ANNONCE
L'École branchée, un organisme à but non lucratif
ANNONCE

L’informatique : leçons tirées de l’expérience du Royaume-Uni

En janvier 2017, je me suis offert Bett, une importante foire mondiale pour la technologie éducative qui se tient à Londres annuellement au mois de janvier.

Publié le :

Classé dans :

Attention! Ce contenu a été mis à jour il y a plus de 3 ans. Il pourrait contenir des liens qui ne fonctionnent plus. N'hésitez pas à nous écrire si vous en trouvez!

En janvier 2017, je me suis offert Bett, une importante foire mondiale pour la technologie éducative qui se tient à Londres annuellement au mois de janvier. S’y réunissent 850 compagnies, une centaine de Start-ups en edtech et plus de 30 000 visiteurs originaires de 130 pays et issus de la communauté mondiale de l’éducation.

On y présente les nouveautés en numérique éducatif. Bett se donne comme mission de rassembler les personnes, les idées et les pratiques afin que les éducateurs et les apprenants exploitent leur potentiel. C’est à Bett que je me suis intéressée, entre autres, à l’apprentissage de l’informatique par les élèves du Royaume Uni.

Au Royaume Uni

En septembre 2014, le Royaume Uni est devenu l’un des premiers pays du G9 à rendre l’apprentissage de l’informatique obligatoire dans ses écoles. L’informatique, matière obligatoire au Royaume Uni, un article paru dans le magazine École branchée à l’automne 2017, présente une synthèse du contenu des programmes d’études prescrits aux écoles primaire et au premier cycle du secondaire.

Je ne reviens aujourd’hui que sur quelques aspects de l’apprentissage de cette science au sein de laquelle se rencontrent machines et humains. Voici quelques extraits d’un atelier d’information que j’ai présenté à l’#accessedu qui se déroulait à l’Académie Lafontaine du 3 au 5 novembre dernier.

Les 3 aspects de l’apprentissage de l’informatique

Le National curriculum in England: computing programmes of study décline l’apprentissage de l’informatique selon trois aspects.

1- Computer science : informatique, algorithmique, programmation

2- Information Technology : les technologies de l’information, l’ordinateur et ses périphériques, les réseaux, les logiciels, les données et l’information

3-  Digital Literacy : litéracie numérique, apprendre à vivre et à travailler dans le cyberspace

Le Computing at school (CAS)

Computing at school (CAS) a été créé en 2008 par quelques individus issus du milieu de l’industrie et des universités. Prenant conscience que les technologies de l’information telles qu’elles étaient enseignées n’intégraient pas la science informatique, ils ont souhaité faire quelque chose pour aider les enseignants qui désiraient enseigner l’informatique et encourager leurs élèves à entreprendre des carrières dans ce domaine. Ils ont créé CAS pour répondre à ce besoin. Leurs premières actions ont été de convaincre le Department for Education de l’importance de l’apprentissage de la science informatique par les élèves du Royaume Uni. CAS, organisme indépendant du gouvernement, est subventionné par l’industrie et a formé une alliance stratégique avec BCS, The Chartered Institute for IT, qui est l’association professionnelle des informaticiens du pays.

Le CAS dont l’accès est gratuit, compte maintenant plus de 20 000 membres et est présent dans 150 centres dans lesquels sont dispensées des formations au personnel enseignant. CAS a pour mission d’assurer un leadership pour soutenir les enseignants dans l’implantation du tout nouveau programme d’informatique. CAS publie des guides pédagogiques accessibles en ligne et fait la promotion du développement d’une pensée informatique chez les élèves.

La pensée informatique

Le terme computational thinking a été utilisé la première fois par Seymour Papert en 1980. En français, on peut utiliser les deux termes : pensée computationnelle ou pensée informatique. Il s’agit du processus de pensée par lequel une personne formule un problème et exprime sa solution sous une forme qui peut être comprise par un ordinateur. C’est Jeanette Wing, dans un article de 2006, qui a exprimé que la pratique de la pensée informatique devrait être intégrée aux apprentissages de tous les écoliers dès la maternelle.

Il n’y a pas consensus sur la définition donnée à la pensée informatique. La définition en traduction libre qui précède est celle préconisée par le CAS.

Quelques réflexions personnelles

Que ce soit dans trois ou cinq ans, je fais le pari que l’apprentissage de la science informatique sera obligatoire dans les écoles du Québec.

L’idée selon laquelle l’implantation du programme doit se faire par l’entremise d’un (ou des) organisme(s) indépendant(s) du gouvernement est à considérer. Cette forme permettrait d’assurer que cet enseignement soit indépendant des politiques et des budgets gouvernementaux.

Rendre le programme obligatoire ne signifie pas nécessairement d’exiger l’enseignement par tous les enseignants. Je propose ici une analogie entre le développement de l’implantation de ces nouveaux programmes et le gel d’un lac. Le lac ne gèle pas en un seul bloc, mais plutôt par le développement de cristaux de glace qui s’assemblent graduellement. Après un certain temps, si les conditions sont favorables, le lac devient entièrement gelé.

À propos de l'auteur

Ninon Louise Lepage
Ninon Louise Lepage
Ninon Louise LePage est pédagogue et muséologue récemment sortie d’une retraite prématurée pour renaître comme désigner pédagogique. Elle a enseigné à l'Université du Québec à Montréal et à l'Université de Sherbrooke en didactique des sciences, en plus de travailler au Réseau canadien d'information sur le patrimoine comme expert-conseil en muséologie. Elle écrit également pour nos amis français chez Ludomag. Elle invite par ailleurs tous les intéressés à la contacter afin qu’elle parle de vous, vos élèves, votre école et vos expériences particulières en éducation au numérique et à l’informatique.

Commentaires, reproduction de textes et usage de l'intelligence artificielle

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur Facebook, X, Instagram, Bluesky ou LinkedIn.

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, il n'est pas permis de reproduire les articles de l'École branchée. Toute demande de reproduction doit être adressée directement à l'organisme.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l'intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Recevez l'infolettre Hebdo

Recevez l'infolettre Hebdo mardi #Actu et vendredi #DevProf pour ne rien manquer des nouveautés de l'École branchée!


Faites briller vos projets pédagogiques et pratiques gagnantes!

Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer d'autres acteurs de l'éducation à innover pour améliorer la réussite éducative! L'École branchée vous offre ses pages pour faire circuler l'information dans le milieu scolaire, alimenter la veille professionnelle et valoriser les initiatives émanant du terrain. Allez-y, proposez-nous un texte! >

À lire aussi

Lü Aire de jeu interactive partira en tournée pour montrer ses technologies d’apprentissage immersif dans 24 écoles du Québec

Communiqué – Lü Aire de jeu interactive, une entreprise québécoise qui fabrique des produits de technologies éducatives utilisés dans les écoles du monde entier, fait la démonstration de son expérience éducative immersive dans 24 écoles québécoises d'ici la fin novembre.

L’avenir des technologies (québécoises) en éducation

Au cours des derniers mois, des efforts considérables ont été consentis par tous les acteurs de l’éducation pour intégrer les technologies numériques éducatives en complémentarité avec les méthodes traditionnelles d'enseignement. Cela ne veut pas dire qu’il ne reste plus de défis à relever. Au contraire!

Le secteur des technologies éducatives est bien vivant au Québec, mais fait face à certains défis

Les entreprises québécoises du secteur edtech ont une connaissance fine du système d’éducation, présentent des ressources de qualité en français et adaptées au programme ainsi qu’au contexte culturel québécois. Néanmoins, elles font face au conservatisme qui perdure dans le système scolaire et demeurent méconnues des enseignants. Une étude fait le bilan de la situation.