c’est loin d’être une partie de plaisir.

Le syndrome des dysfonctions non verbales (SDNV) est une entité clinique complexe qui interfère avec plusieurs aspects du fonctionnement quotidien de l’enfant et de l’adulte selon l’Association québécoise des troubles d’apprentissage. En effet, le SDNV regroupe plusieurs déficits sur les plans moteur, cognitif, scolaire et social.

La cause la plus souvent évoquée par les auteurs est une atteinte congénitale ou traumatique du côté droit du cerveau. Il faut toutefois comprendre que même si les symptômes se rapprochent de l’autisme, ce sont deux entités cliniques distinctes parce que l’enfant autiste ne souffre pas du manque de contacts avec les autres tandis que l’enfant atteint du SDNV en souffre.

Principales caractéristiques
Les enfants souffrant du SDNV ont jugement social inadapté. Ils n’ont pas conscience de l’impact de leur comportement sur les autres. Ils ont des maladresses qui nuisent considérablement aux relations sociales. Par le fait même, ils sont souvent confrontés au rejet par leurs pairs. Ce qui représente l’aspect le plus difficile pour eux.

De plus, ils décodent difficilement les éléments de la communication non verbale comme les émotions, le langage corporel et la gestuelle. Par exemple, ils perçoivent difficilement les changements dans l’intonation de la voix ou un froncement de sourcil.

Les personnes atteintes du SDNV ont aussi peu d’habileté visuo-perceptive et visuo-spatiale. Ils ont du mal à percevoir les détails essentiels sur une image, à s’orienter dans un nouvel endroit ou à se repérer sur une carte routière. Ils ont également de la difficulté à saisir la signification d’informations visuelles comme les panneaux de signalisation, les tableaux, les images de bandes dessinées et même les expressions faciales.

Les processus impliqués dans la résolution de problèmes et le raisonnement sont aussi touchés. L’élaboration de stratégies, la planification et l’organisation exigent de bonnes aptitudes de flexibilité mentale, ce que les personnes souffrant du SDNV n’ont pas.

C’est pourquoi elles ont du mal à affronter les changements qui surviennent dans leur quotidien. Organiser efficacement leur agenda ou entreprendre des activités nécessitant plusieurs étapes de planification représentent tout un défi pour ces personnes. Elles vont d’ailleurs privilégier les activités routinières.

Un trouble de la coordination motrice des muscles et des membres du corps est aussi présent chez les personnes présentant des troubles d’apprentissage non verbaux. Les gestes et les mouvements du corps ne sont pas toujours appropriés à la situation. La dextérité et l’équilibre sont aussi touchés. La natation, le vélo et le dessin sont donc des activités qu’elles évitent.
Il est important de comprendre que ces caractéristiques ne sont pas toutes présentes chez les personnes atteintes du SDNV.

Pour ce qui est de leurs atouts, ce sont, en général, des personnes douces, aimables, calmes et généreuses. Elles se démarquent sur le plan du décodage en lecture, mais aussi en ce qui concerne le langage parlé et le niveau de vocabulaire.

Interventions
Il faut procéder rapidement au dépistage du SDNV parce que les perturbations du fonctionnement cognitif nuisent évidemment à la réussite scolaire, mais aussi à certaines activités sportives ou artistiques, à la socialisation, à l’épanouissement personnel et à l’estime de soi.

Plus les interventions commencent tôt, plus l’enfant a de chances de développer une meilleure estime de soi. Il pourra aussi faire l’apprentissage des règles sociales en bas âge et entreprendre la réadaptation de ses fonctions exécutives (organisation, planification, etc.).

Pour améliorer la motricité et la sociabilité, il est important de favoriser la pratique de sports et d’activités. On recommande aussi une consultation en ergothérapie.

Des cours d’expression théâtrale peuvent aider à la compréhension et l’expression des émotions. On peut aussi aider l’enfant à développer ses capacités de décodage des signes non verbaux en verbalisant les comportements à adopter.

Sur le plan pédagogique, l’utilisation de matériel nécessitant les fonctions verbales est à privilégier. Accorder plus de temps pour l’organisation et la résolution de problèmes est aussi une bonne solution.

C’est très important de valoriser l’enfant en lui proposant des activités où il excelle. Et même si ça ne fait pas disparaître le trouble d’apprentissage, il faut, bien sûr, l’aimer inconditionnellement et l’encourager sans cesse.

Par Marie-Christine Leblanc

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