par Jean-François Houle
Aide pédagogique et animateur TIC, Collège Beaubois
Aujourd’hui, les élèves de notre secteur primaire ont vu leur horizon s’élargir devant eux comme dans la fameuse scène de Mommy, le film de Xavier Dolan. Et pourquoi donc? Ils ont appris que les portes de la Fabrique Beaubois leur seraient grande ouvertes dès septembre prochain.
Nos jeunes élèves ont réalisé qu’ils auront vraiment chacun leur place dans cet espace unique (vous pouvez suivre la mise en œuvre de la Fabrique Beaubois dans ce dossier bien étoffé). Bien évidemment, le laboratoire sera rempli d’outils créatifs à la fine pointe de la technologie : découpeuse laser, imprimantes 3D, ordinateurs, TNI, ensembles de robotique, caméras, écran vert et même des machines à coudre, mais il sera d’abord et avant tout rempli de leurs idées, de leurs créations!
Ils ont vite compris que le mot «fabrique» provient non seulement du verbe fabriquer, mais rappelle également les verbes construire, bâtir, créer, comprendre, explorer, des mots qui parlent aux jeunes de leur âge. Nathan Holbert, professeur à l’université Columbia, démontre dans ses études que les enfants du primaire apprennent mieux quand ils font les choses (il en glisse un mot dans cette excellente vidéo). Et des idées pour faire des choses, ils en ont! D’ailleurs, on a rencontré quelques-uns de nos élèves de 3e et 6e année pour sonder le terrain et vous constaterez par vous-même ici que ce ne sont pas les idées qui manquent quand on leur donne une tribune. Dans le maelstrom d’idées qu’on attend, il y aura bien sûr un lot d’idées irréalistes et farfelues, mais l’erreur ne sera jamais dévalorisée. Si jamais ils se trompaient, les élèves auraient à s’adapter, à recommencer et à se relever : c’est souvent la meilleure façon de réussir et de grandir.
Déjà, quelques enseignants de notre secteur primaire ont des projets sur leurs planches à dessin qui seront bien plus signifiants pour les jeunes grâce aux possibilités que la Fabrique Beaubois offrira. On parle d’un projet de robotique en 2e année, une étude des oiseaux en 3e année qui pourra aller un peu plus loin avec la fabrication de cabanes, des défis de génie inventif qui pourront renaître en 5e et en 6e année, ou de l’expo-sciences pour nos plus grands du primaire.
La beauté de toutes ces idées c’est qu’elles peuvent se concrétiser encore plus facilement grâce à la collaboration. Comme nous avons la chance, assez rare il faut le dire, de vivre dans une école où on retrouve des élèves de la maternelle à la 5e secondaire, les limites des projets peuvent être repoussées pas mal plus loin quand les grands soutiennent et développent les idées des plus petits. Par exemple, des personnages sortis directement de l’imagination d’élèves de maternelle, pourraient être transformées en peluches bien concrètes, des logos créés par des élèves de 6e année pourraient apparaître sur des chandails produits par des finissants du secondaire. Cette collaboration, qu’elle se fasse à l’interne ou avec des partenaires de l’extérieur, deviendra avec le temps un pivot central de la Fabrique Beaubois, une richesse inestimable.
Nous vivons une aventure emballante. Jour après jour, nous construisons un nouveau « chez nous » grâce à des éducateurs passionnés qui croient dans le potentiel créatif de nos jeunes, qu’ils aient 5 ou 17 ans.
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Cet article fait partie du dossier « La mise en place d’un atelier de fabrication numérique (makerspace) », dont voici la liste des articles en ordre antéchronologique.