Pour rappel, c’est à la mi-juin que les directions générales des établissements scolaires ont reçu les informations concernant les compressions à effectuer de la part du ministère de l’Éducation du Québec. Cette annonce a immédiatement suscité l’inquiétude dans les milieux, autant de la part des intervenants sur le terrain que des parents. Nous avions fait le point dans un premier article. Que s’est-il passé depuis?
Des marches pour l’éducation
Pétition : Demande de ne pas procéder à des restrictions budgétaires en éducation
Le député du Parti Québécois Pascal Bérubé parraine une pétition pour demander de mettre fin aux restrictions budgétaires en éducation.
Voici le texte de la pétition :
CONSIDÉRANT QUE la nouvelle cible des dépenses a été fixée drastiquement à la baisse pour chacun des organismes scolaires;
CONSIDÉRANT QUE ces nouvelles cibles affecteront directement les services aux élèves, plus particulièrement les élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage;
CONSIDÉRANT QU’en vertu de l’article 1 de la Loi sur l’instruction publique, le ministre de l’Éducation a l’obligation de répondre à tous les besoins des élèves et spécifiquement des plus vulnérables;
CONSIDÉRANT QUE le personnel de soutien scolaire, majoritairement celui affecté aux services directs aux élèves, comme les techniciennes et techniciens en éducation spécialisée et les préposées et préposés aux élèves handicapés, verront leurs postes réduits ou coupés;
CONSIDÉRANT QUE ces travailleuses et travailleurs sont essentiels pour la réussite éducative des élèves.
Nous, signataires, demandons au gouvernement du Québec de ne pas procéder à des restrictions budgétaires en éducation, afin que les services directs aux élèves ne soient pas affectés.
Regroupement « Ensemble, unis pour l’école »
De leur côté, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), la Fédération du personnel professionnel de l’éducation (FPPE-CSQ), l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ), la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE), l’Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE), et le Regroupement des comités de parents autonomes du Québec (RCPAQ) unissent leur voix pour dénoncer les compressions et demander au gouvernement d’y renoncer.
Le regroupement d’associations du réseau scolaire appelle toutes les personnes inquiètes et outrées de la situation en éducation à prendre la parole et à se réunir derrière la bannière « Ensemble, unis pour l’école ».
« On ne sera jamais trop nombreux pour dénoncer les compressions face à un gouvernement qui fait à sa tête et à un ministre qui n’écoute pas ni ne défend le personnel enseignant et l’ensemble du réseau. On doit se rassembler et parler d’une voix forte pour faire changer d’idée ce gouvernement qui manque clairement à sa parole donnée à la population. »
– Richard Bergevin, président de la FSE-CSQ.
« Aujourd’hui, vous avez la preuve que tout le réseau de l’éducation s’allie. Lorsqu’un ministre décide seul de ce qui est bon pour l’éducation, il provoque une coalition de plusieurs acteurs. Vos décisions et commentaires affectent les élèves, les étudiants, les membres du personnel et les parents. Vous créez de l’instabilité. Assez, c’est assez, Monsieur le Ministre : écoutez le réseau avant de le fragiliser davantage. »
– Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ).
« Le ministre de l’Éducation nous confirmait, la semaine dernière, sans broncher, que tous les élèves n’auraient pas ce dont ils ont besoin l’année prochaine. Par le fait même, il trahit son devoir de faire respecter la Loi sur l’instruction publique. Pour le personnel professionnel, les coupures feront mal à long terme. Alors que près de 12 % des postes sont non comblés, le personnel professionnel qui quittera le réseau ne reviendra pas. Au nom de la réussite des élèves et de l’égalité des chances, il est encore temps d’entendre raison et de faire marche arrière. »
– Carolane Desmarais, présidente de la Fédération du personnel professionnel de l’éducation (FPPE-CSQ).
« La coupure de 570 millions de dollars en éducation annoncée par le gouvernement du Québec est profondément préoccupante et totalement inacceptable. Ces compressions auront un impact direct et dévastateur sur les services offerts à tous les élèves, particulièrement aux élèves les plus vulnérables — ceux à risque et ayant des besoins particuliers. Réduire les ressources dans nos écoles signifie moins de soutien, moins de spécialistes et moins de chances de réussite pour ces élèves. Notre système d’éducation publique mérite mieux — nos élèves méritent mieux. »
– Steven LeSueur, président de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ).
« Ce qui se passe présentement en éducation est inadmissible et c’est pourquoi les différents acteurs se mobilisent. On coupe des postes, des mesures essentielles aux apprentissages et au bien-être des élèves. Le réseau doit être soutenu à la hauteur des ambitions des Québécois. C’est de notre avenir qu’il s’agit. »
– Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE).
« Les directions d’établissement constatent déjà les effets concrets de ces compressions sur le terrain. Moins de ressources, c’est moins de soutien pour les élèves et plus de pression sur les équipes-écoles. Il est urgent que le gouvernement revoie sa position. »
– Carl Ouellet, président de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE).
« Les compressions budgétaires entrainent toujours des pertes bien réelles. Nous l’avons vécu il y a quelques années, et ce gouvernement l’avait lui-même reconnu et dénoncé. Ce sera davantage d’enfants privés de services, de soutien et de stabilité, et des parents qui perdent confiance dans la capacité de l’école à répondre aux besoins de leurs enfants. »
– Sylvain Martel, porte-parole du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec (RCPAQ).