(suite d’hier) Les organisateurs du premier Sommet sur le iPad en éducation, tenu le 1er mai dernier à Montréal, ont eu la bonne idée d’inviter des élèves pour parler de leur expérience d’utilisation en classe. Ils ne se sont pas gênés pour faire des recommandations! (dernière de deux parties)
On a demandé aux neuf élèves de la table ronde, utilisateurs d’iPad au quotidien dans leur classe, comment ils réagiraient si on leur enlevait l’outil l’an prochain. Pour sa part, Ariane estime que « ce serait plate, c’est plus le fun aller à ces cours où on a le iPad. » Elle-même dit avoir toujours aimé l’école, mais elle trouve que la tablette rend certaines matières plus intéressantes.
Quelles seraient leurs recommandations aux enseignants pour mieux intégrer le iPad? Hector a son idée sur la question : « arrêtez les restrictions et les règles, faites un cours plus intéressant pour qu’on ait le goût de faire plus attention à vos propos. » À son avis, le iPad est un pas dans la bonne direction. « C’est normal que certains élèves aillent sur Facebook de temps en temps quand même, mais ils sont globalement plus attentifs. »
Alexander propose quant à lui de varier les techniques. Il suggère par exemple des textes troués à compléter : « comme ça, on est obligés d’écouter pour prendre les notes. » Émile recommande aussi de varier les applications, et de « prendre la main » (c’est-à-dire prendre le contrôle de l’outil) moins souvent. Jeanne aime quand les enseignants créent des quiz, et elle aimerait en avoir plus. « C’est plus rapide, on peut avoir notre résultat plus vite. » Elle aime d’ailleurs voir le tableau de moyenne des résultats pour voir où elle se situe. De son côté, Ruddy préconise l’utilisation de la plateforme Didacti, « pour trouver ce qu’on a besoin si on ne comprend pas » (NDLR : Didacti est un service en ligne qui permet à l’enseignant d’organiser ses notes de cours et de les rendre disponible aux élèves). Aussi, il révèle que « quand le prof est gentil, on est plus tenté d’aller sur d’autres applications car on sait qu’on ne sera pas chicané. »
Une enseignante présente dans l’assistance leur a demandé ce qu’ils font le soir avec leur iPad lorsqu’ils peuvent l’apporter à la maison. La jeune Jeanne explique : « on fait nos devoirs, oui, mais si on a du temps, on en profite pour aller sur Internet et faire autre chose aussi. » Les autres confirment. Alexander résume : « aucun élève ne fait ses devoirs, puis ferme son iPad! » Hector raconte alors qu’il y a 325 applications sur son iPad, dont 15 pour l’école (dont Pages, Keynote, Notability, iStudies Pro, Google, Adobe Reader, Haiku Deck). « J’arrive chez moi, je suis fatigué. Je joue un peu ou vais sur YouTube. Ensuite, je fais mes devoirs. Le iPad est mon outil préféré pour le faire, car mon ordinateur me distrait trop et mon iPhone est trop petit. On peut se concentrer sur une application à la fois. J’y ajoute seulement un clavier et le tour est joué. »
Une autre personne leur a demandé s’ils passaient leur midi aussi à jouer sur leur appareil. Ariane admet qu’au début, « c’était intense : aux récréations et le midi, tout le monde (jusqu’à 200 élèves à la fois) jouait sur son iPad. Maintenant, on n’a plus le droit et on a des conséquences si on le fait, donc on ne joue plus. »
En réponse aux autres questions de la foule enthousiaste, les élèves ont estimé que l’outil favorisait l’amélioration des notes en géographie et en histoire, surtout. Ils ont aussi dit préférer prendre des notes avec l’iPad plutôt qu’à la main, car « ça va plus vite et c’est plus propre. »
Enfin, le jeune Hector a livré une belle réflexion à quelqu’un qui a demandé aux élèves si le iPad resterait nouveau longtemps pour eux. À son avis, « il faut profiter du moment présent, profiter de cette occasion d’apprendre avec le iPad. »