SCOLOCO, la première marque québécoise de baskets dépareillés en cuir de pomme, continue sur sa lancée. Le projet entrepreneurial suscite beaucoup de fierté de la part des élèves qui y prennent part. Rencontre avec trois représentants.
Il y a un peu plus d’un an, L’École branchée s’était intéressée au projet pédagogique entrepreneurial SCOLOCO, au sein du Collège Sainte-Anne (CSA), dans la région de Montréal. Depuis, la création de « sneakers » et leur commercialisation vont bon train, au point qu’une deuxième collection voit le jour ce mois-ci, principalement vendue en ligne et toujours principalement conçue en cuir de pomme, un matériau constitué à partir de pelures de pommes recyclées et de polyuréthane.
L’enseignante et coordonnatrice du projet du Programme Sainte-Anne et Entrepreneuriat, Marilou Bourassa, n’est pas peu fière de ses élèves. Elle explique que, depuis 2021, trois modèles sont en circulation. Trois autres modèles sont sortis sur le marché le 25 mars.
Une centaine d’élèves de secondaire IV et V sont engagés dans le programme, qui met de l’avant non seulement les divers aspects ou départements menant à la commercialisation d’un produit (design, innovation, marketing, communication, etc.), mais également la question écologique d’un produit qui se veut le plus possible végan.
Après les quelques embûches qui ont parsemé la première collection (arnaque d’un premier fabricant et COVID-19), la deuxième collection s’annonce tout aussi belle que la première grâce aux liens tissés avec un manufacturier digne de confiance au Portugal, au soutien de l’actionnaire de SCOLOCO, Brigitte Dionne, ex-enseignante au CSA, mais aussi, bien sûr, en raison de la ténacité et de l’enthousiasme des élèves.
Les « comms » au front!
Pour les besoins de l’entrevue, ils étaient trois représentants du département des communications : Tomi Leduc-Nguyen, Razvan Muset et Félix Rolland-Turmel. À 16 ans, ils sont évidemment ravis de participer à l’expérience SCOLOCO, contents de voir que le projet leur permet de prendre des décisions, et ce même s’ils doivent rendre des comptes non seulement à leur enseignante, Mme Bourassa, mais également à la propriétaire de SCOLOCO, Mme Dionne. Celle-ci possède un droit de véto par rapport à certaines décisions. « Après tout, on a juste 16 ans », confie Félix.
Le projet scolaire est conçu de telle sorte que les élèves ont la possibilité de changer de département en cours de route. Mais les trois mousquetaires ont décidé de rester aux communications. Les médias sociaux, les communiqués, les entrevues données aux journalistes, tout y passe dans leur département. En matière de compétences transversales sur le plan pédagogique, SCOLOCO y répond grandement.
Tomi explique que les communications, tout comme les autres départements, doivent respecter des dates d’échéance en fonction de divers chantiers parsemant le processus d’élaboration des fameux « sneakers ».
Excité face au lancement de la prochaine collection, l’un des objectifs visés par Razvan serait « d’aller dans la rue et de savoir que les gens reconnaissent nos souliers SCOLOCO! »
Mais au-delà des objectifs de chacun, un lien les unit tous : la fierté de participer à un projet entrepreneurial qui a à cœur l’environnement. « Tout ce qu’on fait, on le fait pour la planète, dira Tomi Leduc-Nguyen, car l’industrie de la mode est quand même la deuxième industrie la plus polluante. »
Sur la photo principale : De gauche à droite. Tomi Leduc-Nguyen, Razvan Muset et Félix Rolland-Turmel posent fièrement avec différents modèles de chaussures SCOLOCO.
Crédit : gracieuseté de Marilou Bourassa, enseignante au Collège Sainte-Anne.